Toutes les femmes de Cirdan (voir de Boreas, ne soyons pas modestes) rêvent d'Aranir la nuit, tout du moins c'est que ce dernier se plaît à croire, entretenant par là un égo faisant pâlir nombre de ses compatriotes. Outre le fait qu'il pourrait surestimer son apparence physique, il est loin de manquer d'atouts.
Sa haute stature le place parmi la moyenne haute de son espèce et lui permet de dominer la grande majorité de ses interlocuteurs, pouvant les toiser de haut et renforcer ses interactions tout en lui offrant un atout majeur auprès d'un certain nombre de ses rencontres. Son corps svelte, sculpté par des années de service au sein des piliers est régulièrement entretenu, loin de l'oisiveté de certains membres de la haute ville lui offrant une musculature certaine.

Son visage, durci par ses années de service présente malgré tout un charme qui ravirait plus d'un cœur et qui lui valut les compliments de sa mère durant toute sa vie. Aranir a subi une violente blessure au visage, lui coûtant en œil, une blessure qui ne put être que réparer, puis quasiment intégralement effacé grâce à l'usage de techno-magie. Les dernières traces de cette blessure résident dans les dernières marques des prothèses qui résident sur son visage et la couleur modifiée de son œil gauche. L'ensemble est encadré par une chevelure blonde soignée sous accompagnée d'accessoires surmontée de deux prothèses techno-magiques, ces dernières purement esthétiques, lui ont été laissés par son père comme marque distinctive et représente une caractéristique notable de la famille Camoran.

D'un point de vue vestimentaire, Aranir apporte une grande importance à son style. Comme tout habitué des soirées mondaines, il se tient régulièrement informé de l'évolution des modes de la ville haute mais aussi étrangères tout en employant un personnel dédié à cela. Ses habits sont souvent marqués sur la poitrine par le blason de sa famille, un blason qu'ils se transmettent d'après sa mère, depuis des générations. Il apprécie également le port de capes, s'assurant les plus belles coutures.

La personnalité d'Aranir fut dressée par des décennies d'éducation au sein de la noblesse elfique mais eut la chance d'être violemment matraquée par un rendez-vous avec la mort.
Elfe unanimement salué comme quelqu'un d'intelligent, il ne saurait en être autrement, il s'est toujours révélé d'une nature extrêmement curieuse, s'intéressant à de nombreux sujets au cours de sa jeunesse, puis de ses études et même les disciplines qui n'attiraient pas sa passion pouvait malgré tout avoir une place dans son esprit. Considérant qu'un dirigeant doit connaître un grand nombre de sujets, il s'est toujours assuré une grande palette de connaissances qu'il savait compléter par des conseillers compétents et un attrait pour la lecture.

Depuis sa blessure et ses années d'opulence puis l'héritage familial, il a développé une nature avide et une soif de pouvoir qu'il souhaite combler en s'élevant lui-même socialement et politiquement mais également sa famille et par la même, ses futurs enfants. Il est fier de sa race, de sa ville et de sa maison, même s'il est de nature égoïste il n'est pas étranger à l'intérêt de ces derniers et ira souvent dans leur sens. Son caractère est teinté par l'arrogance, un sentiment de supériorité certain non seulement sur les autres races mais aussi sur ses propres compatriotes. Cela ne l'empêche bien entendu pas de ressentir du respect ou de l'admiration pour certaines personnalités.

Amateur des chiffres, il a tout les traits qui font un bon homme d'affaires. Ses réussites récentes grossissent peut être son talent aux yeux du commun mais la réalité est qu'il a de nombreuses qualités pour effectuer un travail efficace. S'attirant facilement la sympathie de ses interlocuteurs, Aranir a toujours été un homme populaire auprès de ses pairs (mais aussi des femmes) ce qui lui a permis ensuite de développer des compétences de meneur d'homme, d'autant plus durant sa carrière militaire.

Ambitieux, Aranir est quelqu'un de déterminé lorsqu'il s'agit de poursuivre ses buts personnels mais aussi les éventuelles tâches à faire dans le cadre de ses affaires. Il sait faire preuve d'astuces et d'ingéniosité. Bien que beau parleur, il sait cependant se montrer brutal et autoritaire lorsque la situation l'exige, notamment face aux habitants du Gouffre. Son passé militaire lui permet de ne pas avoir peur à se salir les mains en cas de besoin même s'il est cependant très soigneux de son image et préférera l'usage de moyens alternatifs.

Très tôt, Aranir berça dans le mythe de la maison Camoran. Tout d'abord, ce furent les histoires que lui racontait sa mère pour s'endormir très jeune, puis les mythes qu'un père racontait à son enfant pour l'impressionner et lui faire comprendre l'honneur inné et le grand sens de responsabilités des elfes. Les Camoran seraient présents dans la noblesse elfique depuis des temps immémoriaux, des millénaires qui n'ont pas laissés de grandes traces autres que l'orgueil que transmettait les pères à leurs fils dû au grand cataclysme. Des histoires sur sa famille, Aranir en entendit des dizaines durant l'enfance : d'Alanor le Pourfendeur de Dragon à Elendil le Navigateur. L'enfant naïf croyait fermement à ces histoires et à la réalité de la grandeur de sa lignée mais l'adulte n'est pas persuadé de la réalité de chaque faits de ces histoires, l'absence de traces écrites n'aide pas mais il en a retiré malgré tout l'important : une arrogance à toute épreuve et un sens de la noblesse.

Aranir naquit en l'An 216 ou comme certains aiment l'appeler, l'An 66 après la fondation de Cirdan. Sa famille avait été parmi les premiers émigrants qui vinrent s'établir à Cirdan, suivant l'exil des Leolen et participant à la fondation de la cité. La maison Camoran s'était établi dans la ville haute et même s'ils n'étaient pas les plus grands scientifiques de la ville ou la plus grande fortune, ils n'en restaient pas moins des membres estimés de la cité volante. D'une part, la famille Camoran étaient des nobles elfiques et des compagnons de la première heure des Leolen, ils les avaient suivis pour des raisons assez obscures : la version officielle défend qu'ils furent émus du sort des Leolen et prirent leur défense, s'obligeant à les suivre en exil, d'autres rumeurs parlent cependant d'une lutte de pouvoir perdue à Luhorn et que l'exil des Leolen tombait à point pour un nouveau départ. Quoi qu'il en soit, ses parents se firent rapidement remarqués pour de nombreuses qualités : tout d'abord, son père était un architecte renommé tandis que sa mère était une scientifique hors pair. Ils furent ainsi impliqués dans de nombreux grands chantiers qui ont suivis la fondation de la ville, il n'est pas rare que certains bâtiments soient marqués du sceau familial afin de marqués la participation de son père à la construction.

Le jeune bambin elfique grandit dans un foyer luxueux, choyés par des serviteurs et par des parents aimants. Non seulement ses parents voyaient en lui leur premier enfant et l'héritier de leur nom mais il était également la preuve que Cirdan était un projet avec du potentiel : Aranir était la preuve que la race des elfes, que les nobles de la haute ville et que la maison Camoran pouvaient prospérer et vivre en paix dans la ville volante. Lui et ses premiers amis se prêtèrent facilement d'être les "héritiers" de Cirdan, ceux qui régneraient une fois que les générations passées auront trépassés ou transmis le fardeau de la gouvernance de la ville. Il grandit d'ailleurs avec cette certitude qu'un jour, il représenterait sa maison dans les plus hautes instances de Cirdan.

Son éducation se focalisa donc sur son avenir radieux : il fut éduqué par les meilleurs précepteurs que ses parents pouvaient lui offrir, il assista à tout les cours qui étaient nécessaires pour se bâtir un avenir brillant. Sa mère se chargea d'une partie de son enseignement scientifique, lui apportant de nombreuses connaissances sur la techno magie et la science même s'il ne développa pas pour ces matières, un don inné. Son père, de son côté, lui enseigna tout ce qu'il savait sur la noblesse, sur le peuple elfique, l'ingénierie, l'architecture et sur le commerce qu'il devrait un jour dirigé. L'enfant développa très rapidement une intelligence aigue qui fit la fierté de ses parents et de ses enseignants, faisant preuve d'une capacité mémorielle hors du commun tout en montrant des premiers signes d'une sensibilité magique. Les premières années de sa vie se passèrent sans encombre particulière, il émergea comme un leader né auprès de ses compères et aussi bien ses parents que leurs amis voyaient en lui un des futurs grands de la cité.

L'âge venu, il intégra le Collège Leolen, étudiant la technomagie mais également l'ingénierie afin de marcher sur les traces de ses parents. Pourtant, il ne trouva pas dans ces activités une vocation et même s'il multiplia les appréciations positives, il n'était pas destiné à une carrière dans le domaine. Les nombreuses connaissances qu'il put acquérir au Collège lui permirent cependant de multiplier les connaissances sur ce domaine et même d'acquérir des bases qui pourraient malgré tout lui servir dans le cadre d'expériences personnelles, de discussions mondaines ou tout simplement pour la compréhension des pépites de Cirdan.

Quelques années plus tard, il s'engagea dans les piliers, obtenant sans mal une place par le nom de ses parents. Il ne démérita cependant pas de cet honneur et montra rapidement que c'était une place mérité, pas seulement obtenue par pistonnage. Il se montra rapidement être un soldat discipliné et plein de motivation, populaire auprès de ses camarades quoi qu'ayant parfois des difficultés à obéir à certains mais sans jamais mettre en danger le succès de ses missions. Il enchaîna les points positifs sur son dossier et mena même un certain nombre d'opérations dans Le Gouffre, n'ayant jamais peur de se salir les mains lorsque la situation l'exigeait. Ce passé militaire qui dura de nombreuses années lui développa une discipline de corps et d'esprit qu'il continua d'appliquer bien après sa blessure.
Il gravit les échelons à une vitesse modérée, refusant même parfois certaines promotions afin de rester parmi ses compagnons et ne voulant pas précipiter sa carrière. A cette époque, l'homme était droit dans ses bottes et plein d'espoir pour la ville de Cirdan. Il n'était pas rare, lors des opérations dans le Gouffre ou sur l'île, qu'il intervienne auprès de certains pour éviter les carnages inutiles, sans rien enlever à son sentiment de supériorité sur les habitants du Gouffre d'ailleurs, voyant plutôt cela comme le fait qu'un homme n'avait pas d'intérêt à écraser une fourmi pour son simple plaisir.
Cette carrière militaire connut cependant une fin dramatique. Aranir avait été affecté à la protection d'un membre du conseil, Salvador Sil Troya, un humain mais surtout un vampire qui était parmi les hommes les plus influents de la ville de Cirdan et l'un des seuls humains du Conseil. La mission d'escorte n'était vécu pas chacun des hommes présents que lors d'une simple activité de routine et aucun n'était prêt pour l'embuscade qui allait arriver. Aranir perdit cinq de ses compagnons ce jour là, parmi eux, certains étaient des connaissances de longue date avec qui il avait combattu à de nombreuses reprises et qui ne faisait que leur devoir. Pourtant, aux yeux des terroristes, aux yeux des rats du Gouffre, ils n'étaient que des obstacles pour leur projet terroriste. Aranir s'assura cependant de remplir sa mission, protégeant la vie de Sil Troya mais à un grand coût : outre la mort de ses cinq amis, il fut grièvement blessé par l'attaque terroriste. Il y perdit son œil gauche, son visage fut quasi intégralement brûlé et affreusement déformé tandis qu'il présentait une multitude de blessures sur tout le corps.

Le jeune héritier de la maison Camoran faillit perdre la vie cette nuit-là. Mais le sort (et surtout ses parents) en avait décidé autrement. Grâce à l'intervention de ses parents mais aussi de celle du noble dont il avait sauvé la vie, il put finir dans les mains d'Aros. Malgré la récalcitrance du personnage, il finit par accepter par s'occuper d'Aranir et après plusieurs interventions, il put non seulement réparer le visage et le corps d'Aranir mais certains prétendent même que l'elfe était devenu plus beau qu'il ne l'était auparavant. L'opération ne fut pas le plus difficile mais plutôt la rééducation qui suivit. Aranir passa plusieurs mois enfermé dans la demeure familiale, il se mit à nourrir un mépris profond pour les habitants du Gouffre, qu'il considérait comme des rats qui avaient aussi mangés la main qui les nourrissait, cela faisait des décennies que les habitants de la Ville Haute s'assurait que le Gouffre ne manque de rien et voilà comment ils les avaient remerciés : en massacrant de braves soldats, ses compagnons.

Son père utilisa ses contacts afin qu'Aranir soit libéré de ses obligations auprès des piliers malgré les protestations de son fils mais il ne pouvait pas mettre en danger son fils héritier, d'autant plus que sa femme venait de mettre au monde la petite sœur d'Aranir. A défaut de pouvoir poursuivre une carrière militaire, il décida de cultiver ses autres talents au sein de son "confinement" volontaire. Il étudia la magie et plus spécifiquement la nécromancie, voyant en cet outil, un moyen d'étudier non seulement la mort mais aussi la vie, se disant qu'un jour peut-être, il parviendrait à dompter l'un ou l'autre. En parallèle de ses études magiques qu'il poussa dans certains domaines, il mena certaines expériences pour apprendre de nouvelles connaissances et travailla comme ingénieur à domicile pour l'entreprise familiale.

Une fois remis de ses blessures et s'étant partiellement accoutumé avec sa réparation physique, il poursuivit ses activités tout en vivant un mode de vie oisif et parfois décadents dans la ville haute, multipliant les plaisirs de la vie, participant à toutes les fêtes possibles, soirées mondaines jusqu'aux jeux d'argent. Outre le fait qu'il s'agissait pour lui d'un excellent moyen d'oublier les traumatismes passés. Cela lui permit cependant de tirer du positif de ce moment de sa vie : il côtoya tout les milieux de la ville haute, noua un grand nombre de contacts, notamment parmi la nouvelle génération.

Il ne put cependant se cacher dans l'opulence indéfiniment. La mort de son père, de manière naturelle, le propulsa à la tête de la compagnie familiale mais aussi dans celle de sa famille. Sa mère, abattu par le chagrin se referma sur elle-même et là où son fils s'était isolé à cause des blessures physiques, elle-même choisit l'isolation à cause de cette profonde tristesse. Aranir se retrouva ainsi à la tête de la compagnie Camoran qui, depuis des décennies, se livrait à toutes sortes d'activités lucratives pour l'opulence de leur famille. Son héritage est récent mais malgré tout, il vit cela comme une renaissance. Même s'il poursuivait certaines de ses activités mondaines, il se focalisa surtout sur l'entreprise familiale et multiplia les succès en quelques années :

• Camoran & Liqueurs : L'activité artisanale principale de la famille restait centré sur l'alcool, sa production puis sa vente. A cet effet, il n'était pas rare que nombre d'établissements de la ville haute puisse compter de l'alcool Camoran, particulièrement prisé par les bars, hôtels et particuliers de Cirdan. Aranir voyait cependant plus loin que la ville haute et il diversifia leur marché sans entacher leur nom de marque, il noua des liens avec l'Astre et se servit d'eux pour écouler de l'alcool bas de gamme dans Le Gouffre, chacun des partis y trouvant son intérêt. Il n'était pas rare également, que les plus grandes personnalités du Gouffre boivent directement de l'alcool Camoran.
  
• Camoran Import & Export : Les Camoran ont toujours été des marchands, leur arrivée à Cirdan n'a pas changé cet état de fait et ils développèrent rapidement une activité commerciale autour de l'import-export. D'une part, l'alcool constituait bien entendu une partie des exportations et des importations (les habitants de la ville haute raffolant des alcools étrangers) de la compagnie mais elle était également un intermédiaire pour tout marchand ou artisan de Cirdan qui voudrait écouler sa marchandise à l'extérieur. Une fois les biens entre les mains des Camorans, ils utilisaient des marchands d'Havresac comme intermédiaires.
  
• Opérations Minières Camoran : Sans doute le plus grand coup d'éclat d'Aranir depuis sa nomination à la tête de la société. Il est parvenu à obtenir récemment, les droits d'exploitation minière d'un gisement situé sur l'île. Tout en devant céder une partie de la production à l'état, les Camorans utilisent le supplément pour s'enrichir et le revendre à qui le veut.
  

Le jeune elfe développa ainsi son goût pour les affaires et fut vu par beaucoup comme une étoile montante de la haute société de Cirdan. Ses succès mais également les liens forgés dans le sang lui attirèrent également l'intérêt de Salvador Sil Troya qui le choisit comme un potentiel candidat à l'Ascension au sein d'une société on ne peut plus secrète. En plus de toutes ces activités, il multiplie les expériences nécromanciennes et est considéré comme d'un grand talent dans ce domaine auprès des milieux adéquats.