Entrée 1 — Les quatre piliers de la nécromancie.
La nécromancie repose sur une série de quatre concepts simples : 1. tout cadavre génère naturellement de l’énergie occulte à mesure qu’il se décompose ; 2. tout être sentient est capable de générer de l’énergie occulte par le biais de l’exposition, de l’absorption, de la compréhension et/ou de la concentration ; 3. un nécromant est un être capable d’établir son contrôle sur un cadavre en liant leurs énergies occultes ; 4. la nature du cadavre exige différentes natures et intensités d’énergie occulte.

Concept 1 — Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer le concept initial de la nécromancie. Des dizaines de réponses que j’ai pu trouver, seules deux me semblent suffisamment étayées pour être fiables (et potentiellement co-existantes !) :
— La théorie de la corruption par la décomposition. Selon cette école, tout être possède naturellement de l’énergie magique, qu’elle soit éveillée ou non. Après la mort, cette énergie se retrouve coincée dans le cadavre et elle se trouve corrompue par la décomposition du corps.
— La théorie de la création par la décomposition. Contrepied nuancé de la précédente, cette école suppose que l’énergie occulte n’est pas un produit des autres formes d’énergies magiques. Elle serait créée en résultante unique de la décomposition des corps.
Je suis personnellement convaincu que les deux sont vraies, que la décomposition de la matière crée naturellement de l’énergie occulte et que cette dernière corrompt lentement les autres formes d’énergies magiques contenues dans le cadavre. J’imagine que la problématique ne se pose pour les vivants, car nous comme capables de compartimenter inconsciemment l’énergie en nous.

Concept 2 — Il existe de très nombreuses manières d’appréhender la génération d’énergie occulte pour un vivant. Un listing, non exhaustif qui plus est, ne servirait à rien.
Il faudra néanmoins noter que la multiplication des méthodes d’apprentissage accélère considérablement l’apprentissage lui-même.
Il semble également que les apprenants sujets à des émotions négatives très fortes aient le plus souvent des facilités à générer de l’énergie occulte. Cet état de fait, bien que communément accepté par les nécromanciens et la majorité des occultistes, n’a jamais été prouvé.

Concept 3 — Rien de particulier à ajouter ici que l’on ne trouve pas déjà dans les études les plus profanes de nécromancie. L’établissement d’un lien avec un cadavre n’est finalement pas extrêmement complexe, elle demande simplement aux débutants énormément d’énergie occulte.
L’expérience et l’habitude nous permettent d’amoindrir les nécessités du lien en énergie, en concentration et en « conscientisation », mais cette évolution est intrinsèque au nécromancien et non à ses cadavres.
Ah, si. Un détail. Il est à noter que quelques études ont démontré que le temps de possession d’un cadavre anthropomorphe n’améliore la qualité de son contrôle que jusqu’à un cap généralement atteint en quelques minutes.
Comme toujours, il existe des exceptions. La nécromancie est l’art des exceptions.

Entrée 2 — Explicitation du lien nécrotique.
(1.1.) Le nécromancien est celui qui commande aux cadavres. Il dépose en eux une partie de son propre mana pour les transformer en une extension de lui. Une extension potentiellement aussi adroite qu’un elfe manchot cul-de-jatte, mais une extension tout de même.
Ce lien nécrotique, qui n’est brisé que par la volonté du mage ou la destruction du cadavre, permet ainsi au nécromant de donner des ordres à ses zombards et de savoir en permanence leur emplacement.
Attention toutefois : bien qu’il puisse déterminer leur position (direction et distance approximative), le nécromant ne peut connaître leur environnement s’il n’a pas développé les branches de la nécromancie qui lui permettront d’incarner sa conscience dans le cadavre.

Entrée 3 — Le matériau du nécromant.
Le matériau du nécromant n’est pas le concept de mort. C’est un peu plus complexe que ça.
Le nécromancien ne ramène jamais rien de l’au-delà, jamais. Il contrôle des choses qui ont été vivantes et qui ont perdu ce statut, rien de plus. Il contrôle des fragments d’âmes errantes, de la chair, des boyaux, des os… et il s’avère que, la plupart du temps, ces choses sont amalgamées en un cadavre. On pourrait presque parler de coïncidence structurelle.
C’est cet état de fait qui permet l’érection de golems de chair.
Mais partant de là… Partant de là, il devrait être possible de créer des choses plus élégantes que des golems. Il devrait être possible d’ajouter des bras, d’agrandir les torses… De fusionner les cadavres.
Plus j’y pense et plus je sais que je peux le faire. Le seul problème, c’est que je ne sais pas comment m’y prendre.

Entrée 1 — Perception des cadavres et repérage approximatif.
([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ; 1.2.) La capacité de possession de cadavre soit sans conteste la plus fine technique de repérage d’un nécromant. Il existe néanmoins quelques alternatives qui, sans jamais atteindre l’efficacité de la possession, permettent au nécromant d’y pallier.
La première s’appuie sur le même fondement que la possession : parce qu’ils ont reçu le mana du nécromant, ses cadavres sont une extension de lui. La simple existence de lien octroie au nécromant deux aptitudes simples de repérage et surveillance.

Aptitude 1 — Parce qu’il sait approximativement où sont ses cadavres, le nécromant peut s’en servir comme balises. Je ne saurais l’expliquer autrement que par l’image d’un phare distant qui guide le nécromant à lui. Bien évidemment, plus le nécromant est loin, plus sa perception de la direction et son estimation de la distance seront floues.

Aptitude 2 — Il est simple, si l’on poursuit la réflexion de l’aptitude précédente, à comprendre que le nécromant perçoit toujours la destruction de ses cadavres. S’ils sont placés stratégiquement — et détruits ! —, les cadavres peuvent ainsi alerter le nécromant que sa voie de repli n’est plus sûre, que ses ennemis le poursuivent toujours ou encore que quelque chose a pénétré son repère.

Entrée 1 — Note au lecteur.
Avant toute chose, et au cas où ce carnet soit saisi par n'importe quelle force officielle du Saint-Empire d'Arkheynos : non, je ne suis pas un mage arcanique. Les études qui suivent n'ont pour objectif que de m’octroyer une nouvelle lecture des possibilités de la nécromancie.
J'estime que toutes les sources de savoir et d'expérimentation sont valables, indépendamment de ce que pourrait penser toute entité politique des dites sources.
Si vous n’êtes pas capables de l’entendre — à défaut de le comprendre, évidemment —… Eh bien je pense que vous n’avez pas suffisamment de finesse d’esprit pour apprécier le contenu de ce livre. Passez votre chemin.
Et si ce n’est pas le cas, si vous aussi vous voulez en apprendre plus sur tout ce qui peut être et les méthodes pour l’atteindre… Installez-vous donc, vous êtes les bienvenues.

Entrée 2 — La loi de sympathie.
La loi de sympathie est un concept arcanique d’une simplicité démentielle : plus un mage se sert d’un objet, plus il s’y lie, plus l’objet sympathise avec sa signature énergétique.
Les devins et leur boule de cristal ne sont qu’un exemple parmi des millions…
Mais, partant de là, une question me vient : que se passerait-il si un nécromancien faisait la même chose ? Quelle pourrait être l’utilité d’un objet chargé inlassablement d’énergie nécrotique, jour après jour ?
(1.1. Concept 3.) La loi de sympathie ne s’applique pas sincèrement aux cadavres, du moins elle ne s’applique pas que pendant les premières heures du contrôle. Jusqu’à ce que le nécromancien maîtrise parfaitement la signature énergétique du mort et y accorde parfaitement la sienne.
Sauf qu’un objet pourrait subir, via affluence continue d’énergie occulte, une évolution similaire aux totems, idoles et catalyseurs des mages arcaniques. J’en suis absolument certain. Un concept aussi fondamental et mécanique que la « Loi de sympathie » ne peut pas être réservée à une forme unique de magique. Ça n’aurait aucun sens…
Je vais devoir faire des essais et deux nouvelles questions se posent : quel est l’objet qui me sert le plus dans ma pratique de la nécromancie ? Et, par extension, à quoi me sert-il ?
J’imagine en effet que l’évolution et les aptitudes acquises par l’objet dépendront de son utilisation première. Affaire à suivre.