Sculpté dès son plus jeune âge dans le bois brute des arts martiaux, le corps d’Shoshana est en soi déjà une arme. Souple, agile, ses déplacements sont feutrés et bien ancrés dans le sol, prêt à tout moment à bondir sur un hérétique. Reconnaissable au loin avec sa longue crinière rousse à l’image de son tempérament de feu. Son regard incarne la détermination et déborde de fanatisme. Son nez est droit comme son sens de la justice. Ses lèvres pulpeuses propagent la parole de l’Empereur avec ferveur. Elle portera souvent sa capuche noir sur la tête. Arborant un maquillage très féminin, elle utilisera même de ses charmes pour parvenir à ses fins. Doté d’une grande beauté et d’un visage angélique, on peine à croire qu’elle est capable des pires atrocités envers les ennemis de la nation et de l’Empereur.

Son corps, littéralement silhouette de guêpe, à la fois musclé et sec, sera équipé d’armes blanche, d’une longue cape noir et de bijoux rouge à la gloire de l’Empereur. Tenu assez légère de manière à ne pas entravé le moindre de ses mouvements.

La Vierge de Feu mérite bien son titre. Animé d’un profond fanatisme qui la pousse aux actes les plus extrêmes, elle est impitoyable et tout le monde se souvient de ses excès de rage face à tout ce qui pourrait s’opposer à l’Empereur et Arkheynos. Sa vive impulsivité la pousse à réflechir vite et bien, à défaut d’une préméditation adéquate. Elle voue évidemment un culte sans faille à l’Empereur et place son dessein et celui de l’Empire par dessus tout. Sans merci envers les félons qui s’opposent à l’Empire, cela ne la gêne pas de torturer, soudoyer voir massacrer des innocents pour obtenir ce qu’elle veut, enfin, obtenir ce que l’Empereur veut.

Xenophobe, elle considère l’humanité comme la seule race au centre de tout. Sa haine raciale est particulièrement aiguisé envers les Elfes qui sont des aberrations qui n’ont rien à faire sur ce monde. Qui plus est, la défaite infligé à l’Empereur est pour elle insupportable et c’est un geste qui ne doit pas rester impuni. Les Nains sont quand à eux, des “sous-humains”, croisement racial hasardeux, vague cousin lointain de l’humain. Les Corrompus Humains, sont des frères pour elle, ayant voulu élever leur humanité. Ils ne sont donc pas la cible de sa haine raciale.

Elle n’éprouve pas un plaisir sadique de répandre souffrance et extermination, mais plutôt la satisfaction immense de son devoir rempli, d’étancher sa foi ardente.

C’est le portrait que pourrait dresser les ennemies de l’Empire sur de la Vierge de Feu. Quant à ses alliés, ce sera un tout autre portrait.

Les flammes de son coeur brûlent d’une tout autre flamme envers ses soeurs et ses alliés : celle d’une fraternité authentique. Les hommes et femmes joignant leurs mains en guise de prière à l’adresse de l’Empereur sont ses frères et soeurs. Ceux dans le besoin, les malades, les souffreteux et les blessés de guerre elle leur apparaitra tel un ange bienveillant maternant ses fidèles. Elle transmettra sa foi en ses convictions à ses proches tentant de les convertir à son niveau de croyance. Soit vous êtes avec Shoshana, soit vous êtes contre Shoshana. En ce sens, elle incarne les deux volontés de puissance de la religion de l’Empereur Dieu.

Vrai ou faux, elle considère réellement l’Empereur comme son véritable Père et Ophélia, même si elle la désigne pas en tant que tel, comme sa mère. Elle a grandit avec cette idée, constamment encouragé par ses soeurs, la religion Akheynosienne. Toute sa vie est orienté autour du culte de l’Empereur et rien n’est plus grand et intense pour elle que de le servir.

Le haut lieu de la Lanterne de Dieu était en cette heure très matinale déserté par la plupart des croyants. Une jeune inquisitrice était à genou devant une représentation de l’Empereur. Elle était en tenue traditionnelle des membres de son ordres, aux couleurs d’Arkheynos, sa grande capuche relevé, ne laissant apparaître que ses lèvres pulpeuses psalmodiaient une prière visant à ne faire qu’une avec la volonté de l’Homme qui n’est plus Homme..

“Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi et la voix de l’Empereur.”

Quelques cierges illuminaient l’immense hall de pierre et de vitrail commémorant les batailles légendaires de l’Empereur. Une autre soeur était dans la pièce et observait avec grande satisfaction Shoshana, comme une mère sur son enfant.

“Parfait, Shoshana. Parfait.”

“Merci, Dame Ophélia.”

“Je me souviens encore du jour où je t’ai rencontré. Tu étais un bébé au milieu des cendres et des flammes. Tu hurlais de rage. Les poings serrés. Des larmes de colères noires qui coulaient sur tes joues qui se mélangeait aux cendres. Tu ne t’en souviens pas, mais l’Empereur en personne ta porté dans ses bras pour te ramener ici-même.”

Shoshana frissonna d’excitation à l’imagination de cette scène et lui réchauffa instantanément le coeur. Rien n’était plus grand que Lui.

“Je ne me lasse pas d’entendre cette histoire Dame Ophélia.”

“Je sais, ma chérie. Les souvenirs peuvent être un puissant baume pour le coeur et l’âme. Tu as vraiment excellé dans tous les enseignements que l’on t’a prodigué. La graine du divin à été semé. Tu as rendu ton premier jugement hier sur des blasphémateurs.”

“Tu abattras celui qui se tient face à l’Empereur, puisqu’il est un Dieu qui ne pardonne que dans la mort, et dans la souffrance, souviens-toi que la plus petite insulte à ta fille, à ta femme ou à ta patrie, est une insulte à l’Empereur.”

“Comment sens-tu le pouvoir de l'Empereur en toi ? Sens-tu quand les gens mentent où qu'ils blasphème à l'égard de l'Empereur ?”

“Je sens de l’eau froide sur mon ventre.”

“Ah, quelle ironie. La vierge de feu n’aime pas la froideur du mensonge. Tu aimes ce surnom, à ce propos ?”

“Si ca peut susciter la peur chez les hérétiques et embraser la foi chez les nôtres, alors, oui.”

“Bientôt, ce sera le cas. Le commérage se répand vite à Arkheynos. Tout le monde à entendu parlé de ta naissance. Tu es née des flammes sacrés de mon divin-aimé. Tu es ce qui se rapproche le plus d’une fille pour lui.”

“Père-l’Empereur sera fière de moi.”

“Il l’est déjà. Le jugement que tu as rendu à propos des scélérats captifs étaient sans appels. Tu n’as pas manqué de zèle. Je sais que ta colère est vive envers les hérétiques. C’est une excellente chose. Alors, parle moi  de cette affaire, sans retenu.”

Elle avait donc l'autorisation de faire parlé sa fureur ardente envers les ennemies de la nation : elle ne s'en privera pas. Son visage angélique disparu au profil de celui de la colère sans merci et avide de vengeance. Ses yeux exprimaient sa grande détermination et l'ampleur de sa volonté où peut être était ce celle de l'Empereur qui avait trouvé en Shoshana, une hôte idéal pour recevoir une partie de sa puissante rage.

“C’était des vils félons qui ne sa cachaient même pas pour répandre leurs fausses rumeurs sur notre Père-l’Empereur ! Des ordures consanguines qui auraient mérité que leurs mères souffres de la Reine Peste ! Ils étaient cupide à souhait. Nous avons inspectés leurs foyers, ils ont conservés jalousement bon nombre de richesse qui aurait pu être donné au moment de la Nuit du Dieu. J’ai prononcé leurs sentences tandis qu’ils brûlaient sur un bucher devant une foule de nos frères et soeurs. Cela à apaisé nos coeurs de voir ces mécréants se transformer en squelette calcinés.”

“Et concernant soeur Urielle ? ”

Dame Ophélia avait lancé la question comme si toute les questions précédentes étaient un succès dans les réponses de la jeune inquisitrice, c’est-à-dire prestement et de façon protocolaire comme pour validé ce qu’elle ressentait déjà chez Shoshana.

Il eut un long silence durant lequel, Shoshana sembla écouter son âme et ses émotions face à cette question d’importance viscérale. Elle reprit, non sans difficulté. Son visage redevint celui d'un ange en pleine pénitence. Le feu de ses yeux vacillèrent au profit de celui de l'amour perdu.

“J’ai eu grande peine de lui enfoncer ma lance dans son coeur. J’ai ressenti sa blessure. Le fer de lance était dans sa poitrine, elle s’est avancé en me regardant droit dans les yeux. Il n’y avait plus de défi, ni détermination dans son regard, mais seulement l’amour de se donner totalement à l’Empereur. Elle était en paix. Avant de rendre son ultime souffle, elle s’est hissé jusqu’à moi, la lance qui l’a transpercé d’un bon mètre derrière elle. Elle m’a embrassé, puis à rendu l’âme dans les bonnes grâces de l’Empereur.”

“Tu as beaucoup souffert, Shoshana, de ta naissance jusqu’à aujourd’hui. Tu sais que l’Empereur t’aime pour ça. Te rend tu compte de la chance que vous avez eu de vivre un tel combat toute les deux ? Urielle à été une inquisitrice d’exception, elle a été fière que tu lui succède. Elle t’aimait, Shoshana. ”

“ Je l’aimais aussi, Dame Ophélia. Je remet ma peine à Père-l’Empereur. Désormais, ma lance répondra du nom de Destinée, comme était surnommé Soeur Urielle.”

“Tout est parfait, mon enfant. Finis ton cantique et rejoins moi à l’étage. Nous allons voir quelle sera ta première inquisition.”

Dame Ophélia tourna les talons et laissa sa nouvelle fille terminé sa prière. Elle avait gardé son large sourire de mère satisfaite. Son Ordre avait encore de très beaux jours devant lui.

“L'Empereur est notre lumière dans l’obscurité,
Un phare d'espoir pour l'Homme qui se réjouit de l’être,
Comme nous le servons, il est notre plus grand serviteur
Alors que nous le prions, ses pensées ne sont que pour nous
Et dans le noir quand les ombres sont avec nous
L'Empereur est avec nous.”