Les Hommes se font la guerre depuis la nuit des temps, jusqu'à ce qu'un guerrier ne les rallie entre eux : l'Empereur, fédérant d'une main de fer l'entièreté du continent. C'était il y a six-cent ans. Une époque prospère, de paix et de commerce entre les différentes races. Mais la guerre, l'appel de la gloire et de l'éternité, n'est jamais très loin. Les gobelins, petites créatures aussi malignes qu’intéressées, subirent les pogroms de l'Empire. Une race calomniée, battue, puis, exilée, qui cingla vers le sud, en quête de nouvelles terres. Ce qu'ils y trouvèrent fut pire encore, et défigurera à jamais les cartes géographiques du monde humain.

Les elfes.

D'où étaient-ils venus ? On l'ignorait, mais certains parlent d'un continent, lointain. D'un empire plus vieux que le temps, plus vieux que le premier des hommes, dont il ne reste, aujourd'hui, que ruines. Et ils achevèrent le génocide gobelin.

Leur arrivée fut si conséquente qu'elle marqua l'an 0 de la chronologie connue. Les elfes avancèrent sur le continent comme une vague insubmersible. Leur maîtrise de la sorcellerie, sans commune mesure, leur permit d'étendre leur royaume, plus, toujours plus, et sans personne pour les arrêter. Certains d'entre eux refusèrent cet expansionnisme barbare, et battirent en retraite sur l'île d'Iphenia, où ils prêtèrent main forte aux autochtones humains. D'autres furent bannis, deux siècles plus tard,  et construisirent à leur tour une fantastique cité de technomagie, Cirdan, où la poix et les gaz asphyxiants tutoient un transhumanisme monstrueux.

La majorité des elfes, cependant, demeura à Luhorn. Les siècles passaient, et leur nation n'avait de cesse de grandir.

Mais l'assassinat de leur roi, il y a plus de quinze ans, ébranla leur invincibilité.
Mais la déroute de l'Empereur et de ses armées, à l'isthme, amaigrit les efforts de guerre humains.
Mais à l'est, toujours à l'est, la Corruption continue de s'étendre à Iphenia, et les horreurs, indicibles, qui hurlent sous la nuit, sont autant de promesses de fin du monde, pour les peuples d'Orith.

Les marins d'Havresac n'entendent rien à tous ces conflits, et préfèrent la liberté de la mer. A bord de leur navire, ils découvrent le monde, le vrai, et d'insoupçonnables îles qui seront, plus tard, la plaque tournante d'un commerce florissant. A Ineth'Uru, les ingénieurs prolifèrent, dans un marasme de machines branlantes, de vapeur et de golems automatisés, prêts à mettre le monde à feu et à sang. Entre seigneurs de guerre et apatride, entre archimages et joyeux marins analphabètes, entre empire de feu et de sang, et nation prospère, flottant au-dessus des nues, qui déciderez-vous de rejoindre ?