Òrfhlaith de Anh Tiarach

Òrfhlaith est une elfe de petite taille, avec des épaules fines, un corps fragile mais bien fait, un visage sombre et féroce, des yeux dorés dans lesquelles brillent l'éclat d'un zèle primitif. Une femme faite pour dominer ou être combattue. Clairement pas le genre d'individu que l'on peut s'autoriser à traiter avec condescendance ou même pitié. Ses mouvements sont amples, élégants, équilibrés, propres aux enfants nés dans les plus grandes familles. Mais elle a aussi l'attitude d'un fauve qui lorsqu'elle pénètre dans une pièce évoque le sentiment d'un animal sauvage captif d'une cage trop petite pour lui, ce qui fait d'elle probablement la plus bestiale des derniers rejetons de sa famille.

L'elfe possède un tempérament dominateur, profondément manipulateur, elle est capable sans difficulté de se faire passer pour ce qu’elle n’est pas. C’est une fine séductrice qui arrive sans difficulté à obtenir tout ce qu’il veut et encore plus spécialement auprès des personnes naïves ou qui craignent l'Unique. Particulièrement contrôlante avec ceux qu’il estime être une masse sacrifiable, elle exige d’eux une soumission totale et absolue. Pour peu qu’on lui laisse cette possibilité, elle n’hésitera pas à sacrifier sans états d’âme ceux qui portent leur confiance en elle, sans pitié ni compassion. Elle n’estime pas que la liberté ou la dignité ont de l'importance pour ceux qui servent la Volonté de l'Unique.

Méprisant les humains et métis, et plus encore les mages et les hérésies comme les maudits et les corrompus - bien que pour ses intérêts elle doit régulièrement œuvrer avec ces derniers-. Elle n’hésite pas à baigner dans l'horreur, la torture et la bestialité la plus crasse si cela lui permet de déloger ses cibles. Il n’y a pas grand-chose qui la rebute, elle fait ce qu'elle croit être le bien avec une facilité déconcertante et sans remords.

D'une loyauté absolue envers le clergé et le souverain irradiant, elle ne remet aucun ordre en doute, agissant avec un zèle décomplexé qui peut effrayer facilement les moins croyants des citoyens de la théocratie, pourtant n'est-ce pas l'Unique qui guide sa main ? L'inquisitrice ne craint pas d'amener la lumière dans les coins les plus sombres et les moins recommandables de l'île. Òrfhlaith est crainte et respectée, mais peu faire preuve d'une certaine justesse dans ses jugements, elle accorde une seule et unique chance en cas d'échec.

Aimant profondément son frère jumeau, sa perte fut un choc terrible qui la confina la prière et le jeune, et dans la traque d'une chimère si bien qu'elle fut rapidement écartée de l'enquête. Leur relation assez ambiguë dès leur plus jeune âge, entraînant les deux inquisiteurs dans un cercle vertueux. Extrêmement fière, consciente d'être née dans une des plus grandes familles noble d'Iphenia, reconnue pour leurs inquisiteurs et exorcistes de talents, elle chasse sans aucune pitié les membres qui s'éloigne de la doctrine familiale, presque sectaire.

Trois choses surprirent Òrfhlaith.
La première était sa pâleur, comme un cadavre sorti de sa tombe.
La deuxième était les nombreux tatouages parcourant sa peau.
La troisième, enfin, était qu'il avait encore la tête sur les épaules.

Ses lèvres trempaient dans son thé froid, reposant sur la table de bois brut les papiers qu'elle lisait. « Barangalàd du Néant, donc. » Elle grimaçait à l'évocation de cette hérésie, d'autant que l'homme était un prêcheur, certes parmi ceux que l'on écoute le moins tant la folie se mêle à la foi. Se carrant plus confortablement dans sa chaise, ses yeux d'or s'attardant sur l'elfe au bord du rachitisme, il ressemblait à n'importe quel pauvre hère des bas quartiers qui s'écharpaient contre un morceau de pain. Il n'avait pas été facile à attraper, il courait depuis plus de deux siècles, échappait aux pièges avec une facilité désagréable. Sa capture  sera le  premier coup d'éclat à son arrivée dans la cité libre. Agissant bien au delà de ses attributions, mais il fallait privilégier les intérêts de la famille parfois. Elle avait l'attitude d'un prédateur sur sa proie, paradant presque face à cette victoire après une traque longue d'un siècle. « Le vieil assassin en personne. » Il lui flanquait un regard de bête battue, elle savait que ce n'était pas lui, mais il avait fait parti du plan, de manière mineure.. Tout comme elle savait qu'il était avare en parole.

Ne pouvant s'en prendre au réel coupable de ce crime, que le patriarche protégeait un peu trop à son goût. « Ensemble, nous formions les deux parties d'un tout, les deux morceaux d'un être, les deux fragments d'une âme. Amis, peut-être plus. Jusqu'à la mort. Et peut-être même après.. » La gémellité était remplie de mystère après tout. Etait-ce cela de perdre quelqu'un de si important ? Un chagrin qui ne disparait jamais vraiment. Simplement, remplacé par autre chose ? Une haine viscérale dans le cas de l'elfe blonde. Elle toisait avec une supériorité l'elfe à ses pieds, ne dissimulant pas sa colère.

« Je ne toucherai pas à tes enfants, ni à ta protégée. J'espère qu'elle végètera encore longtemps dans cette demeure vide, étouffée par ses malheurs, pour le reste de sa misérable existence hérétique. Ce sera bien plus satisfaisant pour moi que de la massacrer. » Et les mots lui montaient aux lèvres sans effort, froids et calmes. Pour certains crimes la mort était un peu trop facile à son goût, même avec toute la souffrance du monde. « Elle a épuisé ses chances et bientôt il n'y aura plus grand monde pour couvrir ses frasques. »

   

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