Sintharia Hurlespoir

Elle n’est clairement pas le genre de femme que l’on peut oublier facilement, elle marque les esprits par sa beauté et son charisme naturel sans parler des ses capacités d’élocution, que l'on devine tirés de la noblesse. Chaque geste est calculé, toujours droite, soignée, marchant silencieusement.

Elle possède des capacités d'adaptation à son environnement des plus surprenantes, pouvant passer sans difficulté du Gouffre à la Ville Haute en faisant un pion remarquable pour quiconque sait l'utiliser.

Elle se fond facilement dans la masse, sait se déguiser au besoin et elle a hérité de son “père“ ce goût pour les belles choses et sur les soins portés à soi-même, même si sa beauté est plus sauvage, elle ne néglige pas son apparence pour autant. Même dans les tréfonds du Gouffre. Son corps est son outil de travail, il se doit de rester le plus athlétique et le plus souple possible, elle a beau avoir une certaine expérience en tant qu’assassin, elle sait bien que tout n’est pas gravé dans le marbre et que la moindre faille ira à l’avantage de son adversaire.

Elle semble vous observer dans la pénombre avec une pointe de menace, un air farouche et prédateur, comme si elle n’aurait aucun scrupule à se jeter sur vous pour vous tuer ou vous dévorer, comme le chat observe la souris avec laquelle il joue.. Elle sait jouer des émotions comme d'un instrument de musique.

Sa taille moyenne lui permet de passer partout sans perdre en crédibilité ou être gênée. Cependant cette finesse la rend particulièrement fragile en combat, elle n’est pas endurante et même de constitution plutôt faible par rapport à d’autres combattants, si le combat s’éternise trop elle n'hésitera pas à fuir. Mais nul doute qu'elle frappera de nouveau et rapidement..

Pièce étonnante de son anatomie, les bracelets finement ouvragés dans des matériaux particuliers ornant son avant-bras gauche. Tout cela cache en réalité une prothèse certes à la qualité artistique indéniable et est en réalité une arme faite pour servir des desseins bien plus sombres.

Description HRP de "Hurlespoir" prothèse techno-magique:

La première chose que l’on remarque à son contact est sa grande dévotion : elle ne se bat pour aucune autre cause que celle de l'Orfèvre, elle ne se sent nullement concernée par les droits des personnes extérieures au microcosme des terriers, elle ne se préoccupe que de cela, elle pourrait vous regarder agoniser sur le sol qu’elle ne lèverait même pas le petit doigt et n’hésitera même pas à y aller du petit coup de pied dans les côtes si cela lui fait plaisir. En bref : ne comptez pas sur son aide si vous n'êtes pas des terriers, sa pitié ou sa clémence puisqu’elle est totalement dépourvue de ces vertus qu’elle se plaît à tourner en dérision.

Elle agira toujours comme bon lui semblera, ne se préoccupant ni des lois ou des traités, et uniquement dans les intérêts de son maître comme vous avez pu le constater, elle n’a pas d’idées pures et chevaleresques à défendre et n’est pas non plus guidée par un désir d’anarchie, juste son propre confort lui suffit amplement qu’importe si le monde est en paix ou à feu et à sang. D’ailleurs elle tolère assez mal que la Ville-Haute dicte ce qu’il doit être fait en laissant finalement bien peu de liberté aux libres penseurs - mais surtout à elle rappelons-le - autant vous dire que son combat pour sa liberté est loin d’être fini. La seule chose qui vaut la peine est l'Elévation.

Si vous n’êtes pas un vampire la seconde chose qui pourrait vous frapper avec cette bien curieuse fille est en premier lieu son attitude froide, une supériorité qu’elle ne dissimule même pas : vous n’êtes rien pour elle et ça n’évoluera pas, elle est ainsi, profondément raciste, pour elle, les vampires sont la race la plus évoluée et les autres de simples parasites, voir de la nourriture, outils à la survie de sa race ou de simples ennemis à abattre. Et ne vous méprenez pas, elle n’a pas besoin de dire un seul mot pour que cet état de fait ressorte, il sue par tous les pores de sa peau. Mais ne la croyez pas stupide, elle est bien plus fine que cela, montrant sa supériorité sans trop se mouiller en quelque sorte nous en venons d’ailleurs au deuxième point le plus important de sa personnalité.

Sa discrétion, en effet, elle se faufile comme une ombre, donne l’impression de sortir de nulle part et par-dessus tout la demoiselle n’est pas la plus bavarde qui soit, elle ne vous dire jamais de là d’où elle vient ni qui l’engage, elle garde un certain respect de ses employeurs en plus de les choisir avec la plus grande attention - elle n’est pas une putain après tout, elle peut se permettre d’être difficile -, d’autant plus qu’elle ne parle pas à n’importe qui, son attention se mérite. Seul l'Orfèvre et la cause comptent, le reste n'a aucune importance, et elle finira tôt ou tard par vous trahir ou vous sacrifier.

Solitaire, discrète et profondément raciste.. Voilà quelques qualités qui cependant sont loin d’être l’entièreté de sa personnalité, il faut aussi savoir qu’elle est extrêmement loyale à l’égard de l'Orfèvre elle ne lui mettra jamais de bâton dans les roues et ne le trahira pas, la seule personne qui mérite tout son respect pour l’avoir nourrie, logée, sauvée.. Elle ne fera jamais rien qui puisse lui nuire et par conséquent elle est devenue pratiquement possessive et passionnée à son égard : elle n’hésitera pas à tuer pour lui ou à se sacrifier.

Vous devez sans doute penser qu’avec un caractère aussi décalé par rapport à la norme ce soit juste une folle qui risque de se faire attraper à tout moment ou qui hurle de grands discours sur la liberté en place publique, je vous arrête de suite : il n’en est rien. Au contraire, très peu de gens connaissent l’existence de cette personnalité. Elle est particulièrement intelligente et réfléchie même si elle se dissimule sous un air de fausse imprévisibilité, elle est particulièrement rusée et sait très bien comment parvenir à ses fins allant jusqu’à donner dans la manipulation et les faux semblants même si cela doit passer par se faire passer pour le blanc mouton.. Elle séduit et use de ses charmes avec une facilité déconcertante, ne s'encombre pas des relations de plus d'un soir.

Quand elle se bat elle est particulièrement hargneuse et méthodique, elle veille toujours à ne laisser aucune chance à son adversaire.. Prenez garde. Elle n’abandonne que rarement et à un don inné pour la traque. C'est une vraie garce qui sait se montrer particulièrement traîtresse.

Elle n’a pas de réel but, de rêve, d’ambitions ou de choses à accomplir avant de mourir, il n’y a donc aucun moyen atteignable pour la faire chanter ou juste lui faire du mal, même si son instinct de survie est particulièrement développé, il n’y a que la faim qui peut la faire dévier légèrement de son but et étant une vampire assez jeune cela arrive encore de temps à autre.

À présent vous savez ce qui pousse les communs à la détester et ses employeurs à l’apprécier par sa grande discrétion et le fait qu’elle soit parfaitement inconnue et qu’elle ne soit sur aucun registre, comme si elle était dans une boîte cachée quelque part.. Sans clé. Et comme à l’image de l’ombre qui la représente parfaitement : impossible à attraper, à cerner ou à contenir..

Un silence malaisant régnait dans la ruelle. Une faible lumière artificielle éclairait cette dernière. La puanteur de la mort et le vrombissement des mouches troublaient la beauté de la nuit. Ici la lune ne pouvait être complice de ce qu'il fallait à tout prix cacher. Les chiens étaient partis après s'être battus, parfaitement repus. Il n'avaient laissé qu'un crâne, un pied et ce qui semblait être une demi-main, même le sang avait été soigneusement léché. Elle osait regarder, avec une certaine lassitude. Il n'y avait pas de terreur, ou de cri, elle imposait un odieux silence à l'horreur. Elle n'était pas tout à fait à sa place, on aurait dit une princesse sortie d'un conte sordide, avec ses longs cheveux blancs qui tombaient jusqu'au renflement de ses reins, cet air un peu perdu presque éploré. Le genre de fille dont on transformait les frères en cygnes, qui se piquait avec une tige de lin.. Avec ses lèvres délicates bleuies par le froid et sa tête droite comme si elle portait une couronne. Un sang rouge vif s'écoulait de ses doigts fins, gouttant sur le pavé à un rythme régulier, la douleur était désagréable et montait en flèche.

En réalité, elle était plutôt une bête avide qui flairait les opportunités comme une carcasse faisandée, qui se couchait dans des draps en soie vautrée sur son argent bien mal acquis en n’ayant rien accompli qui ne bénéficie à un autre qu'elle. Et c'est précisément ce qu'elle faisait lorsqu'elle passait la porte de sa baraque un peu miteuse dans les Terriers. Oh, elle n'était peut-être pas si mauvaise, juste trop paresseuse pour faire le bien. Elle bâillait en découvrant des canines acérées. Ce qui était sans doute pire finalement. Elle jetait un œil ensommeillé à Ojdan qui la questionnait sur ses parents. Elle posait sans cesse des questions stupides, mais elle se sentirait bien mal de n'avoir personne pour chauffer son lit après ses maraudes. Elle supportait à peine le son de sa voix. De toute manière, elle finirait par se lasser même si au fond elle aimait bien cette tête de linotte qui finirait par crever d'une maladie ou d'être tombée sur la mauvaise personne. « Ma mère c'est Cirdan, elle m'a pondu directement dans le Gouffre. Mon père c'est l'Orfèvre, et j'ai à cœur de l'honorer chaque jour de mon existence. » Une phrase longuement préparée. En réalité, elle ne se souvenait pas vraiment de son passé, elle savait cependant qu'elle n'était pas d'ici, elle était bien trop.. Pour le Gouffre. Anciennement elfe, elle devait être de Luhorn, probablement choyée et aimée, noble incontestablement, elle avait des manières si naturelles qui ne trompaient pas. Mais maintenant c'était à une cause bien plus grande que toutes les nations à qui elle appartenait et le passé n'avait plus la moindre importance.

Ojdan c'était une gamine brune au teint hâlé fraîchement débarquée et il y avait aussi Chjara, une rouquine plutôt charmante mais absolument redoutable. Des gamines dévotes qui l'aidaient de temps à autres dan sa mission, auxquelles elle essayait de ne pas trop s'attacher. Sintharia était ce que l'on pouvait qualifier de rabatteuse, elle guidait les âmes brisées échouées dans le Gouffre vers l'Élévation. Vivre à trois entassées dans un clapier - et dans le même lit - n'était pas spécialement dérangeant pour les filles. Elles qui avaient toutes été bousculées et malmenées par les hommes. Sintharia y trouvait une certaine forme de compagnie, qui ne lui déplaisait pas autant que ce qu'elle voulait bien faire croire, et le couvert. Même si ça ne durerait pas, elles mourront tôt ou tard pour la cause. Il y avait des sacrifices nécessaires, leurs vies étaient vouées à ce but.

Le lendemain, la douleur était devenue bien trop désagréable pour qu'elle puisse simplement l'ignorer, son dernier travail avait mis à rude épreuve sa prothèse, il fallait toujours qu'elle en fasse trop et le porc de l'autre soir l'avait fait courir longtemps dans les ruelles. Elle ne pouvait pas toujours abattre sa cible du premier coup. Le mécanisme était sensible, il avait de temps à autre besoin d'une révision. Elle se ferait passer un savon encore une fois, c'était un gars sûr, membre de l'Élévation qui s'occuperait d'arranger ça. Elle s'en foutait, mais on lui demandait tout de même de se justifier. « C'est un peu la misère, l'autre soir on n’y voyait rien. Il faudrait qu'on jour tu m'arranges ça. » Les yeux bleu pâle de la vampire se plissaient face à la douleur, elle grimaçait, elle n'était pas encore tout à fait prête d'en céder un pour mieux voir dans l'obscurité. Qu'il fût désagréable de remettre chaque pièce du mécanisme bien trop complexe à sa place, souvent même ça pissait le sang et elle avait besoin d'un repas pour s'en remettre. Sintharia aimait autant ce présent que sa propre vie, il avait été le cadeau marquant sa fidélité extrême à la cause et à son maître. « En tout cas demain j'ai à faire, il faut que ça soit réglé d'ici là. » Il grondait, la tâche était loin d'être simple, mais elle était persuadée que ce serait fait. Et après un long moment de souffrance, ils se quittaient en s'échangeant des gestes vulgaires, avec une facilité déconcertante.

Il y avait néanmoins des choses auxquelles elle ne pouvait s'habituer même dans les ténèbres des terriers. « Eh, pas mal. Viens. » Fut ses seuls mots quand elle voyait ce que l'homme était devenu, il n'y avait plus grand-chose d'humain et un frisson de dégoût parcourait son échine, en fait elle ne le regardait même pas. Elle avait bien du mal à considérer que ça ait pu être quelqu'un semblable à elle un jour. Il y avait quelque chose dans en elle qui l'obligeait à être répugnée par les créatures macabres du maître tenant plus de la mécanique que de l'être vivant. Elle qui avait le goût du beau pratiquement gravé dans sa génétique était mal à l'aise face aux martyrs et depuis qu'elle savait leur utilité. Des gens mourront cette nuit à cause de l'ordre qu'elle s'apprêtait à donner et elle n'en avait rien à faire. Le martyr était le carreau dans son arbalète, mais ce n'était pas elle qui tuait.

Et quand la créature à peine humaine s'éloignait, elle retournait aux ombres rassurantes des terriers.