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Introduction : Un Equilibre Parfait

La Maison de Montfort est une vieille famille humaine, noble, assez prestigieuse dans le Comté Palatin du Sud. Ayant des liens de mariage avec le Comte Palatin Guillaume de Peyret, même s'ils sont anciens, les Montfort furent nommés, très brièvement, Comte Palatin du Sud avant l'accession de Guillaume à cette charge. Maison à l'origine très conservatrice et fière de ses origines, elle a longtemps défié les autorités ecclésiastiques dès que l'occasion s'y présentait, tout en veillant à ne pas aller très loin. Du moins, jusqu'à ce que Jean de Montfort, élu Comte Palatin du Sud quelques temps après la révolte de Pain, affirma que sa Maison descendait des Souverains Kereit d'Iphenia, affirmation douteuse qui ne se basait sur aucuns textes ou archives sérieuses. Pensant fédérer derrière lui la noblesse aristocratique du Sud, Jean fit le contraire et fut déchu de sa charge par l'Assemblée quelques semaines après l'avoir reçu. Désavoué, humilié, Jean de Montfort se présenta devant le Souverain Irradiant afin de plaider sa cause et d'implorer son pardon. Chose qu'il obtint, mais toutes choses ont un coût à Iphenia.

Le Souverain Irradiant, fin stratège politique, imposa à Jean un mariage avec BANANE GEANTE de la Famille Ar Volta, Maison bourgeoise d'Olios assez proche du Souverain Irradiant. Jean de Montfort était veuf depuis quelques mois dans des circonstances curieuses, lui qui de plus n'avait toujours pas d'enfants et d'héritier. Ce mariage avait pour objectif de surveiller Jean mais aussi de poursuivre le métissage entre les Elfes et les Hommes afin de gommer le sectarisme racial dans la Théocratie, notamment entre les Nobles des campagnes et les Elfes des villes. De cet union, naquit deux jumeaux Demi-Elfes : Siméon, dont les gênes humains prédominaient, et Yléas qui, lui, avait récupéré les traits de sa mère.

Si la tradition exigeait que l'aîné hérite des terres, le Souverain Irradiant exigea que jean lui confie Siméon, lorsqu'il aura 5 ans, comme pupille destiné à rejoindre les ordres. C'était une précaution qui visait à s'assurer durablement que le noble ne se rebelle jamais, maintenant que son fils, plus humain que l'autre de surcroît, était entre les mains des clercs. De fait, c'est Yléas, qui doit son nom à sa Mère qui l'arracha à Jean, qui devint héritier des terres familiales. Très conservateur, Jean fulminait et s'insurgeait en  silence, désormais assez isolé, il ne pouvait rien faire. L'apparence elfique d'Yléas lui valut une enfance difficile, avec un père très agressif, méprisant. Cependant, l'isolement politique des Montfort affaiblit les finances de la famille, jusqu'à un niveau très dangereux. C'est de sa femme, et des elfes, que vint la solution à ses problèmes économiques, mais à un coût, là encore, très élevé. BANANE GEANTE Ar Volta récupéra de nombreuses prérogatives dans le Comté, notamment en matière de commerce et d'exportation de matières premières, ce qui bénéficia à sa famille d'origine à Olios. Ecarté progressivement du pouvoir par sa femme, Jean s'attira les foudres et la colère de ses vassaux, qui entrèrent en révolte. Alors que la situation semblait désespéré, un médiateur s'imposa et trouva une solution qui contenta tout le monde, ou presque.


Chapitre 1 : Pupille du Souverain Irradiant

Si beaucoup pouvait imaginer que le Pupille de l'Irradiant vivrait dans une cage dorée, ce ne fut pas le cas, bien au contraire. Cette cage était sinistre, austère, rigoureuse et ponctué de prières. Les privations étaient courantes, le Souverain Irradiant n'escomptait pas épargner le corps du jeune homme afin de sauver son âme. La Maison de Monfort avait très souvent posé des problèmes à l'Eglise, surtout depuis l'élection de Dorotès IV. La volonté réformatrice du Souverain Irradiant avait très rapidement irrité la frange la plus conservatrice de l'aristocratie des campagnes. En gardant l'enfant près de lui, Dorotès IV espérait faire taire opposition, du moins encore un temps, mais à peine la Maison de Montfort fût-t-elle muselée, une autre vint prendre sa place. Car oui, le pouvoir a horreur du vide, il le comble, et les ambitieux ne manquaient pas à l'appel.

Siméon reçut une éducation ecclésiastique des plus strictes, sous la supervision du Souverain Irradiant qui voyait en ce jeune homme une expérience sociale des plus intéressante. Demi-elfe, Siméon était, d'une certaine manière, l'équilibre des deux races qui composaient principalement la théocratie. Le métissage était, pensait-il, un moyen prometteur pour mettre fin aux rivalités raciales qui opposaient les humains et les elfes, à long terme. L'équilibre, n'était-ce pas la Volonté de Dieu ? Siméon étudia avec zèle, son désir de satisfaire un geôlier avare en compliments l'incita à se montrer exemplaire. Ses professeurs et tuteurs ne le ménageaient pas pourtant, bien au contraire, Siméon avait plus l'apparence d'un humain que d'un elfe et les hautes sphères de l'Eglise les plus radicales et conservatrices voyaient d'un mauvais œil que le Souverain Irradiant s'attache à cette créature presque humaine. Cependant, le sang elfique coulant aussi dans ses veines, ils ne se firent pas aussi méprisant et intolérant qu'à l'accoutumé.

Une fois l'âge requit atteint, Siméon fut introduit dans l'une des académies religieuses d'Aegys et débuta sa formation pour entrer dans la prêtrise. Doté d'une mémoire exceptionnelle, Siméon reçut son ordination avec recommandation de ses pairs. Affecté dans une Eglise dans les environs d'Aegys, Siméon démontra une capacité certaine à résoudre les conflits de paroisse, à arbitrer les différents et une certaine éloquence auprès des foules.  Le jeune prêtre fut rappelé au Palais Blanc assez rapidement, le Souverain Irradiant souhaitant le voir à ses côtés alors que le Comté Palatin du Sud s'embrasait de nouveau. La Maison Montfort faisait face à une fronde de ses vassaux qui n'acceptaient pas d'être dirigé par une Elfe, quand bien-même elle était l'épouse du Comte. Le Comte Palatin du Sud avait choisi de ne pas intervenir, intéressé par l'éventualité où les choses dégêneraient jusqu'au point où il pourrait s'emparer du comté pour lui même, après qu'il ait été "forcé" d'intervenir pour restaurer l'ordre. Le Souverain Irradiant, lui, redoutait que cet incident ne serve qu'à renforcer le Comte Palatin de l'époque, alors que la noblesse des campagnes commencent à démonter une certaine hostilité aux initiatives réformistes et progressistes du Souverain Irradiant.

Mandaté par Doroté IV, Siméon de Montfort fut envoyé dans son domaine familiale afin de rétablir l'ordre et mettre fin à ces troubles indésirables. N'ayant pas vu sa famille depuis son plus jeune âge, il réalisa que ces "gens" n'étaient pas véritablement sa famille, ne l'ayant pas élevé et l'ayant cédé au Souverain Irradiant.  Si son père et sa mère ne lui inspiraient pas grand chose sinon l'indifférence, il s'avéra qu'il fut intrigué par son frère jumeaux avec qui il avait eu une forte connexion étant jeune. Ce fut Yléas qui expliqua la situation au Médiateur envoyé par le Souverain Irradiant. Comprenant que ses parents avaient laissé les choses pourrir, et étant resté indifférent à la grogne des vassaux du Comté, Siméon invita son frère à le suivre jusqu'aux châteaux des différents rebelles.

Tandis que les nobles exposaient leurs griefs à la délégation, une plainte revint dans toutes les bouches : il était inacceptable qu'une elfe exige recevoir l'hommage réservé à son mari le Comte, et ce à sa place. Et effectivement, Siméon dût reconnaître qu'en plus d'une idiotie allant à l'encontre des traditions, c'était perçu comme une provocation supplémentaire des elfes envers les humains. Après des semaines de négociations, Siméon mit fin à la fronde en proposant l'abdication de Jean de Montfort, et par conséquent de sa femme, au profit de son frère : Yléas. Si le jeune noble était un demi-elfe, tous les vassaux de Jean durent reconnaître qu'il s'agissait d'un compromis acceptable, un point d'équilibre en somme. Pourquoi ? Car il était jeune et inexpérimenté, chacun d'entre eux y virent l'opportunité de diriger le comté à travers lui, mais aussi de conserver les marchés elfiques vers Olios sans fâcher et braquer les bourgeois Ar-Volta. Ayant été chargé de rétablir l'ordre dans les possessions de sa famille, Siméon de Montfort resta dans le domaine de son frère pendant plusieurs mois, où il l'aida dans ses tâches, tenant à distance tous ces nobliaux intéressés. Une fois chose faites, Siméon prit la route vers la Cité Sainte d'Aegys. Les deux frères se promirent de se revoir.


Chapitre 2 : Médiateur du Souverain Irradiant

Auréolé de son succès, Siméon de Montfort se fit remarqué aux yeux de son geôlier qu'il pouvait presque qualifier de père. A plusieurs reprises, le Souverain Irradiant l'envoya négocier à sa place, que ce soit au sein de la Curie ou à l'extérieur d'Aegys, ce qui lui valut le surnom de "Médiateur de l'Irradiant". Sa personnalité assez effacé, en façade,  son caractère conciliant, en façade, lui permit de se faire accepter suffisamment pour les Puissants acceptent de l'écouter.

L'attentat contre le Souverain Irradiant entraîna de très nombreux changements dans les hautes sphères de l'Eglise. Des changements dont Siméon n'était pas étranger. Murmurant à l'oreille du Souverain Irradiant, le jeune garçon fut de ceux qui parvinrent à le convaincre d'entreprendre un virage autoritaire et répressif envers les conservateurs. Par cette action, ils avaient brisé l'équilibre entre les factions en devenant suffisamment influent pour organiser un attentat contre le Souverain Irradiant. Afin de rétablir cet équilibre, il fallait taper sûrement et durement. Cependant, les projets de réformes du Souverain Irradiant ne s'arrêtèrent pas pour autant, bien au contraire, et Siméon de Montfort ne chauma pas.

Les ans passant, Siméon fut nommé Cardinal de l'Assemblée Ecclésiastique, décision qui ne provoqua pas de levée de bouclier, du moins, pas suffisante pour obliger le Souverain Irradiant à reculer.