Dans la grande capitale impériale d’Arkheynos, métropole sans concurrence, véritable carrefour civilisationnel où le pire et le meilleur de chaque race se croisent. Une métropole où les classes sociales cohabitent dans une atmosphère violente et lugubre.
Les meurtres, la criminalité qui gangrène toutes les sphères de la ville, la corruption des instances. Une description amère et fade de la plus grande ville de l’histoire de l’Humanité. Pendant que le travail forcé, la pollution et les usines détruisent les seuls êtres innocents à l’intérieur de ces immenses murs. Une triste description.

C’est dans cette description que se dresse un semi-homme, un demi-elfe à l’allure frêle et fragile. Un petit bout de métissage: un mètre soixante-treize, pour soixante-cinq kilogrammes. Quelqu’un avec qui la nature n’a pas été très généreuse.. pas de muscles saillants, pas d’épaules larges comme des charrues et encore moins une taille goliathique. Non.

Milo Berthelo est un demi-elfe à la stature très simple et humble. Pas plus haut qu’un autre, le demi-elfe se permet de se voir dresser sur la tête une magnifique couronne de cheveux argentés, coupés mi-court et séparés par un sillon au milieu. Des cheveux abondants et fournis, particulièrement épais, glissant vers l’arrière et se glissant du sommet du crâne vers l’arrière en créant un effet désordonné et en bataille à sa coupe. Ses oreilles demi-elfe à moitié-couvertes, il est possible de remarquer leur allure pointue.
Lorsque l’on descend lentement le regard, on remarque un visage. Un visage marqué et ferme, d’autant plus marqué par sa mâchoire carré et prédominante ainsi que son menton saillant et pointu. Sur ce visage, deux yeux bleus profonds. Ni bleu ciel, ni bleu nuit, bleu marine. La plus profonde teinte, qui empêche aux gens de correctement discerner ses pupilles et qui lui offre un air si…particulier ? -pour ne pas dire mauvais-. Surlignés par deux épaisses arcades sourcilières où des sourcils toujours froncés fondent leurs origines. Un nez droit, une grande bouche et une fine barbe de deux jours. Un visage rude qui démontre toute la vie et l'enseignement qu’il a reçu.


Vestimentairement parlant, le demi-elfe dispose de longs et fins vêtements bleus, particulièrement voyant en plein jour. Sans aucune forme de discrétion, les tissus de sa tenue disposent de quelques motifs traditionnels, pouvant rappeler des formes très simples comme celles de la mer, des vagues. Par dessus ces tissus, quelques fins morceaux d’armures sur les épaules, les bras ou les jambes. Des morceaux de fer plus décoratifs et dissuasifs que vraiment résistants, surtout contre des armes contondantes.

Lorsqu’il déambule, c’est toujours seul. Sans jamais de collègue, sans jamais d’ami. Un air solitaire et particulièrement froid qui transcende et met profondément mal à l’aise les gens qui le croisent. Il n’est ni mauvais, ni agressif, mais son air distant le dissocie de beaucoup de relations humaines basiques. Cela n’est plus de son fait, il n’y prête plus attention, il n’est plus ce qu’il était. La vie et la confrérie l’ont détaché de ses émotions, de ses sentiments. Sans lui enlever toute son “humanité”, il ne lui reste plus grand chose. Insultez-le, il ne bronchera pas. Méprisez-le, crachez-lui dessus, moquez-vous. Il n’est plus de ceux qui se battent pour eux-même, mais de ceux qui se battent pour les autres.
Et tant que sa lame se dressera, que son esprit vivra, les petits, les opprimés, pourront compter sur quelqu’un pour les défendre. Même s' il n’est pas toujours très..doux.. avec ceux qu’il protège.

Malgré cet air froid et mauvais, Berthelo n’est jamais rien d’autre qu’un idéaliste. Un homme qui a pour but de devenir le bienfaiteur du bas-monde. Évidemment, il ne rêve pas de la grandeur d’un empereur, d’un dieu. Non. Il a pour but de devenir le justicier, l’unificateur du monde. Un “rêve”, comme une ligne de conduite, un objectif qui lui permet de donner un sens à sa vie. C’est bien d’ailleurs avec cette idée de la vie et de son destin, que Berthelo se considère comme agnostique: il considère l’existence des dieux comme probable mais préfère ne pas les considérer et ne croit qu’en lui et les créatures (Hommes, Elfes..) de ce monde. Et en tant que bâtard des deux races prédominantes de ce bas-monde, Berthelo n’en déteste aucune, il n’en aime aucune. Il se concentre sur les individus, et ne fondent aucun jugement racial sur chacune des espèces qu’il croise.. c’est son petit côté… ouvert au monde.
Pour lui, les guerres, les tensions, elles ne sont pas utiles, il n’est rien d’autre de plus démesuré que l’ambition humaine et la méprisance elfique. Et en tant que bâtard, il souhaite se détacher de cela, se libérer des chaînes qui lui collent à la peau.

Mais pour arriver à cela.. la route est encore longue, les défis ardus. Et solitaire, y arrivera-t-il ?

Milo est comme qui dirait… un fils de pute. Fils de l’une des plus réputée et distinguée prostituée de la ville pirate de Havresac. Alors que certaines trainent dans les rues, que certaines font le trottoir ou servent pour des équipages de marins, la défunte Marie Browkood a révolutionné les conditions de travailleuses du sexe. Elle fut l’une des toutes premières travailleuses de la mère, tout aussi défunte, d’Elena Worth.
Elle a permis de donner ses lettres de noblesse à la profession, de donner envie à certaines filles de se lancer ! Sa verve n’égalait que son élégance et sa souplesse ! Elle était belle, et tout le monde, hommes comme femmes, l’aimait ! Ahem… peut-être un peu trop d’entrain…

Tout cela pour finalement dire une chose: elle était au sein de la ville particulièrement appréciée, et plus d’un demandaient ses services aussi exquis que coûteux, et que sa réputation commençait à se faire entendre dans les environs de l'Île. Alors, lorsqu’un elfe du nom de Ozymandias Berthelo fut banni de sa cité pour “activité occulte”, et qu’il se réfugia sur Havresac, il ne pu s’empêcher de goûter aux plaisirs d’une humaine que l’on vendait comme “la meilleure de toute la région”.
Profondément malsain et obscur, l’elfe décida de maudire la mère et la força à recevoir son enfant. Ne se doutant pas de la supercherie, Marie ne s’en rendit compte que des mois plus tard quand l’inéluctable vision de son ventre enflé lui fit comprendre la triste vérité. Marie était enceinte. Elle ne pouvait pas se résigner à tuer son enfant. Elle n’en avait pas la force.

Après 6 mois à vivre avec ses réserves, la jeune femme accoucha. Elle donna naissance à un bâtard, un demi-elfe. Même sans avoir la force de le tuer, elle n’avait pas l’envie de le garder, et plutôt d’assumer sa naissance, elle l’abandonne. Elle le laisse sur un bateau de pirates. Des  boucaniers sanguinaires et violents. Un équipage entier qui, du jour au lendemain, doit s’occuper d’un petit bébé à peine né.
Le jeune enfant vivra quelques mois avec eux, et fera même ses premiers pas sur le pont du navire. Mais face à l’adversité de la vie de pirates, l’équipage décide de s’en séparer. Pour cela, rien de mieux que la plus miteuse des villes de ce continent: La Jetée d’Or. Ahahah…ahah..aah…
Il est amené à une vieille tante d’un des marins, que nous appellerons ici Tante Annick. Une très gentille femme, si l’on considère l’exploitation infantile, l’humiliation et la vocifération comme des preuves de vertue.
Elle s’en occupera pendant quelques années, avant de crever d’une cirrhose du foie. Remplacer l’eau par de l’alcool artisanal n’aura pas été la meilleure des idées… Le petit Milo a alors 5 ans.
C’est quelques jours plus tard qu’un étrange individu, tout de noir vêtu, vient prendre le jeune enfant… sans un mot… sans bruit… pour l’amener vers son destin.



Berthelo a survécu à l’enfer. Si ce n’est l’enfer, une de ses succursales. La Schola, l’école des assassins de la Confrérie de la Rose. Recruté très jeune, sûrement car il n’existait plus que cette dernière chance pour le jeune Berthelo, il connaîtra chacune des étapes de la formation de la Schola. De la formation initiale, à l’humiliation, jusqu’à la perfection de l’assassin.

Et c’est durant cette étape de perfection que les choses se gâtent. Malgré son conditionnement, l’esprit de Milo est corrompu. Une malédiction qui lui vient de son géniteur. Un lien avec des arts sombres, des arts qui lui corrompent l’esprit. Des voix dans sa tête. Des voix qui lui parlent, lui ordonnent des choses. Est-ce lui ? Est-ce son imagination ? Il les entend peu à peu venir vers lui. C’est lors d’une mission de simple surveillance qu’elle lui ordonne sa première tâche: tuer son collègue et s’enfuir.
Certains d’entre-nous appelons ça la conscience. Pour lui, ce sont des êtres métaphysiques, en dehors de sa réalité. De la manière la plus lâche et “assassin-style” qu’il soit: le tuer dans son sommeil. Une dague dans la jugulaire plus tard, Milo s’enfuit, il court dans la nuit, ne prête plus attention à rien. Pourquoi avoir fait ça ? Comment ? Pour qui ?

A cette époque, Milo a 18 ans. Il ne sait toujours pas pourquoi ni pour qui il a agi ainsi. Il ne sait pas pourquoi il s’est enfui et encore moins comment il va s’en sortir. A l’époque, il trouve refuge dans la capitale ‘Arkheynos’. Il passe ses premières années en tant que miséreux, véritable rat des bas-fonds. Mais les voix se remettent un jour à retentir. Elles lui indiquent une nouvelle mission: celle de se dresser, de quitter son ancienne identité d’assassin et de mener un combat pour les petits gens qui n’ont pas les mains pour se défendre.
Ainsi, il abandonne la discrétion, les armes fourbes, les agissements malins. Il s’équipe d’une longue lame et d’une grande tunique bleu, signe de vérité et d’apaisement.

Depuis ce jour, il déambule sur le continent humain à la recherche de rédemption, où il aide ceux qui en ont besoin. Toujours recherché et chassé par la Confrérie, et il n’est pas impossible qu’un contrat soit sur sa tête. De plus, ses agissements lui ont offert la réputation de justicier et lui ont offert énormément d’ennemis dans les secteurs criminels. Une vie dangereuse de rédemption pour se dresser contre son ancien-lui