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Tom la pluie

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Message  Tom la pluie Dim 16 Avr - 22:20



Tom la pluie


Race : loup-garou humain

Sexe : masculin

Âge : 23 ans

Taille : 1m67

Rôle ou personnage prédéfini : non

Alignement : chaotique neutre / neutre mauvais


Faction/Ville : Saint-Empire d'Arkheynos, Arkheynos & terres environnantes

Métier : vagabond

Aptitudes souhaitées :
Rôdeur niveau 1 (bonus de faction) et niveau 2, biome : Milieux urbains et égouts
Légionnaire infernal niveau 1 (bonus faction) et niveau 2

Artéfact, gadget ou animal demandé :
Rôdeur niveau 1 : bottes du silence
Rôdeur niveau 2 : cape de dissimulation
Légionnaire infernal niveau 1 : le kot baioun (quadrupède)
Spoiler:
Légionnaire infernal niveau 2 : métamorphose



Description physique


Tom a l’apparence de ceux qui grandissent mal nourris. Un corps fin, rendu presque famélique par la privation, et les calories que dévore à sa place la bête qui dort au fond de lui. Côtes saillantes et peau pâle à force de se terrer dans les ruelles, mains et genoux écorchés d’être tombé en courant.

Il a la ganache rouquine et le sourire facile, peut-être un brin las, et des cernes sous les yeux. Des cheveux en bataille coupés au couteau. Sinon, rien de plus. Un visage parmi d’autre, sans rien pour le distinguer vraiment à part la rareté de la couleur de sa toison. Le reste est d’un banal affligeant. Banal d’autant plus que c’est souvent à moitié couvert de boue, ou dissimulé sous une cape.

Seul élément notable, quoique discret : son absence de cicatrices ou marques sur le corps, inhabituel pour un fils des ruelles. La raison s'explique par sa lycanthropie, ses transformations périodiques ont le mérite de le remettre à neuf lorsqu'il reprend forme humaine. Mais dans les bas quartiers, on dirait juste que Tom est précieux, ou un peu mauviette. On pourrait aussi le croire à la façon dont il marche, dont il cour dans les venelles de la cité, agile, habitué aux pavés, en bon rôdeur de ces basses rues, saute les caniveaux et grimpe aux murs.  Tous n'ont pas sa légèreté de pas, c'est certain. Le reste du temps, il fait un peu fragile, goguenard comme seuls se l'autorisent ceux qui n'ont que le verbe pour se défendre, à défaut de force brute. Le plus souvent, il rase les murs. Quand on n'est pas grand chose, on se fait discret. L'anonymat est une alliée, et les ombres un refuge.

Qui n’a pas de gloire ressemble à tout le monde, la foule des nécessiteux est d’avantage une masse grouillante et puante qu’une addition d’individus. On s’y perd, on s’y confond. On n'y a pas de nom de famille. Pas d'identité. A cause du manque de nourriture, Tom ressemble plus à un grand adolescent qu’à un homme. Dans les bas quartiers on mûri vite, mais on grandit lentement et le vagabond se distingue de l’ouvrier par sa carrure squelettique et ses joues creusées.

Une autre apparence, pourtant, sommeille en lui. Celle du grand loup. La vieille bête, le prédateur ancien, revenu du fond des âges, comme une terreur primitive. Une gueule de cauchemar.

Sa rousseur s’assombrit légèrement vers l'auburn, son poil recouvre son corps alors que ses os s'allongent et ses muscles s'épaississent. De garçon maigrichon, il en devient plus grand que le plus grand des hommes, toise en égal les seigneurs orques et les hauts elfes. Marcherait sur un gobelin sans même s'en rendre compte. Le loup dégage une aura de maladie, il pue quelque chose de doucereux, entre les fleurs qui se fanent et la vieille sueur animale. Cela transpire la peur, la détresse, et la violence. Le loup n'est pas tant une bête qui tue par plaisir, mais par obligation, sa folie guide ses pattes d'avantage que sa faim et toute la noirceur remonte et s'exprime dans cette gueule sanglante et ces yeux rouges et profonds.

Sous forme humaine, Tom ne paye pas de mine.

Mais maudit, il n'est guère d'êtres vivants qui ne le craignent.



Caractère


En tout, on peut dénombrer trois Tom. Il y a celui d’avant, celui de maintenant, et l’autre, le dernier, tapi en embuscade, silencieux et persifleur.
Le premier des trois Tom a presque disparu aujourd’hui. C’était un gamin des rues, canaille au grand cœur, se sentait une âme de protecteur. Heureux de faire ses classes, de donner un coup de main, de gagner honnêtement son salaire, aussi honnêtement que possible. Dans les rues d’Arkheynos, le miséreux doit balancer entre la loi et son estomac vide, et si possible éviter la milice qui tient la ville d’une main de fer. Personne n’a envie de se la faire trancher pour un vol de pomme. N’empêche, on se débrouille, et Tom n’a jamais eu la sensibilité du vol ou le plaisir du crime. Honnête sur les bords, il a ambitionné de s’élever en jouant le jeu dans les règles, sans tricher.

Il y aura presque réussi. A cette époque, Tom avait l’énergie de l’adolescence et le cœur en acier trempé d’avoir grandi en enjambant des mendiants et des cadavres. Un destin banal à faire peur, qui ne forge pas des êtres exceptionnels, juste débrouillards. Tom ne s’est jamais imaginé héroïque, quand il y a danger, il fuit, quand il y a péril, il se cache et sauf grande amitié, abandonne sur ses talons les traînards malchanceux. Pas de demi-mesure dans un monde cruel, mais ça n’oblige pas non plus à se comporter comme un salaud. Jureur, un peu parieur, il est le produit d’un moule tristement commun et on en accoucha cinq-cents comme lui en un mois.

Le deuxième Tom dû se relever de sa morsure. En une attaque, tout bascule et vous voilà rendu à rien. C’est dur, quand on a rêvé d’honnêteté, d’être rejeté au ban du monde. C’est dur, quand on a commencé à s’extraire de la peur de la mort, d’y être renvoyé. Une angoisse sourde noue ses tripes, un dégout le parcours, moins moral que de lassitude. Se cacher, errer, craindre les crises, ne pas savoir où l’on se réveille, ni dans quel état, et avec le sang de qui sur les mains. Tom a coupé les ponts avec ses amis, la famille qu’il n’a jamais considéré, ses employeurs. La caravane dévasté, la plupart l’ont tout simplement cru mort. Heureusement, Arkheynos est assez vaste et populeuse pour recommencer une nouvelle vie dans un nouveau quartier.
Le nouveau Tom est noyauté par la fatigue et la peur. C’est une ombre qui existe au jour le jour, surtout la nuit. Elle n’apparaît que lorsqu’il pleut. Même les loups ont besoin de rester au sec. Ses revenus se sont écroulés avec son ancienne vie, son statut, ses réseaux, ses liens, tout cela a été balayé. Rejeté aux marges, comme mendiant, vagabond, miséreux. Il a pensé fuir la ville, vivre loin des hommes, par crainte de les blesser, mais surtout par crainte qu’ils ne le blessent. Mais toujours il revient à Arkheynos, dont il apprivoise les faubourgs. La malédiction a fait de lui un rôdeur.

Tom est un garçon goguenard, presque cynique, qui n’a pas pu complétement se départir de son bon fond. Déjà pas bien glorieuse, beaucoup de ce qui lui restait de morale a été dévorée par la bête. L’accident fait de vous un fugitif, fuir vous oblige à voler, à tuer, sans grands états d’âmes. Contrairement à un grand seigneur, Tom n’eut jamais le sentiment d’agir mal. Il faisait ce qui était nécessaire pour survivre. Mais cela n’empêche pas d’être triste. Se réveiller dans les tripes d’un mort et contempler son regard vide n’est une expérience amusante pour personne.
Hargneux parce que sur la défensive, il n’accorde pas sa confiance. Il reste à bonne distance. Sa solitude est compensé par le Kot Baioun, mais on y reviendra. Du reste, Tom n’a plus vraiment d’objectifs à présent. Sa vie est foutue, il le sait, ce qui explique sans doute qu’il se soit si aisément rangé derrière les ambitions de son diable de partenaire.
Par défaut, il s’intéressa aux enseignements du Chien, trouvant dans cette figure iconique un troublant écho à sa propre condition de paria, y compris jusque dans son nom. Le jeune homme qui a grandit sans figure paternelle trouvera dans cet homme étrange une manière de se rassurer. Peut-être est-il toujours possible de vivre, malgré le dénuement et la marginalité ?

Le troisième Tom habite au fond de son cœur. Il est né avec la morsure et le Kot Baioun le nourrit régulièrement par ses murmures. Le troisième Tom a trouvé dans son désespoir une ambition nouvelle, une force qu’on arrache aux abîmes, lorsqu’on touche le fond et qu’on y donne un coup de pied de rage. La bête est une malédiction, oui, mais est-elle complétement mauvaise ? Des idées étranges se chamboulent dans son esprit et pétri d’éducation darwinienne héritée de la culture impériale, Tom se met à considérer sa mésaventure sous un nouveau jour. Le loup lui donne de la force, guérit ses blessures. Soudain il ne craint plus rien et déjà l’idée qu’il est exceptionnel fait son chemin. Pourquoi a-t-il survécu, lui ? Pourquoi des hommes plus forts et mieux nés sont-ils succombé à la morsure quand lui, le gamin des ruelles, s’est relevé d’entre les morts ?

La morsure fait le tri. Elle divise les hommes entre moutons et bouchers, une volonté supérieure choisit ses champions, le loup se relève comme le héraut d’un ordre nouveau, primitif et brutal. Ces considérations résonnent au tocsin des préceptes du culte impérial, qui valorise la force et la transcendance. Le loup garou est un homme dépassé, supérieur, une élite parmi le monde d’en bas. Sa volonté de puissance surpasse celle du reste du monde, la malédiction l'a rendu plus libre que tout autre être vivant. La religion de l'Empereur Dieu se déforme et se détourne et le privilège des princes devient celui du peuple. Face au grand loup, nous sommes tous égaux, mais seuls les forts survivent et la morsure les élève.

Ainsi soudain le chemin se dessine et dans les recoins et les failles la bête avance. Et un nouvel horizon apparait…



Histoire


Tom « la pluie », voilà comment un jour on le surnomma, et ce surnom il le fit sien. Parce qu’il n’apparaissait le plus souvent dans les tavernes et autres lieux de vie que lorsque la pluie tombait à l’extérieur, et qu’il était rare de le croiser dans d’autres circonstances, on lui ébouriffa les cheveux « alors te voilà, Tom, la pluie » et c’était fait, il n’en fallu pas plus. Les gens du commun ne méritent pas mieux de toute façon, il faut être noble, ou au moins chevalier pour prétendre à de meilleurs titres. Jamais on n’a vu un laboureur être surnommé « l’héroïque », à nous autre, il faut se contenter de « tourte chaude » ou « brunes chausses ». Ainsi serait-il, « la pluie » ou « de la pluie » lorsque, pour se moquer, on l'affubla en plus d'une particule. Noblesse de caniveau.

_______________________________

Il a grandi à Arkheynos, c'est un fils de la cité. Pas la belle, la grande, non, l’autre, celle en bas. Enrôlé dès sa naissance dans la légion des miséreux, fils de plus d’un fils de pute, ça fit la manche dès que ce fut en âge de marcher. Rapidement, ça vola aussi. Des parents, les enfants des rues en ont autant qu’il se trouve de gens pour leur donner des coups. Il s’éduqua sans grand intérêt pour les liens du sang, conscient d’être un rejeton parmi dix autres, et que sa mère aurait refusé de lui donner un bol de soupe s’il rentrait le soir à la maison sans quelques pièces pour le foyer. Dormir au chaud se mérite.

L’histoire est connue mais Tom ne vécu pas toujours dans la misère. L’Empire, quoi qu’on en pense, offre quelques moyens de s’élever et l’enfant qu’il était s’en empara, travaillant auprès des lieux fréquentables, commerces, échoppes, on le paya fort peu cher pour porter de l’eau, puis plus tard pour délivrer des lettres. Il faut dire qu’il cour vite.
En déchiffrant les noms et adresses sur les notes qu’on lui confiait, Tom eut accès à quelques rudiments de lecture, à défaut de savoir écrire. Le boulot de coursier est cruciale pour passer des messages rapidement dans la ville grouillante, il s’y fit un nom et bientôt se trouva attaché à des employeurs qui le payaient avec régularité.

Année après année, on sortait de la misère, on s’élevait, pas bien haut, mais avec constance. Il fut autorisé à dormir sur des literies de foin dans des arrière-boutiques et la vie était belle.

L’entrée dans l’adolescence est toujours une fin de l’innocence, si innocence il y avait. L’Empire ruait comme un cheval contre les invasions elfes et accusait des siècles de retard en science magique, qu’il tentait de rattraper à marche forcée. A cette époque, des convois partaient chaque jour de la capitale en direction de Mortuary, la cité glauque. La science noire avançait à grands pas, et le commerce dans son sillage.

Il s’avéra qu’on eut besoin de bras, et de jambes. Une tâche assez simple consiste à courir devant une lente caravane pour atteindre avec quelques heures d’avance un relais et annoncer sa venue. Le nombre de bêtes, d’hommes, préparer les lits, les repas et le fourrage. Pour une pièce, on envoyait un garçon devant, qui se faisait en général payer en souper, cela permettait de s’économiser un cavalier, souvent réservé à l’escorte. Accessoirement, on demandait aussi de vérifier si les rivières n’étaient pas en crue, et de prévenir en cas d’effondrement d’un pont, ou d’attaque de bandits.
C’était un travail éprouvant, mais qui permit à Tom de sortir le museau de sa grande ville natale et pour la première fois vraiment découvrir la vie hors de quatre grands murs gris et respirer un air pur.

Tom apprécia. Moins à l’aise que dans son milieu naturel, il n’en trouva pas moins un certain plaisir et allait ainsi de village en village, de relais en relais. Bien accompagné, il fit plusieurs allers-retours entre Arkheynos et Mortuary, traversant au passage la forêt de la sœur. Pas l’étape la plus réjouissante du voyage mais heureusement les relais y étaient moins nombreux, et tant qu’on suivait la route à travers bois, les risques restaient minimes. L’Empereur tolérait peu qu’on perturbe ses convois.

_______________________________

Deux nuits d’horreur où dans la solitude des bois, il appela au secours tout ce qui pouvait bien l’entendre, ou l’ignorer. Sa mère, son père, les diables et les démons et l’Empereur lui-même, oubliant dans la folie de sa douleur à quel point les faibles n’avaient pas sa miséricorde.

Tom se réveilla dans l’herbe poisseuse de son propre sang. La première métamorphose est la pire, le loup l’avait à moitié mangé mais revenu à sa forme humaine, ses plaies s’étaient évanouies. Ses anciennes cicatrices également, remarqua-t-il, toutes les impuretés qui avaient marqué sa peau au fil des ans s’étaient envolées. Il ressuscitait.

Un animal de ténèbres avait attaqué leur caravane, trucidant soldats et marchands. De ce festin bestial, un seul se relevait, non sans avoir hurlé à la mort deux jours durant. Allez savoir pourquoi, Tom avait survécu à la première morsure, la malédiction était désormais sur lui.

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Revenir à Arkheynos, comme un voleur. Passer la Grande Muraille d’Ebène dissimulé sous une capuche. Comme si tout transpirait la malédiction. Être devenu un prédateur, se comporter comme une bête traquée.

Tom vécu plusieurs mois en marge de la ville, renvoyé à la mendicité et au vagabondage. Des mois qui devinrent une année, puis deux, puis trois. Sans horizon sinon celui d’essayer d’anticiper la prochaine crise, le prochain drame. Tom se voua sans le savoir à un nouveau dieu : celui du hasard, que l’on prie à chaque instant pour que le loup ne surgisse pas.
Avec le temps, la malédiction devint plus familière, mais jamais il ne l’apprivoisa. Il apprit à maîtriser ses émotions, à ne pas se laisser déborder, à ralentir son rythme cardiaque, même en cas de danger. Il cohabitait avec un monstre et à chaque instant celui-ci menaçait de le rattraper.

- On te coupera les mains pour ça, lui disent les gardes.

Il n’y a pas toujours besoin de bonne raison pour s’emparer d’un vagabond, ces gens-là sont les rebus de l’Empire, on les maltraite comme on le souhaite. A Arkheynos la milice règne en maître sur les petites gens, on append dès le plus jeune âge à la fuir, ou à s’y soumettre.
Tom a beau garder la tête baissée, trois gardes le cernent à présent. S’ennuyaient-ils pour se trouver une victime ? Ou le jeune homme avait-il vraiment commis quelque infraction à loi ? Tom ne s’en souvient plus. Juste le frisson de peur qui vous parcoure l’échine à l’annonce de la sentence. Il n’y a pas de tribunal pour les pauvres, on vous mutile ou vous décapite sur un soupçon. C'est la justice impériale.

Sentir la peur, et gronder au fond de lui. Sentir la bête, là, qui se fait connaitre.

Un rictus mauvais, le soldat le plus proche tire son épée.

- Tu ne supplies pas petit ?

Au fond de lui, une chaîne se brise. D’une certaine manière, Tom ressent soudain du soulagement. Lâcher prise, fuir ce monde de fou, même s’il anticipe la douleur qui vient, au moins l’espace de quelques heures ne pensera-t-il plus à rien.

- Tu trembles ? Fallait y penser av… qu’est-ce que ?

La bête, pour la première fois, s’avérait d'un secoure ambiguë. Tom se sentit partir, et s'effraya d'y trouver une joie maligne.

_______________________________

- C’est toi, Tom ?

Encore ces voix, qui lui donnent envie d’hurler. Le moindre éclat de lucidité les fait réapparaître comme des ombres lorsqu’on allume une chandelle. Nul réconfort n’est venu du vin, du sommeil ou d’une étreinte charnelle. Aucune drogue ne les éloigne et même les pires des supplices ne parviennent pas à les faire s’éteindre.

- C’est toi, Tom ?

Qu’elles se taisent par pitié, que la douleur s’éteigne, qu’il sombre enfin, à nouveau, dans un néant bienvenue…

- C’est toi, Tom ?

Un œil. Ouvrir un œil. Avec plus de courage que pour affronter une armée de banshee. Oser encore une fois se raccrocher au monde, malgré l’enfer.

- C’est toi, Tom ?

Sur le parvis de l’église, juste à la limite sèche du porche où s’écoule la pluie, se tient un gros chat noir qui le fixe. Une belle bête, bien nourrie. On en ferait aisément trois ou quatre tourtes.

- C’est toi, Tom ? répète le chat.

Dans les brumes de sa conscience renversée, un fond de malaise vient titiller son esprit. Les chats ne parlent pas, en temps normal.

- C’est toi, Tom ? demande l’animal une fois de plus.

Allongé dans l’eau, le nez dans une rigole d’eau de pluie, Tom remue. Grogne vaguement pour exprimer sa douleur. Tout son corps semble une plaie ouverte, il n’ose pas regarder combien de sang il a perdu, et combien d’os ont été brisés.

- C’est toi, Tom ?

Il referme les yeux. Ignorer les voix. Ignorer les voix. Ignorerlesvoixignorerlesvoixignorerlesvoix… !

- Ne m’oblige pas à me mouiller, je te préviens.

Les yeux se rouvrent, une esquisse de geste brusque lui arrache un cri étouffé. La douleur le flambe tout entier, c’est à peine s’il sent l’averse lui battre le corps.

Le chat penche la tête, cligne des yeux.

- Je suis le Kot Baioun. C’est toi, Tom ?

Encore cette question. Est-ce qu’il hallucine ? Ce ne serait pas la première fois que la fièvre de ses transformations lui arrache des visions de folie.

- Le Kot…

- Baioun, en effet. Le chat mangeur de chat, dis voir, c’est toi, Tom ?

Une vague relent de douleur laisse entrevoir la possibilité que cesse bientôt sa torture. Se raccrocher à la réalité, à quelque chose, n’importe quoi, même aux hallucinations.

- Oui…

- Ah ! Enchanté ! Je suis le Kot Baioun, mais ça tu le savais déjà ? hm ? Sale état, hein.

Tom ferme les yeux encore. Rassembler ses pensées, les concentrer, ne pas devenir dingue. La transformation fait de lui une bête, mais il n’en sort jamais blessé, son corps semble avoir fini par trouver le moyen de revenir à son état initial, aux prix de briser chacun de ses os, et déchirer tous ses muscles.
Mais il est vivant. Et entier. La douleur reflue. D’autres sensations parviennent enfin à s’imposer malgré tout. Le froid. La pluie. Sa gueule dans l’eau.

- Très bien très bien, prends ton temps, j’imagine qu’on n’est pas pressé de toute façon…

Se concentrer, concentrer ses pensées, ses forces. Et dans un élan d’héroïsme, sortit la tête du caniveau.

- Oh. Bravo. J’applaudirais si j’avais des mains.

Qu’est-ce que c’est que ce chat qui parle ? Se concentrer, sur son corps, ses vertiges, la douleur, utiliser son propres poids pour rouler sur le flanc, dans un grand bruit d’éclaboussure.

- Allez, encore un effort.

Lever un bras, le jeter à l’aveugle, saisir un pavé, tirer, ramper sur le sol, manquer de s’évanouir, tirer encore, venir sur le ventre, placer ses bras sous soi, placer ses coudes en équerre, redresser le buste, puis la tête.

- Enchanté, je suis le Kot…

- … Baioun oui je sais.

- … Baioun.

- Moi c’est Tom.

- Enchanté.

Ils se regardent comme des andouilles, le gros chat sur son parvis, au sec, et l’autre dans son caniveau, trempé jusqu’au plus profond de la chaire.

- C’était un sacré carnage, dis voir.

Les yeux qui se ferment, par lassitude. Inutile de demander d’avantage d’explications, le sang qui rougie les pavés n’est pas le sien. Ce n’est jamais le sien.

Un regard autour de lui indique un peu plus loin un corps démantelé, les vêtements arrachés dévoilent une bouillie de chaire pourpre que l’averse lave sans cérémonie.

Ignorant le chat, Tom observe les lieux. C’est une place de village, inconnue. Les souvenirs remontent, mais aucun ne lui montre comment il est arrivé ici. Un loup garou peut parcourir de nombreux milles dans sa fureur, et la bête est un chasseur aussi dangereux que discret.

- Tu devrais te mettre au sec, tu vas prendre froid.

Le fracas de la pluie sur son dos ne permet pas de réaliser l’état de sa tenue sans y jeter un œil. Comme souvent, il se réveille à demi nu, les vêtements ne survivent pas vraiment à la transformation. Heureusement ici il n’y a personne pour le voir.
Tenter de se redresser, échouer, ramper de nouveau, finir sur les genoux, à quatre pattes, comme un chien. Comme un loup. S’affaler sur le parvis de l’église, échapper enfin à l’averse. Grelotter.

- Je l’ai dit, tu vas prendre froid. Tiens couvre toi.

Une pelisse noire s’abat sur Tom, couverture de fourrure, douce comme un maléfice. Le chat semble avoir disparu. Puis, au milieu des poils noirs, deux yeux s’ouvrent, verts et fendus de haut en bas.

Difficile de décrire exactement l’angoisse qui peut vous saisir à la vue des choses du monde infernal, si le sorcier ou le guerrier y sont habitués, l’homme du commun ne peut que s’épouvanter de voir un diable à l’œuvre, fut-ce pour vous apporter un peu de réconfort. Mais Tom n’est pas exactement une personne commune et si ce chat est bel et bien la première horreur qu’il rencontre, à cet instant c’est d’avantage la lassitude qui domine sur la peur. Et la fatigue.

- Tu es quoi ?

- Je t’ai dit, je suis le Kot…

- Oui oui, mais quoi comme créature ?

Les yeux se plissent, d’amusement, ou de mépris ?

- Ne m’insulte pas ou je te mords…

Lui rendre son regard, esquisser un ricanement douloureux, relâcher son cou pour se laisser fixer le auvent.

- Je sais pas si t'as remarqué le matou mais moi je suis un loup garou, c’est toi qui devrait avoir peur.

Il est rare que Tom mette en avant sa malédiction comme une menace, mais à quoi bon nier sa nature quand des cadavres essaiment sur votre chemin ? Et peu de monstres sont de taille à rivaliser avec le grand loup.

Les yeux du chat se plissent encore, expressifs, sans qu’il soit encore bien clair de savoir s’il est contrarié ou amusé.

- Soit, épargnons nous l’un l’autre veux-tu ? Cela contrarierait fort mes plans, déjà que tu as mis du temps à te réveiller...

- Réponds d’abord à ma question.

- Je suis un diable.

Prévisible, quoique inquiétant. Qui gagnerait entre le loup garou et un prince des mondes souterrains ? Tom n’a pas l’esprit assez clair pour se poser la question, que la bête soit là pour se moquer de lui ou lui trancher la gorge, que lui importe au fond ? La mort serait une délivrance, et quant à la damnation… il porte déjà sa propre malédiction.

- Un diable… je ne suis pas censé t’invoquer, ou quelque chose comme ça ?

La pelisse se met à ronronner.

- Oh mais tu l’as fait, tu l’as fait. Beaucoup de mes semblables se seraient déplacés pour un moindre charnier, je peux te l’assurer !

_______________________________

Le Kot Baioun s’avéra une bête étrange. Plus étrange encore qu’on pouvait l’attendre d’un diable. Ce gros chat noir qui désormais rôdait dans l’entourage de Tom, devenant, contre modestes rétributions, ses yeux et ses oreilles, semblait poursuivre des desseins difficilement compréhensibles pour l’homme du commun. Sans aucun doute il y avait derrière sa présence une filouterie, mais quand on est au fond du gouffre, on se saisit de toutes les mains tendues, fussent-elles des pattes.

Dès lors que leur collaboration fut actée, l’animal se mit à chuchoter à l’oreille de son « maître », si l’on pouvait véritablement le nommer ainsi. C’était certes une bête sauvage, qui dévorait assez impitoyablement pas moins de deux ou trois chats de gouttière par jour, mais lorsqu’il ne festoyait pas de ses congénères il se révélait d’une compagnie agréable, quoiqu’un peu narquoise. Il était de nature bavarde, aimait les secrets mais aussi les trahir et rapportait avec un certain plaisir les commérages d'Arkheynos, du plus grave au plus frivole. Comme Tom, le Baioun semblait une créature solitaire, et le jeune homme apprit à l'apprécier.

Jamais un agent infernal ne se serait attaché sans arrière-pensées à un moins que rien, mais enfin celui-ci semblait avoir des projets et posait beaucoup de question sur la lycanthropie qui affligeait Tom. Ce-dernier trouva dans son nouveau compagnon une oreille attentive à défaut d’être honnête, et sans doute était-il prêt à se voiler la face sur les véritables intentions du diablotin, pourvu qu’il puisse enfin partager son trouble avec quelqu’un prêt à l’écouter. Le loup-garou est un animal condamné à aller seul au monde et prend garde à ne pas révéler sa malédiction à la légère. On le traquerait, on le tuerait. Mais le diable avait le mérite de ne pas juger, mieux ! il encourageait !

Les massacres hier honteux se voyaient toujours salués de quelques commentaires caustiques et bien qu’il ne puisse se l’expliquer, sous sa forme de loup Tom ne s’attaquait jamais au chat. Il ne gardait de toute façon que très peu de souvenirs de ses transformations involontaires, qui ne lui restaient que sous la forme d'horribles images déformées et sanglantes. Baioun avait l’intelligence perfide des esprits tournés bizarrement. Il semblait chercher quelque chose de précis, comme une clef, une réponse à une question que lui seul se posait. Il fallu peu de temps pour que Tom comprenne que ce chat diabolique s’intéressait aux origines de sa malédiction, et cherchait à remonter à la source du pouvoir.

- Vois-tu, Tom, lui dit-il un jour, qui a d’horribles ennemis ne rechigne devant aucune épée.

Le chat parlait par énigmes, moins par pédanterie que parce qu’il n’arrivait pas vraiment à bien se faire comprendre sans métaphores. Le jeune homme supposa qu’il s’agissait d’un trait culturel des cercles infernaux.

- Les deux grandes malédictions représentent un mystère insondable dans tous les plans d’existence. Astharoth soupçonne des manigances qui lui échappent et en tant que sire des complots, cela lui est insupportable. Je le comprends.

Tom n’avait pas l’instruction suffisante pour pleinement saisir le poids de ces paroles, mais il écoutait, comme le Kot Baioun l’écoutait, et l’un de l’autre, ils apprenaient.

_______________________________

- On craint ta force. On hait ton étrangeté, chuchotait le chat Baioun. Ta morsure tue les hommes, et les rares qui y survivent deviennent à ton image.

Dans le fond d’un cœur jeune, la rancune pousse aisément, elle prend racine dans les peurs de l’enfance, et puise dans les frustrations adolescentes. Qui n’a jamais désiré être aimé ? Ou, à défaut, être puissant ? Tom vivait avec un potentiel sombre au creux du ventre, plus secret que les magies anciennes, plus insondable que les gouffres infernaux. Le poids de sa malédiction il le charriait à chaque pas et à chaque pas, le Kot Baioun persiflait à son oreille.

- Entre le don et la malédiction, il n’y a qu’une très mince frontière, disait-il. Et aussi parfois : « la morale des hommes n’est pas celle des loups, à celui mis au ban de la société n’est d’autre choix que de se dresser contre elle et tracer son propre chemin. »

Un chemin fait de crocs et de drames. Avec un dessein dessiné : la meute. La grande meute. Rétablir l’ordre vieux des choses, l’ordre archaïque. Le chasseur n’avait rien à craindre du bétail et l’Empire était un royaume de moutons. La morsure du loup est une ordalie : l’homme faible périt, seul le fort tient bon et se redresse, plus fort encore, surhumain en toute chose. L’apex prédateur.

- Tu ne t’es jamais dit que peut-être ça pouvait juste être un accident ?

- Les accidents mènent bien souvent à des découvertes précieuses, et quand bien même ?

- Peut-être qu’il n’y a aucune explication à tout ça, aucun sens.

- Tâchons de nous en donner un.

Le Kot Baioun espérait trouver dans les racines de la lycanthropie quelque pouvoir enfoui, assez puissant pour affliger l’humanité entière, et l'elfité. Celui ou celle qui en était à l’origine avait découvert des choses interdites et le diable espérait être le premier à mettre la patte dessus.

- Qui sait ? Peut-être deviendrais-je Empereur à la place de l’Empereur ? Astharoth n’est pas infaillible, avec une armée de loup je pourrai vaincre ses légions et usurper son trône.

- Je croyais que vous étiez en guerre contre les démons, là-dessous ?

- Oh nous sommes en guerre contre tout le monde. C’est le principe.

Tom n’aurait jamais de lui-même mis les pieds dans une bibliothèque, d’ailleurs longtemps il allait sans chaussures. Le chat lui dégotta une paire de bottes. Baioun avait l’audace, Tom un certain sens pratique. Le chat poursuivait un but, l’humain était heureux de s’être fait un ami. Ainsi allèrent les années et Tom prit un peu d’âge, quoique pas beaucoup de carrure. Il restait ce gamin des rues, efflanqué, un peu plus grand qu’avant, un peu plus sûr de lui aussi, moins craintif. Son allure s’était un peu arrangée, grâce aux dons du chat qui volait beaucoup, mais surtout parce qu’en assumant la violence, il devient plus aisé de s’offrir un meilleur train de vie.

Ensemble ils se trouvèrent une occupation, bientôt un but. Comprendre la raison de tout cela, mais pour fouiller dans les livres encore faut-il savoir lire. Le diable apprit foule de choses à Tom, ils travaillèrent son élocution, son port de tête, et le jeune homme fut heureux de s'être trouvé un mentor, et le chat un élève discipliné. L'homme, même affligé, n'a d'autres choix que de continuer à avancer, fut-ce à l'aveugle, ou de mettre fin à ses jours. La jeunesse de Tom le sauva du désespoir, le chat su lui insuffler assez d'énergie pour se relever chaque fois.

_______________________________

A la façon du chat botté, le Kot Baioun s’avéra un allié généreux. Outre l’amitié qui se construisait entre lui et Tom, il tint parole et prit soin de son protégé. Grâce aux pouvoirs du petit diable, le jeune homme eut accès à de la nourriture de meilleur qualité, des vêtements chauds et des pièces d’argent dans sa poche. Souvent volés, ces trésors étaient aussi soutirés par la ruse et il ne faut pas sous-estimer la force de l’animal métamorphe qui de fait, savait se rendre aussi fin qu’une feuille et glisser sous les portes, ou grand comme une cabane pour se protéger dessous.

Le vagabondage devint plus supportable et les années passant, Tom finit par s’y habituer. A force d’aller comme une ombre, il apprit à évoluer en ville comme chez lui et bientôt su se faire assez discret pour vivre, au jour le jour toujours, mais sans craindre les lendemains. Il avait abandonné l’idée d’une existence sédentaire, allait de quartiers en quartiers selon ses besoins. Certains traits de sa malédiction eurent d’ailleurs des mérites insoupçonnés, notamment celui de se remplir le ventre de chaire humaine lorsqu’il criait famine. Lucide, Tom n’y aurait jamais goûté sous sa forme d’homme, mais en loup il dévorait joyeusement ses victimes isolées.

Régulièrement, la bête revendiquait ses droits et la personnalité du garçon basculait, d’avantage sensible à l’immoralité et au crime. Il se surprit à tendre des embuscades et d’adolescent apeuré, devint petit à petit le croque-mitaine de certaines rues mal famés. A la nuit tombé, on se murmurait entre pauvres ères qu’il ne fallait plus sortir et la figure du grand loup se mit à hanter les légendes urbaines. Tom toutefois connaissait Arkheynos. Il savait où chasser pour que la milice s’en désintéresse, car on peut tuer allègrement, tant que ce sont des miséreux. Il en disparaît de toute façon à la pelle chaque jour, avalés dans les usines et les caniveaux.

A nouveau les mois devinrent des années et en consacrant toute son existence à la survie, Tom devint une ombre parmi les ombres de la cité impériale, et bientôt son croque-mitaine.






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Dernière édition par Tom la pluie le Mer 19 Avr - 17:11, édité 3 fois
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Message  Tom la pluie Mer 19 Avr - 16:06

Un petit message pour vous dire que la fiche est terminée ! ^^
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Message  Orith Ven 21 Avr - 2:42

Eh bien ! La grande noblesse a du soucis à se faire, parce que la noblesse du caniveau vient en force ! Ce petit Tom qui a vécu presque dans les égouts, qui a connu les regards les plus durs de ceux d'en eux, il n'est pas devenu un monstre, pas plus qu'un autre, il est devenu débrouillard par contre. S'il se lie aux forces infernales de ce monde, c'est pour mieux l'affronter, mieux lui faire face, et j'ai sincèrement hâte de voir ce qu'il va devenir ce vagabond !
Sur une note annexe, je tiens à dire que j'ai rarement pris autant de plaisir à lire une fiche, félicitations pour ce personnage que j'adore tout simplement !
En bref tu es validé avec seulement 125 po, puisque tu as une extrême liberté dans le monde, mais j'ai hâte de voir les aventure du Petit destiné à devenir très Grand de Tom la Pluie.
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