Lys mesure un mètre soixante, pour un poids aux alentours de cinquante-cinq kilogrammes. Son corps est fin et en forme de sablier, possédant aussi naturellement une pilosité faible, ce qui n'aide pas le jeune homme à briller en termes de virilité. Sa longue chevelure blonde est attaché à l'arrière du crâne en queue-de-cheval, laissant voir des piercing aux oreilles, prenant des modèles masculin le jour, afin de casser quelque peu son minois efféminé, minois mit bien en évidence quand il porte des boucles d'oreilles typiquement féminines et laisse sa chevelure tomber jusqu'au creux de son dos, pouvant donner l'illusion d'être une femme si agrémenté d'une robe mettant en valeur le bas du corps, sauf si on l'instruit à l'art subtil du rembourrage.

Sur son minois, sont incrustés deux yeux d'un bleu assez clair, étant assez sensibles aux fortes luminosités du fait d'une partie de son mode de vie nocturne, son nez étant assez petit. Ce minois gagnerait davantage en féminité sous les mains savantes d'une autre femme. On notera que Lys possède un grain de beauté sur la partie inférieur droite de sa mâchoire.

Ne comptez nullement sur Lys pour soulever des charges lourdes, son corps n'est pas très musclé, l'ayant troqué contre une grande agilité et souplesse. Le bas de son corps est endurant à l'effort.

Sa peau a une sale tendance à marquer facilement que cela soit en rougissant ou en formant des bleus.

Dans la vie de tous les jours, il porte des tenues d'hommes amples, pour se donner un peu de masse, ayant une dague à sa ceinture, arme qu'il manipule souvent. Concernant les tenues de femme, il n'a pas spécialement vue te tenue outrancière jusqu'à maintenant, écartant d'office celles mettant en valeur la poitrine.

Lys n'a pas encore trouvé de réponse s'il devait davantage pencher vers le genre masculin ou féminin, se trouvant, pour le moment, bien en naviguant entre les deux eaux. Cela lui offre une fabuleuse capacité d'adaptation et aussi une ouverture d'esprit qui est bien rare, mais cette capacité est aussi une faiblesse pouvant se révéler mortelle, sachant que l'on pourrait en abuser ou encore l'utiliser pour lui couper les ailes. Aussi reste-t-il assez prudent quand vient la nuit, moment où sa partie féminine est plus forte.

Les railleries et moqueries de son enfance, au début blessante, ont érigé, au fil du temps, une barrière qui repousse ses flèches mentales, n'offrant qu'un visage passible devant les remarques, sachant que la plupart veulent se donner de l'importance en l'utilisant comme exutoire. Lys en tir aussi un sentiment d'existence, que cela soit du mépris ou de l'amour, le simple fait que l'on reconnaît sa présence suffit à le conforter qu'il est vivant, qu'il n'est pas une anomalie invisible. Aussi, les propos visant à lui dire qu'il n'a aucune raison d'exister sont en vérité celles qui font le plus mouche, pouvant fragiliser ce visage impassible.

Lys n'aime pas parler pour simplement parler, préférant écouter, observer, réfléchir, puis parler. Si cela peut frustrer les clients, là pour simplement acheter la première babiole à portée de main, ceux et celles souhaitant discuter du bien convoité seront ravi de converser avec lui.

S'il devait se désigner un vice, cela serait sans nul doute l'envie. Il est envieux des personnes plus normales, des hommes pour leurs corps plus imposant, des femmes pour leurs atours et le fait qu'elle peuvent porter des robes sans se soucier d'engendrer un scandale. Lys a plus d'une fois pensé quelle pourrait être le prix de pouvoir se vêtir et agir comme bon lui semble, ne trouvant rien d'assez précieux pour aboutir à un tel contrat.
Sa vertu serait la tempérance, sachant que s'il cédait à son vice, cela ne serait profitable que, quelques secondes, pour possiblement des années de problème. Cela ne rend que la frustration plus grande, mais il estime que cette frustration est nécessaire pour ne pas commettre une erreur qui pourrait lui coûter la vie.

Lys est assez émotif quand il s'agit de tuer les animaux, préférant des méthodes qui assurent une mort rapide et sans douleur. S'il est méfiant des personnes sollicitant de l'aide, pouvant être des bandits jouant la comédie, il ne pourra rester stoïque devant des blessés.

Il aime les sucreries, même s'il sait que cela fait enfant, il ne peut s'empêcher de savourer ce genre de chose.

Il a une tendance à sous-estimer son potentiel dans d'autres domaines que le commerce de bien, étant encore jeune et devant donc apprendre par l'expérience de la vie les opportunités qu'il pourrait obtenir avec son apparence et sa psyché malléable.

Lys a conscience que le travestissement est mal vu. Cependant, cela ne l'empêchera pas de passer cette étape s'il s'estime dans un cadre où il pourra le faire sans crainte des répercussions néfaste.

Lys est né dans une famille de marchand itinérant. Cette famille ne roulait pas sur l'or, sans pour autant manquer de ressources, le prénom avait été pris selon une ancienne coutume familiale qui voulait que le deuxième garçon porte un nom de fleur, supposément cela apportait la chance et la prospérité, de toute manière seul le premier fils hériterait de tout. Lys fut donc le second fils et enfants de sa génération. Comme son grand-frère, il fut laissé à une tante, qui s'occupa de l'éduquer, pendant que sa famille partait sur les routes à vendre.

Seulement Lys comprit rapidement qu'il y avait un problème chez lui, contrairement à son grand frère, il n'avait pas une grande carrure, contrairement à lui, il semblait ne pas développer autant de force, distillant en lui les graines d'un sentiment d'infériorité. S'il participait activement lors des ventes, il parlait peu, préférant observer, comprendre par lui-même pourquoi il était différent, pourquoi il paraissait si faible. Cherchant un moyen d’alléger le poids qu'il avait sur la poitrine, il se mit à chantonner en cachette, entraînant indirectement sa voix à se moduler.

La première fois qu'il vint à sortir de ses gonds fut à ses quinze ans, son père souhaitant qu'il reste avec sa tante, alors que la famille allait vendre des biens à Iphenia, recevant une beigne comme il n'en avait jamais connu et se faisant emmener de force chez sa tante. Cette dernière vint à patiemment expliquer que cette cité était assez spéciale et que son apparence pourrait sans doute causer des problèmes. Encore une fois Lys prit la remarque en plein cœur, se calmant et restant silencieux.
Pendant l'absence de sa famille, Lys aidait au stand de sa tante, ne disant mot et observant les clientes, leurs manies, leurs façons de parler, faisant la distinction entre celles qui étaient issue d'Havresac, des autres. Le soir, il se faufilait hors de la demeure pour rejoindre son coin secret pour chantonner et observer son reflet sous la lumière des étoiles. Pendant ce temps, il pouvait penser à son avenir, quel chemin devait-il prendre ?
Il avait conscience qu'il ne pouvait rester ainsi, sentant que cela le détruirait de l'intérieur. Mais il savait que peu importait le chemin, il aurait des regrets et des problèmes. Tenter de ressembler à son frère était impossible, son corps ne suivrait pas. S'il acceptait son corps, cela voulait aussi dire faire un trait sur ce qui faisait un homme, selon lui. Pendant un mois entier, il essaya d'écouter les conseils de la nuit.

Quand la famille revenue, Lys vint à les accueillir, informant que la raison du refus avait été expliquée par sa tante et qu'à présent, il n'insisterait plus quand la destination serait Iphenia. Son père fut pris de court et vint à être content que Lys comprenne la situation. Le jeune garçon ne dit pas à son père qu'il garderait en mémoire ce poing qu'il avait reçu.

Il continua à aider dans les ventes, venant à s'orienter plus vers les bijoux et les vêtements, développant un certain sens pour contenter les clientes. S'il put avoir les cheveux longs, cela ne fut qu'en les attachant pour former une queue-de-cheval, la portant à la hauteur que les hommes d'Havresac privilégiait. Lys passa beaucoup de temps à s'occuper des chevaux servant à tracter la carriole familiale, ces derniers semblant bien moins capricieux en sa présence. Il faisait très attention à Blanchette, une jument qui commençait à être marquée par le temps, sachant que viendrait un jour où elle ne serait plus bonne à rien.

Ses sorties nocturnes continuèrent, apprenant à faire couler les moqueries le long de son corps, pour s'en purger. Lys savait qu'en force brute, il était perdant et que répondre ne ferait qu’alimenter cet amusement. Il n'y eut qu'une fois où il se fit saisir par un pirate qui n'aimait pas ce silence, découvrant une dague sous sa gorge, assez loin pour ne pas trancher la peau, mais assez proche pour pouvoir être menaçante, Lys gardant son visage aimable, comme si la dague qu'il tenait n'existait pas. C'est sans doute à ce moment que bon nombre découvrir qu'en dépit de son apparence androgyne et son attitude typique des proies facilement dévorée, Lys avait des griffes acérées pouvant blesser les prédateurs.

Alors que le dix huitième hiver était passé, sa mère vit Lys avec une boucle d'oreille, censée avoir été jetée, à l'oreille, suivant jusqu'à son repaire. Elle vit Lys retirer la cordelette autour de ses cheveux et laisser sa chevelure complètement tomber, libre de virevolter sous la douce brise nocturne. Lys chantonna, sans se douter que sa mère fût là, jusqu'à ce qu'elle fasse un geste du pied, venant faire tomber des cailloux à l'eau. Lys soupira, se disant que c'était encore des habitants qui venaient se moquer de lui, mais fut surprit de voir sa mère à la place. Il ne paraissait pas apeuré, au contraire, il était très calme, adressant un sourire tendre.  

- Le moment est venu, semble-t-il. Rentrons.

La réunion familiale se passa dans la tension, son grand-frère venant à dire que de toute manière, c'était un moins-que-rien, Lys n'offrit aucune réponse, attendant que son grand frère s'emporte pour lui rétorquer qu'il devrait privilégier le retour des clients, plutôt que de penser à les dépouiller une seule fois. Ce fut au tour de son père, qui bien que furieux de l'apparence de Lys, demanda.

- c'est pour se venger de ton traitement différent de ton grand frère ?

Lys répondit calmement.

- Je ne pouvais continuer de naviguer entre deux tempêtes, ce corps et ce qu'il devrait être normalement, ayant choisi de céder à l'un le jour et l'autre la nuit… Sachant pertinemment qu'en face s'en dresserait une troisième qui a lieu en ce moment.

Lys esquiva une chope lancée par son père, sans faire quoi que ce soit de plus, entendant, un soupir chargé de graviter. L'homme âgé se leva, faisant face à la fenêtre, Lys ne voyant que les bras de son père se croiser dans son dos et tenir sa main droite.

- Tu veux rester marchand ?

- Un marchand reste un marchand, en dépit de sa race et de son sexe, c'est ce que vous m'avez apprit.

- Bien. Tu as conscience qu'on ne peut te garder, si tu venais à aller plus loin, cela nuirait à notre réputation.

- Oui

- Bien, bien.

Un autre soupire se fit entendre, le père de Lys venant lever ses talons et les reposer au sol.

- Ta tante te voit comme son fils, faute d'en avoir, toujours à privilégier davantage la famille que l'argent, elle n'est pas a grande soeur de ta mère pour rien ... Son stand est toujours aussi petit et sa réputation ne dépassera jamais son quartier. Elle m'avait mise en garde et la faute m'en revient à ne pas l'avoir prise au sérieux. Je vais aller la voir, profite de cette nuit, car cela sera la dernière sous ce toit.

Le grand frère voulu s'insurger, mais l'homme haussa le ton.

- Si tu n'es pas de mon avis, mon fils, je t'invite à partir, mais ne t'avise pas de revenir.

L'ainé s'assit en restant silencieux.

Au petit matin, Lys fut prit en charge par sa tante, trouvant devant chez elle Blanchette, ainsi qu'un petit sac contenant des produits qui ne pouvait être vendu par des marchands assez réputé, mais conviendrait parfaitement pour un commerçant débutant. Il put lire une lettre de son père, le reniant et l'incitant à ne plus leurs parlers, ainsi qu'adopter le nom de famille de sa tante, à savoir Harpa, devant renier celui de son père Cantus.

Lys parla avec sa tante qui n'avait clairement pas une vision normale du monde, exprimant simplement que le sourire de Lys n'avait pas de prix et que son père avait toujours préféré regarder le physique des gens au lieu d'essayer de les connaître. Elle appuya sur le fait qu'en dépit de ce qui était dit dans la lettre, Lys restait un de leurs fils et que ses parents avaient fait un choix difficile, afin que chacun puisse suivre leurs voies et grandir. Elle ne s'opposa pas au fait que Lys parcourt le monde, tant qu'il revenait de temps à autre et qu'il n'aurait pas à se cacher s'il souhaitait chantonner, laissant entendre que sa tante savait, mais qu'elle avait préféré donné un avertissement, plutôt que de tout divulguer.

Le jeune homme put se rendre compte que cette liberté avait un poids sur ses ailes nouvellement acquises. Mais cela n'allait pas l'empêcher de débuter sa vie et de tenter de se faire un nom, en dépit de son apparence et ses envies.