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[Terminée] Clervie de Sombrelune, la vengeance sera mon guide !

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Message  Clervie de Sombrelune Lun 10 Avr - 20:58



Clervie de Sombrelune/Claire Deaubrune


Race : Humaine

Sexe : Féminin

Âge : 21 ans

Taille : 170 cms

Rôle ou personnage prédéfini : non

Alignement : Chaotique-bon


Faction/Ville : Akeynos

Métier : légionnaire

Aptitudes souhaitées : bretteuse et tireuse d'élite

Artéfact, gadget ou animal demandé :Une arbalète et une rapière



Description physique


Avec sa haute taille (un mètre soixante-dix) et ses épaules et ses hanches assez larges, Clervie ne correspond pas tellement aux critères de beauté des nobles. Cependant, son visage aux grands yeux sombres et sa longue chevelure noire peuvent lui valoir, à certaines occasions, le regard de la gente masculine. Elle a la peau mate et un profil fier, ses lèvres sont bien dessinées, sa dentition régulière. Sa voix est forte, avec un timbre étonnament grave. Elle porte les habits ordinaires de la légion. Elle fait plus âgée qu'elle ne l'est, sûrement à force de voir du sang et des massacres. Elle a un port de tête altier et une démarche sûre, preuve que l'on ne peut jamais complètement oublier d'où on vient...



Caractère


La douce et tendre adolescente est morte en moins d'un an, remplacée par une femme méfiante et avisée. La haine et la soif de vengeance brûlent dans ses veines et elle ne reculera devant rien. Cependant, Clervie sait se montrer courtoise et bienveillante, les relents de son éducation de noble n'ayant pas encore disparu. Elle peut également faire preuve d'humour et d'une bonne répartie. Forte et combative, elle ne courbe pas la tête face aux infects camarades dont la mauvaise étoile l'a dotée à son entrée dans la légion. Ceux-ci, à défaut de la respecter, ont vite appris à la craindre, car Clervie ne montre jamais nulle faiblesse. Calculatrice et vindicative, Clervie est à l'image de l'astre dont elle porte le nom ; un côté lumineux qui la porte à secourir les plus faibles lorsqu'elle le peut ; un côté sombre et haineux qui la rend capable du pire si nécessaire...



Histoire



22 Septembre 294.

Clervie leva la tête, ses longues boucles brunes volant derrière elle. Un timide soleil d'automne perçait d'entre les nuages, alors que des petits sifflements se faisaient entendre. Avec ravissement, la jeune femme contempla le ballet exécuté par le faucon pélérin. L'oiseau au somptueux plumage gris argent décrivait de grands cercles, prêt à défier le soleil. Ses grandes ailes se déployèrent, cachèrent un court instant l'astre du jour. Enfin, l'animal exécuta un grâcieux looping, avant de piquer droit vers sa partenaire humaine.

Son regard doré rencontra les yeux obsidienne de la jeune fille, en une communion muette, alors qu'il se posait avec élégance sur le gant de cuir.

Avec un petit sourire, la jeune fille caressa tendrement la tête du jeune rapace. Cela faisait deux ans qu'Alaric et elle s'occupaient d'Onyx. Le petit oisillon fragile était devenu une superbe femelle qui leur rapportait régulièrement des perdrix bien grasses. Une fois, elle leur avait même rapporté une oie.

- Il n'y a pas à dire, soeurette. Cette entêtée t'obéit au doigt et à l'oeil, maintenant.

Clervie eut un petit sourire :

- C'est parce que l'on se comprend bien toutes les deux. La complicité entre femmes, tu connais ?
- Forcément, je suis vaincu ! répondit le jeune homme en riant. Mais tu ne perds rien pour attendre, ajouta-t-il en secouant un doigt sévère. Gwendal saura bien te ramener sur le droit chemin là où Père et moi avons échoué !
- N'y compte pas trop, répliqua Clervie d'un ton malicieux. Il est beaucoup trop fou de moi !

Les deux jeunes gens achevèrent la discussion en échangeant de nouvelles plaisanteries et en riant aux larmes. Alaric de Sombrelune était loin d'avoir le caractère austère de son père Renaud. Tout en lui respirait la malice, de ses grands yeux noirs rieurs à la grand bouche moqueuse. Agé de vingt-deux ans, bien bâti, il attirait facilement le regard des dames.
Assez grande également, Clervie partageait avec son frère les grands yeux sombres, encore que son profil fier la faisait davantage ressembler à son père. Une plaisanterie récurrente disait souvent que la fille avait ravi les traits qui eûssent dû revenir au frère. Mais les longs cheveux d'encre et la bouche pulpeuse de la jeune femme étaient loin de laisser les coeurs indifférents...
Les deux enfants Sombrelune étaient heureux. Alaric s'était distingué plusieurs fois au combat, Clervie coulait des jours paisibles dans la demeure de Sombrelune en attendant son tour d'être appelée au service militaire. Ses fiançailles avec Gwendal de Beaumont avaient été prononcés un mois plus tôt et elle remerciait tous les jours le destin de lui avoir accordé la chance d'épouser l'homme dont elle était éperdument amoureuse.

Que pourrais-je bien souhaiter de plus ? songea-t-elle en regardant Alaric accueillir Onyx sur sa main à son tour. Certes la menace des elfes se faisait toujours présente, mais Clervie était persuadée que leur famille s'en sortirait toujours. Ils étaient unis et solidaires. Leur père avait une situation brillante avec ses divers commerces d'étoffes et de joalleries.

Le soleil caressa sa joue. Il faisait vraiment beau aujourd'hui, pour une météo d'automne. C'était un temps parfait pour aller chasser. Onyx rapporterait un faisan, peut-être. Ou un canard...

Vraiment, on ne saurait être plus heureuse que moi...

Alors que les frère et soeur s'approchaient du portail, ils firent alors face à une vision insolite.
Un cortège d'une vingtaine de légionnaires s'avançait avec empressement vers le domaine. Une boule d'appréhension dans le ventre, Clervie embrassa du regard les lances et les épées tirées. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Y'avait-il eu une nouvelle émeute ?
Aussi tomba-t-elle des nues lorsque celui qui paraissait être le capitaine s'approcha du portail et annonça d'une voix forte :

Par ordre express de l'Empereur, le baron Renaud de Sombrelune ainsi que son fils, Alaric de Sombrelune sont en état d'arrestation pour trahison, crimes contre l'Empire et complicité de meurtre !

Clervie porta sa main à sa bouche pour étouffer un cri. Quant à Alaric, il fit bravement face au légionnaire :

- Voyons, il doit s'agir d'une erreur. Mon père et moi avons toujours été très pieux...

L'homme paraissait presque gêné. Il répondit :

- Dans ce cas, laissez-nous fouiller la demeure. Si nous ne trouvons nulle preuve de ces allégations, le procès vous innocentera.
- Soyez assuré de notre coopération.

Clervie sentait son coeur cogner si fort dans sa poitrine qu'elle en eut mal. Elle savait déjà que l'histoire ne se réglerait pas aussi facilement. Preuve ou pas, si quelqu'un les avait faits accuser auprès du Duc et que celui-ci avait pris les faits au sérieux, c'était que quelque personne avait réussi à fabriquer des preuves fallacieuses. Mais pourquoi...?

La suite fut un véritable cauchemar. La légion impériale entra de force dans la maison, devant un Renaud complètement désemparé, pénétra dans les appartements du seigneur. L'instant d'après, le capitaine en ressortait avec une enveloppe décachetée.

- Une correspondance avec les Rejetons du Chien ! Monsieur le Baron, je vous mets en état d'arrestation !
- NOOOOOOON ! hurla Clervie. C'est de la calomnie !!! Cela ne se peut !
- Cette lettre confirme les crimes de votre père et de votre frère, Mademoiselle. N'aggravez pas votre cas.
- NON !

Alaric eut le temps de faire deux pas vers sa soeur et de la saisir aux épaules :

- Clervie ! Calme-toi, d'accord ? Il va y avoir un procès. Nous nous défendrons. Toi, tu dois fuir et vite ! J'ai besoin que tu sois forte. Fais-le pour moi, Clervie.
- N... non...
- Sauve-toi, vite !

Lorsqu'un légionnaire s'approcha d'eux, Alaric tira son épée de bretteur et s'interposa devant lui, laissant le temps à Clervie de courir dans le couloir central du manoir. Elle se rua jusqu'à sa chambre et verouilla la porte avant de courir vers la fenêtre. Un grand peuplier permettait en effet de descendre discrètement dans la cour. Elle s'était déjà amusée à cela pour retrouver Gwendal en secret.
Ses jambes tremblaient presque sous le coup de l'adrénaline, mais il n'était point temps d'être lâche. Alaric voulait qu'elle s'échappe. La peur lui tordant le ventre, elle descendit les branches quatre à quatre.
Enfin, elle atterrit souplement au sol et s'accroupit sous les buissons. Elle vit les légionnaires emmener ses parents et son frère. Le capitaine de la légion balaya les alentours avec des yeux perçants :

- Trouvez-moi la petite Clervie. Tuez-la s'il le faut. Puis brûlez le manoir.

Les yeux de Clervie se brouillèrent de larmes, tandis que dans son esprit retentissaient ces terribles mots, messagers de mort: "Trahison... Trahison..."
Elle contempla attentivement les alentours. Elle se devait de sortir rapidement de la cour si elle voulait avoir une chance de ne pas être arrêtée. Les légionnaires commençaient à se disperser dans le jardin, soupçonnant visiblement la jeune femme de s'y être dissimulée.
Avec l'agilité d'un serpent, la jeune femme rampa sous les buissons jusqu'à la plus vieille muraille. On pouvait facilement y grimper.

- J'ai vu le feuillage du buisson bouger ! cria soudain un légionnaire en se dirigeant vers elle.

Le coeur de la jeune femme s'arrêta et elle s'immobilisa vivement avant de se tapir un peu plus sous le talus. Elle vit l'homme s'avancer, son regard bleu perçant balayant les fougères. Terrifiée, elle ferma les yeux. Bon sang, mais comment faisait son coeur pour battre aussi fort ? Il allait forcément l'entendre rien qu'avec ça. Une sueur froide ruissella le long de sa colonne vertébral alors qu'un silence total régnait autour d'elle.

- Il n'y a rien, par ici, déclara enfin le légionnaire. Il va falloir faire circuler un manifeste de recherche dans la capitale. Cette petite salope ne pourra pas aller bien loin !

Enfin, Clervie vit la légion quitter le jardin. Elle poussa un profond soupir de soulagement.

25 septembre 294. Peu après le crépuscule.

Aline marchait droit, la foule criait et injuriait. Quant à Clervie, elle était éblouie. Ebloui par ce soleil impertinent qui éclairait l'estrade d'exécution. Eblouie par le reflet de la lumière dans l'argent scintillant des épées et des armures autour du lieu de l'exécution. Et pourtant, ce n'était guère cela qui causait les larmes qui roulaient sur ses joues. Ce ne fut pas non plus le vent frais qui lui soufflait au visage. Ce ne fut pas non plus ses jambes littéralement ankylosées à force de rester perché de manière inconfortable sur cette fichue poutre. Ce ne fut pas non plus sa main qui s'écorcha sur le bois quand elle le frappa de sa rage, impuissante.
Ce fut simplement le spectacle des condamnés que l'on conduisait au bourreau en les faisant sur le pavé crasseux. Les étoffes, pourpres, brunes et jaune sale portées par la foule ressortaient curieusement plus fort encore que les quelques couleurs pastels, rose et bleu, portées par les dames. Couleur de boue et de sang. Surtout le sang.
Le sang ne s'arrêtait plus de couler, ces derniers temps. Clervi regarda à nouveau le ciel. Il était bleu, pas un nuage.
Au millieu des gardes, elle se tenait, celle qui avait donné la vie, à Clervie vêtue d'une grossière chemise de crin brune, ses longues boucles d'or brun cruellement ternies. Du sang gouttait de ses paupières et Clervie réalisa qu'on avait crevé les yeux de sa mère. Alaric et Renaud étaient torse nu et elle put voir leur dos ruisselant de sang. On les avait fouettés presque à mort...
Son coeur battit plus vite, elle se demanda si sa famille pouvait la voir.
Au même moment, la terreur la reprit, me frappant l'estomac. Clervie avait peur à la fois pour sa famille et à la fois pour elle. Habile grimpeuse qu'elle était pour ses seize printemps, elle avait trouvé refuge sur le haut du clocher, à califourchon en équilibre sur une poutre. Si elle tombait, ce serait les membres brisés qu'elle terminerait. Mais peu lui importait, elle voulait le voir pour le croire. Espérait-elle encore un miracle ?

Une inquisitrice s'avança pour lire la sentence :

"Par ordre de Son Divin Empereur, Seigneur béni d'Arkeynos, Renaud de Sombrelune, ex-comte de Sombrelune, ainsi que son fils Alaric de Sombrelune sont reconnus coupables de trahison, et condamnés à la décapitation. Coupable par association, Aline de Sombrelune, épouse de Renaud de Sombrelune est condamnée au même châtiment ! N'oubliez point que la pitié est une faiblesse et la source de tous les maux !

La foule applaudit. Une voix d'homme entonna :

- A mort les traîtres !
- A mort les traîtres ! reprirent d'autres voix.
- Sales chagrones !
- Allez-y, faîtes tomber leurs têtes !

L'humiliation. La haine. Le dégoût. Clervie n'en revenait pas que les gens de la ville, autrefois si chaleureux avec eux pour certains, puissent ainsi les détester à présent. Etait-ce donc si facile ? Arkeynos, qui avait été leur foyer, pouvait vraiment commettre telle injustice ?

- Que la sentence soit appliquée !
- NON !!! Alaric ! Renaud ! Mon enfant ! Mon mari ! Je vous en supplie !!!!

Clervie n'aurait pu dire ce qui était pire. Voir Alaric serrer les lèvres pour ne pas hurler ? Les cris déchirants de terreur de son père qui criait merci, jurait être innocent ? Ou les sanglots de sa mère ?

Elle savait ce qui allait arriver, elle savait que ca allait être impossible à éviter, et pourtant, elle espérait encore un miracle. Quelqu'un allait encore s'interposer, non? Sa famille était appréciée... Personne ne pouvait la laisser mourir, c'était impossible!
Impossible n'était pas le mot maître dans l'Empire d'Arkeynos.
La hache s'abattit et Renaud de Sombrelune ne fut plus qu'un corps étêté, alors que le bourreau exhibait sa tête ensanglantée à la foule.
Par instinct, le poing de Clervie s'abattit sur sa bouche pour taire l'hurlement qu'elle ne  pouvait retenir en voyant sa mère perdre la tête à son tour. Ses yeux se fermèrent. Mais elle avait eu le temps de voir la gerbe de sang et le bourreau se préparer à ramasser le fruit de son horrible travail. Son estomac se révulsa, elle faillit vomir. Seulement, elle était toujours perchée sur la poutre et la secousse provoquée qui manqua bien de la faire tomber le lui rappella juste à temps. Elle était loin d'être remise du choc; tout son corps tremblait comme une feuille, les larmes lui enserraient la gorge comme un étau.
Elle crut qu'une partie d'elle-même décédait quand la hâche s'abattit alors sur Alaric, son frère bien-aimé. De nouveau, elle fut secouée par des sanglots silencieux et ses mains se crispèrent davantage sur le bois.
Heureusement, elle avait réussi à se rappeler qu'elle était à plus de quinze pieds du sol. Cette seule conscience avait réussi à l'emporter sur le torrent d'émotions qui était sur le point de lui donner un vertige bien plus puissant que ne peut l'être la peur du vide. Un miracle. Un miracle qui devait lui permettre de survivre.
Les larmes finirent par couler sur ses joues, troublant sa vue.
Combien de temps resta-t-elle là, pétrifié? Combien de temps resta-t'elle là à pleurer, toujours perché sur cette poutre, à l'abri des regards, plus seul que jamais, consciente d'avoir perdu son foyer, sa famille...
Une petite éternité de temps parut s'écouler avant qu'elle ne retrouve son calme.

Bon, elle ne pouvait pas rester là.
Elle jeta un oeil vers le bas. La ruelle par laquelle elle s'était faufilée était déserte, les gardes qui s'y étaient postés pour surveiller l'exécution s'étaient dispersés. Elle se hâta de descendre.

Sa famille n'était plus. Cette pensée lui tordait le ventre, et en même temps, il y avait l'horrible soulagement de savoir que toute douleur était terminé pour eux.


La nuit était à présent tombée et elle avait atteint les bas quartiers de la capitale. Elle marchait, les larmes roulant sur ses joues, tête basse, à travers l'obscurité des ruelles. Ses pieds dérapaient sur les pavés inégaux, il régnait une odeur d'alcool, d'urine et de défécation qui lui donna la nausée. Dans le ciel, la lune, ce symbole de sa famille, s'était voilée de brume.

- ASSASSINS ! hurla-t-elle soudain. Je vous le ferai payer... Tous... Tous autant que vous êtes, y compris cet empereur-dieu fantoche !

Brusquement, elle se sentit saisie et traînée à l'arrière. Elle se débattit violemment, mais l'homme qui venait de l'attraper était visiblement bien plus fort qu'elle qui n'avait pas encore fait son service militaire.

- Ca suffit, petite Sombrelune, siffla-t-il. Es-tu donc folle pour le crier ainsi sur les toits de façon à ce que ces sales chiens de légionnaires au service de ce fumier qui n'est pas plus divin que toi et moi t'entendent ? Tu veux finir comme ton père et ton frère ? Une belle solution, tiens ! Si tu veux te venger, calme-toi et écoute-moi.

Elle se retourna pour apercevoir le visage mat et fatigué d'un homme qui devait avoir entre quarante et quarante-cinq ans, vêtu d'un long manteau gris sombre presque noir. Il continua :

- Ma pauvre fille s'est engagée sur la même voie que toi pour venger son époux et elle a payé le prix fort. Ils l'ont torturée pendant trois jours et trois nuits avant de la pendre. Si tu veux vraiment ta revanche, si tu veux vraiment un jour espérer voir tomber ce régime pourri, tu dois dès maintenant rentrer ta rage en ton coeur, laisser la fièvre de ta colère se changer en une brume glaciale en tes veines jusqu'à ce que ton coeur se gèle. Tu dois être froide, méthodique et contrôler tes émotions. Tu penses en être capable ? Si oui, je t'aiderai, sinon, autant que je t'offre tout de suite une mort rapide.

En parlant, il avait dégainé un poignard et l'avait placé sous la gorge de la jeune fille :

- Crois-moi, c'est une miséricorde que je t'offrirais là.

Les larmes séchèrent soudain sur les joues de Clervie alors qu'elle regardait l'homme dans les yeux en respirant de plus en plus lentement. Elle finit par hocher la tête.

- Bien, petite Sombrelune. Tu es visiblement capable d'intelligence.
- Mais qui êtes-vous ?

Le regard gris de l'homme pénétra à nouveau les prunelles obsidienne de Clervie :

- Appelle-moi Bran.

1er Mars 295.

- Signe en bas à droite.

Clervie attrapa la plume et signa. Elle était désormais Claire Deaubrune, une pauvre citoyenne désireuse de s'élever dans l'échelle de la société grâce à sa valeur au combat. Bran lui avait expliqué que la première chose à faire était d'aller faire son service militaire, puis d'intégrer les légions de manière à grimper les échelons. Il lui avait donc fabriqué une nouvelle identité.

- Tu es une proscrite, tu n'es plus une noble. Alors il va falloir devenir Commandeur, si tu veux avoir une chance d'approcher un jour ce bâtard censé répandre le soleil par tous ses orifices. Essaie de survivre.

A l'heure actuelle, la jeune femme venait enfin d'accéder au bureau de recrutement du service militaire. A peine arriva-t-elle dans la cour d'entraînement que les quolibets commencèrent.

- C'est qui, celle-là ?
- Voyez-moi un peu cette tignasse ! Plus noire que ça, tu meurs !
- Hey, Dame Corbac, ça te dirait, une belle saucisse ? lança un autre en exhibant ses beaux atouts, tunique retroussée.

Clervie ne se démonta pas pour autant :

- Franchement, tu appelles ça une saucisse ? Tu as menti : ce n'est qu'un flageolet.

Des rires retentirent à cette répartie. Elle poursuivit son chemin vers le quartier où l'on l'avait affectée, quand soudain quelqu'un la bouscula.

- Ne fais surtout pas trop la maligne, lança un homme barbu en se postant devant elle pour lui bloquer le passage.

Clervie garda la tête haute, bien qu'un noeud commençât à se former dans son estomac sous l'appréhension.

- Laisse-moi passer, toi.
- Oh, sois plus gentille ! Tu ne veux pas me donner un petit baiser ?

En parlant, il avait attrapé son épaule. L'instant d'après, Clervie lui donnait une droite en pleine mâchoire.

- NE ME TOUCHE PAS ! Tu as compris ?

Tremblant de fureur, la respiration courte et sifflante, Clervie ressemblait à présent à une panthère prête à bondir. Ses prunelles noires flambaient d'une telle hargne que le soldat réalisa qu'il était allé trop loin. Il aurait sans doute pu aisément lui tordre le poignet, lui faire lâcher son arme. Mais contrairement aux brutes du bas quartier, il avait un certain semblant d'honneur. La jeune femme en face de lui faisait montre d'un courage qu'il se sentit enclin à respecter. Au moins, elle ne détalerait sûrement pas face aux elfes.

- Ca va, ca va, rengaine, ma douce. Je plaisantais, tu sais. On fait que plaisanter.
- Et bien, je ne partage pas votre sens de l'humour, répondit Clervie en faisant disparaître son arme dans sa main.
- Et bé, t'as du caractère, Dame Corbac. C'est bien. Il t'en faudra pour survivre quand on nous enverra trucider un ou deux de ces saloperies d'elfe.


L'homme auquel Clervie avait insinué qu'il avait une petite bite eut tout loisir de se venger lors de la séance d'entraînement du soir.

- Allez, plus fléchis sur vos jambes, bande de fillettes ! cria l'entraîneur. Vous allez vous pisser d'ssus quand faudra épingler de l'oreille pointue ? Non, parce que j'vous préviens, l'elfe, c'est rapide, c'est agile ! Et en plus, ça peut utiliser sa saloperie de magie. Si vous v'lez pas finir dans le bide des charognards, faut bouger et bouger plus vite que ça. Dame Corbac, écarte-moi plus les jambettes ! Quoi, tu sais pas faire ? Comment tu baises, alors ?

Des rires retentirent lorsque l'apprenti soldat envoya Clervie rouler dans la boue d'un coup de bâton. Humiliée, salie, la jeune femme se redressa cependant, furieuse. Un deuxième coup de bâton la projeta de nouveau à l'arrière et elle ressentit une violente douleur au sein gauche. Le goujat ! Oser frapper à cet endroit...
Elle rassembla toutes ses forces, se releva. La douleur l'élançait encore dans la poitrine, mais elle ne faiblit pas. L'instant d'après, elle fonçait sur son adversaire.
Vingt fois, il la fit tomber au sol, vingt fois elle se releva, malgré les moqueries, les sifflements. La tête haute, malgré la boue qui maculait son visage.
Dame Corbac avait de la fierté.

Hiver 301.

Aujourd'hui, à la capitale, c'était le Jour de l'Empereur et tout le monde faisait la fête. Elle se sentait chanceuse de ne pas avoir à assister aux combats de gladiateurs à Cornucopia. Elle aurait été incapable de dire pourquoi, mais l'idée de regarder ainsi des gens se battre pour le plaisir de la foule l'écoeurait.

Mais ce qui l'écoeurait encore plus, c'était de devoir feindre la dévotion envers l'Empereur.

Ce bâtard se prélasse tranquillement dans son palais pendant qu'à cause de lui, je couche dans une caserne miteuse. Il a fait torturer et décapiter ma famille qui le servaient avec reconnaissance, et je devrais aujourd'hui dire une prière pour lui souhaiter un long règne pendant que je patrouillerais pour assurer la sécurité de la grande place ??? Je vais plutôt lui souhaiter mille morts, à cet enfant de putain et aux lèches-chausses qui l'entourent, puisse-t-il finir en pâté pour les chiens, sale crapule cousue d'or, tyran de mes deux...


Les camarades légionnaire avaient enrichi le répertoire de Clervie d'insultes et de noms d'oiseaux. Elle était surprise par la faculté d'adaptation dont elle avait fait preuve pour les inclure dorénavant tout naturellement dans son vocabulaire, tout en n'oubliant pourtant pas d'où elle venait. Parfait pour son camouflage de péquenaude.

Crève "Majesté". Crève.

La hargne et la frustration bouillonnaient comme un poison dans ses veines. Heureusement que parmi les relents de son éducation de dame, subsistait l'art de ne rien laisser paraître. Ses camarades l'avaient trouvée plus aigre que d'habitude, mais rien de plus. Alors qu'ils arrivaient à la grande place, elle se dit avec cynisme qu'elle commençait vraiment à comprendre ce qui pouvait pousser certaines à braver l'interdit. Elle avait planifié le meurtre de la charogne impériale au moins un millier de fois au cours de l'année et seule la difficulté de sa position et aussi le désir d'épingler TOUS les responsables du massacre de sa famille la retenait de passer à l'acte.

- Gloire à l'Empereur ! Gloire à l'Empereur ! entendait-on dans la foule impatiente.

Et en plus, il va falloir entendre cette populace merdeuse hurler ça et "Merci divin Empereur" toute la journée. Vous, je n'oublie pas vos "A mort les traîtres !". Sales hypocrites ! Mon père a donné des pièces et du pain à certains d'entre vous, et vous avez laissé votre Empereur bien-aimé le décapiter comme un vulgaire criminel !

Jamais elle n'aurait pensé que l'on pouvait autant brûler de fureur. Elle espéra que personne n'allait s'aviser de commettre un délit sous ses yeux. Elle risquait d'être trop ravie de pouvoir passer un de ces imbéciles de coupes-jarrets au fil de sa rapière.  

Et je ne dois pas laisser mes émotions prendre le dessus. Si je veux venger ma famille, je dois absolument survivre.

Elle et deux camarades se postèrent près de la grande place. Pour l'occasion des estrades avaient été aménagées de façon à accueillir des musiciens, des jongleurs et des danseurs. On jeta en l'air des confettis colorés, on chanta des chansons, on continua de chanter les louanges de l'Empereur. Les Prêtres et les Inquisitrices pavoisaient.
Des gamins jouant avec un cerceau de bois firent sourire Clervie. Les enfants étaient des sources d'innocence et d'insouciance qui parvenaient encore à l'émouvoir. Eux, cela valait la peine de les protéger. Ce n'était pas de leur faute s'ils étaient nés au sein d'un empire à la mentalité aussi pourrie qu'Arkeynos. Des habitants capables de vous porter aux sommets un jour, et de vous précipiter sans état d'âme dans la fange le lendemain.
Elle se demanda si Onyx était retournée à l'état sauvage, ou si un quelconque fauconnier l'avait recueillie. Mine de rien, son rapace lui manquait. Les animaux étaient, sous bien des aspects, bien plus fidèles que les êtres humains.
Lors d'une patrouille, une brève placardée dans le quartier marchand lui avait en effet appris les fiançailles de Gwendal de Beaumont avec une noble de Pandora, une certaine Alyse Carrington. Certes, elle ne doutait pas qu'il n'aurait pas pu faire autrement, de part sa famille. De plus, il devait sûrement la croire morte. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'être folle de rage en imaginant une autre femme recevoir les baisers et les caresses d'un homme qu'elle avait aimé de tout son être. Cela n'avait guère arrangé son humeur générale, même si elle savait que sa relation avec Gwendal était morte lors de sa déchéance. Tout le monde le savait, un noble n'épousait pas une non-noble. Elle en avait sangloté le soir dans l'appartement qu'elle partageait avec le mystérieux Bran. Ce dernier l'avait écoutée sans mot dire. Bran parlait très peu, mais Clervie savait qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre.
Et qu'un jour, grâce à eux, l'Empire d'Arkeynos tremblerait.







A propos de toi


Pseudo : On m'appelle Kae.

Avatar + artiste : Nguyen Li.

Comment as-tu connu le forum ? : Partenariat avec Duralas.

Quelque chose à dire ? : J'ai hâte de savoir ce que cette adorable legionnaire aux sombres desseins va devenir ici... Very Happy




Dernière édition par Clervie de Sombrelune le Mar 11 Avr - 19:30, édité 1 fois
Clervie de Sombrelune
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Message  Orith Lun 10 Avr - 22:36

Dura led sed lex ! La loi est dure ... Mais c'est la loi ! Voilà e que Clervie aura appris dès son plus jeune âge sur Arkheynos, et sur la pitié de l'Empereur ! Quelle pitié peut-on seulement trouver dans le coeur d'un homme qui s'est fait Dieu ? Pourtant, peut-être qu'il te guidera, ou peut-être que les Rejetons qui ont causé la fin de ton père - supposément - seront réjouir le coeur de l'ancienne Sombrelune. J'ai hâte de savoir ce qui a poussé le complot et si ce n'en est pas un, comment Clervie apprendra la nouvelle ! En somme j'ai hâte de voir ce que cette Légionnaire hargneuse réserve au Saint-Empire, et je souhaite que l'Empereur lui pardonne ses mots, et qu'il soit clément.
En bref, tu es validé avec 275 po ! Bon jeu à toi !
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