Althaïa Sahar

Une peau ambrée et lumineuse couvre son corps. De nombreux tatouages le parcourent, incluant même son visage, racontant son histoire et celle de ceux qui l'on côtoyer.

Parlons à présent des fenêtres de l'âme, les yeux ! Présentant des teintes de bruns allant presque au noir selon la luminosité, cernés de khôl noir. Ils traduisent toute sa curiosité dans sa découverte du monde et sa fierté froide, mais ils peuvent montrer bien d'autres palettes d'émotions - la colère, l'amusement, une peur légère, presque animale - car la demoiselle dont il est question est très expressive, il est facile de voir quand quelque chose la déconcerte ou l'agace voir même l'amuse.

Elle possède quelques cicatrices qu'elle cache habillement sous les tissus chatoyants et qui sont bien loin de l'enlaidir, hormis une seule à son cou issue d'une rixe entre son clan et une tribu ennemie, mal cicatrisée, il lui arrive encore de cracher du sang ou d'avoir la voix qui se coupe ou qui déraille souvent. Elle dissimule cette cicatrice sous des bijoux ou un voile.

Elle laisse la majorité de sa peau découverte, en fonction du climat bien entendu, ne craignant pas le soleil. Ce qui est interdit aux regards en recouvert d'étoffes de couleurs vives, fluides et légères, sa garde-robe est ouverte à toutes les couleurs existantes tant qu'elles sont éclatantes.

L'on pourrait aussi parler de ses longs cheveux bruns aux reflets rouge sombre, sans aucune nuance qui viendrait les entacher, très longs, ils descendent bien plus bas que ses hanches, légèrement ondulés et épais, ils sont laissés libres au gré des vents, plutôt désordonnés, mais sans pour autant faire négligés. Se mariant singulièrement avec sa peau, elle en prend le plus grand soin. Accompagnés de sourcils fins et bien dessinés.

Nous pourrions ensuite parler de sa manière de se tenir : toujours droite et peut-être un brin fière. Quant à sa manière de se déplacer est plutôt souple, assurée, tout son corps transpire une certaine confiance en elle, mais toujours d'une manière très froide et non vulgaire et par-dessus tout naturelle, elle ne se montre pas et se contente simplement d'être elle-même.

Comme d'autres membres de son clan, elle utilise divers parfums comme un véritable langage, elle est capable d'attacher durablement une odeur à un lieu ou à un objet. Une senteur vaut bien plus que mille mots surtout en pays étranger.

Il nous reste donc sa voix, teintée d'un délicat accent elfique pourtant bien exotique, capable d'utiliser tous les registres de la langue de sa tribu. Elle maîtrise bien mal la langue commune et l'elfique du continent et donc parle assez peu. Elle s'exprime d'une manière franche et claire - en dépit de son handicap léger -.

Son compagnon est tout aussi coloré. Il s'agit d'un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] mâle. Nommé Nesrin. Créature semi-aquatique longue et fine, d'environ six mètres à l'allure d'un renard reptilien, le dessus de son corps recouvert d'écailles fines aux reflets iridescents. Leurs couleurs en temps normal sont d'un rose pâle tirant vers le crème, une fourrure mauve couvre le bas de son corps. Sa tête est longue et fine, pourvue de barbiches similaires à certains poissons. Il possède des appendices semblables à des pétales de fleurs sur l'arrière du crâne, le cou et le dos d'un rose plus vif. Ses yeux sont d'un bleu vif.

Tout deux d'un naturel placide, l'on peut dire qu'ils se sont bien trouvés, les émotions fortes même si elles ne sont pas considérées comme néfaste sont à éviter ce qui les conduit à agir de manière particulièrement prudente et à prendre en considération l'intégralité de l'écosystème fragile dans lequel ils vivent et à en prendre le plus grand soin, chaque changement est vu comme potentiellement dangereux. La capitale n'est clairement pas son domaine, préférant sa forêt tropicale natale, elle n'a pas vu d'un très bon œil l'intérêt des Autres pour sa terre.

Tentant autant que possible de porter sur ce pays étranger un regard sans haine ni jugement, la chose est bien mise à mal tant leurs manières de considérer les choses sont différentes. Particulièrement méfiante vis à vis de la magie et de la corruption qui tendent à modifier le monde même, le choc culturel est particulièrement violent pour Althaïa, d'autant plus qu'elle n'a pas les codes de Luhorn et n'est pas habituée à vivre au contact d'autres personnes.

Son code de conduite lui interdit de prendre une vie - aussi bien animale qu'humaine -, par conséquent elle préférera fuir si les choses se mettent à mal tourner, ou en extrême nécessité Nesrin la protégera en usant des caractéristiques inhérentes à son espèce pour mettre l'agresseur hors d'atteinte de sa maîtresse. On peut même aller plus loin en les décrivant comme profondément pacifiques.

Lui est d'un tempérament facétieux et aimable, plutôt paresseux. Plutôt curieux, il aime particulièrement découvrir les choses, peut s'amuser seul des heures durant. Il apprécie aussi d'avoir l'attention sur lui, au point d'aimer être parfaitement impeccable qu'on le brosse, qu'on lustre ses écailles. Néanmoins, ça ne veut pas dire qu'il est incapable de se défendre, il pourrait se sacrifier pour protéger sa maîtresse qui est comme son âme sœur.

Elle se contente de peu, s'occupant de son bétail toute la journée, composée de quelques chèvres pour le lait et la laine, largement heureuse sans rien de plus. Le matin c'est Nesrin qui la réveille quand elle manque le lever du jour et au vu de la coloration jaune de la collerette à l'arrière de sa tête cela l'amuse. Ils vivent seuls, loin de toute civilisation et cela leur a toujours convenu. Ils savent reconnaître les signes avant-coureurs de la présence de grands monstres, comme les dragons. Elle se nourrit de fruit, de plantes et de champignons qu'elle sait comestibles et lui se gave de poisson-chat dans la rivière en contrebas, son mets de choix. Ils partagent la même tente.

Mais de plus en plus souvent des étrangers venaient dans son havre de paix, elle ne comprenait pas un traire mot de ce qu'ils lui racontaient, ou peut-être même faisait-elle en sorte de ne pas écouter. Ils parlaient souvent de la ville, une fois elle avait été dans un village - c'était vraisemblablement plus petit qu'une ville - pour trouver un remède pour Nesrin qui était malade, et quel enfer ! Tout ce monde, le bruit, le stress, les odeurs. On faisait toute une histoire pour un endroit où les Hommes s'entassaient à l'abri de la nature. Mais souvent ils cherchaient quelque chose, elle ne leur disait rien, et souvent on ne les revoyait même plus. La jungle était sans pitié pour ceux qui ne respectaient pas ses règles. Et encore plus régulièrement l'étrange duo était suffisamment discret pour ne pas être remarqués par les intrus.

Mais le temps passait et plus sa colère grandissait à son plus grand malheur, défiant son désir d'équilibre. Pour commencer, ils venaient chez elle, abîmaient la terre de sous ses pieds jusqu'à rendre les chemins stériles, abattaient les arbres, effrayaient les animaux, faisaient disparaître son peuple, lui fourraient leur langue incompréhensible dans la bouche. Ils venaient chercher des hommes qui revenaient à moitié fous, quand ils ne mouraient pas avant. Achètent bien peu cher son artisanat et le revendent une fortune par delà la mer au nom de l'exotisme. Elle avait bien du mal à accepter une vision aussi différente que la sienne, mais ce n'était peut-être pas aussi dramatique que ce qu'elle percevait, et de toute façon il n'y avait plus grand-chose pour elle dans sa jungle natale. D'autant qu'elle avait une soif toute particulière de découvrir le monde, et mettre à mal ses croyances sur ce qu'il se passait par delà la grande mer et le plus dur à contraindre fut Nesrin, bien mal à l'aise de devoir monter sur une embarcation qui lui paraissait bien peu solide.

Ils étaient certains qu'elle finirait par tomber amoureuse de Luhorn et de sa fameuse capitale.. Elle était persuadée que c'était une ville moche semblable aux autres, pleine de gens pressés qui n'ont pas le temps de vivre, on lui parlait de magie et de rayonnement culturel et elle savait à peine de quoi on lui parlait, elle ne savait même pas s'il y avait un tel mot dans le dialecte de son clan, un parfum peut-être ? Pas dans ses souvenirs. Les siens vivaient isolés depuis des générations, ils vivaient en harmonie avec certaines des créatures de la jungle. Eux ne s'intéressaient pas réellement à ses mœurs. Ils étaient juste heureux d'avoir quelque chose d'aussi précieux et étrange avec eux. Et quand enfin elle quittait son désert natal, elle ne s'était jamais sentie autant déracinée qu'au moment du départ, elle qui n'avait jamais quitté sa terre, s'apprêtait à la laisser pour une durée qu'elle ignorait.