Euphémia des Aquilons est une métisse de sang humain et elfique issue du peuple éolien, un peuple nomade supposément venu de la Mer d’Airain il y a des générations et sédentarisé dans l’archipel de Boréas. Digne représentante de sa communauté, Euphémia arbore le teint olive et bistre des Eoliens et leurs yeux clairs. Grande et élancée, la technomage marche d’un pas sûr, résultat de ses années passées à arpenter les plateformes de Cirdan et à sauter de navires en navires. Elle n’a cependant rien d’athlétique et ne semble pas particulièrement résistante : les années passées à développer des machines et à s’épuiser dans les laboratoires pour créer les merveilles qui s’agitent dans Cirdan n’ont pas spécialement réussi à lui forger une carrure athlétique.

Euphémie a les yeux d’un bleu saisissant, qui rappelle le ciel qui baigne Cirdan. Sa chevelure, longue, bouclée et aussi sombre que l’onyx, est régulièrement attachée en une longue tresse agrémentée de fleurs que l’on ne trouve que dans l’archipel de Boréas ou de broches en matériaux précieux. Elle porte parfois un voile brodé et agrémenté de fleurs cirdannaises pour se protéger du soleil et éviter que ses cheveux ne viennent gêner ses activités quotidiennes. Euphémie porte toujours dans les replis de ses robes colorées ses outils d’ingénieur et ses tenues sont pensées pour pouvoir être retroussées rapidement et nouées pour devenir des tenues de travail.

L’ingénieure possède des traits agréables, un visage délicat et un nez fin, qui mettent en valeur ses yeux bleus et lui donnent une allure naturelle et avenante. Elle porte des tenues longues et se satisfait généralement d'un maquillage à la mode cirdannaise. Son sourire est timide et semble exprimer une certaine fatigue. Lorsqu’elle s’exprime, sa voix est douce et elle semble constamment chercher ses mots pour éviter de froisser son interlocuteur.

Depuis qu’elle est petite, Euphémie porte des implants technomagiques visant à acclimater son corps à l’utilisation des prothèses et des machines. Ces implants, insérés à la base de son cou et ponctuellement sur son corps, ont accompagné le développement de son corps, si bien qu’elle ne souffre pas de l’utilisation prolongée des machines sur lesquelles elle s’interface. Cette interface homme-machine, nommée Nephesh-Vijnyana, a été améliorée au fil du temps, et a complètement remplacé sa colonne vertébrale suite à une blessure paralysante. Le modèle Nephesh-Vijnyana est composé d’une colonne vertébrale alimentée au plasma et dotée de ports connectés au système nerveux et crânien d’Euphémie. Ce système lui permet de piloter les machines et les prothèses en se câblant dessus et d’en optimiser le fonctionnement. Bien que sa colonne vertébrale soit un système particulièrement précis et fonctionnel, elle doit régulièrement passer des examens médicaux pour s’assurer que rien d’imprévu ne survienne. De même, elle doit alimenter sa colonne vertébrale grâce à du plasma pour pouvoir continuer à marcher. Sans le soutien de cette technomagie, ses jambes seraient paralysées et elle devrait se déplacer en fauteuil roulant, activité hautement risquée à Cirdan.

Tout comme ses soeurs, Euphémie porte bien son prénom. D’une nature douce et avenante, la jeune femme détonne par rapport aux autres ingénieurs de son rang par le simple fait qu’elle n’est pas atteinte de mégalomanie. Dévouée à ses proches et loyale envers la cité de Cirdan, la jeune femme fait tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Si ses succès restent limités, en raison de l’ampleur de la tâche, elle restait jusqu’à très récemment persuadée qu’elle pouvait avoir un impact positif sur le monde qui l’entoure.

Humaniste patentée, Euphémie est une personne mesurée et soucieuse de faire en sorte que ses inventions servent le bien commun - quoique le bien commun reste difficile à définir. Si elle est consciente que la science se fiche pas mal de la moralité et de ses états-d’âme, elle cherche à faire en sorte que ses découvertes ne se traduisent pas par une augmentation de la souffrance humaine. Prodige scientifique, la jeune femme possède une grande affinité pour la technomagie, ce qui lui a permis de briller dans le milieu des ingénieurs de Cirdan et d’apparaître comme une experte sur les technologies cirdannaises, malgré son jeune âge.

Concentrée sur sa passion et sur le bien-être des gens qui l’entourent, Euphémie passe plus de temps à assembler, réparer, bricoler et aider son prochain qu’à concourir pour se hisser dans les plus hautes sphères de la politique cirdannaise. Trop douce et honnête pour la politique, elle a démontré qu’elle était proprement inutile dans ce domaine, si bien que ses pairs la tiennent à distance de ce sport de combat, au risque qu’elle soit blessée. Bien qu’altruiste, elle n’est cependant pas naïve et sait qu’elle peut faire beaucoup de mal une main tendue, qu’avec le poing fermé.

Mesurée, Euphémie s’exprime avec pédagogie et douceur, mais semble toujours chercher à utiliser le langage le plus adapté à la situation pour ne froisser personne. Partisane de la concorde, Euphémie a suffisamment été humiliée durant sa vie de par son ascendance métisse pour ne pas vouloir faire subir le même sort à autrui. Elle juge les gens sur leurs actes et non sur leur apparence. L’attitude amène d’Euphémie et son caractère plutôt doux et paisible n’est pourtant pas au goût de tout le monde. Son attitude bienveillante a le don d’énerver plus d’un technomage de Cirdan, qui lui reprochent son manque d’ambition et une supposée hypocrisie. Beaucoup se demandent encore ce qui pousse Aros Valrys à la garder comme assistante … A vrai dire, beaucoup souhaiteraient sa place, mais peu seraient en mesure de l’assumer.

Euphémie, si elle n’apparaît pas comme très douée pour la politique, et semble manquer de mordant, n’en reste pas moins un esprit brillant, capable rivaliser d’ingéniosité tant que cela concerne les sciences et son domaine d’expertise. Futée, peut-être un peu trop pour son propre bien, elle sait trouver des solutions innovantes aux problèmes qui lui sont posés et sait prendre des risques pour tester ses hypothèses. C’est une femme appliquée et passionnnée, peut-être un peu trop, ce qui explique qu’elle peut disserter pendant des heures dessus sans se rendre compte que son auditoire s’est depuis longtemps eclipsé. Minutieuse, elle peut passer des heures à démonter et remonter des machines, juste pour le plaisir de la découverte et le défi technique que cela représente. Au contact du Grand Médecin, elle a pu apporter son expertise en matière de technologie et apprendre à concevoir des prothèses et des réactifs auprès de lui.

Malgré toute sa bonne volonté et son âme de bonne samaritaine, Euphémie cache le fait qu’elle est émotionnellement épuisée. Elle ne s’est rendue compte que trop tard, que sous ses dehors brillants, la cité volante cachait de terribles souffrances dans le Gouffre. Découvrir que tous ses efforts pour aider la population n’avaient servi au final qu’à une petite minorité a laissé des marques sur son âme. Découvrant l’absurdité de ce monde, la jeune femme ressent de plus en plus de colère et de déception à l’égard de l’élite de Cirdan, qui ferme les yeux sur les agissements de l’Astre et laisse des prédicateurs fous s’installer dans les tréfonds du Gouffre avec des commerces de prothèses illégales. Si elle garde de bons contacts avec les dispensaires, elle sait pertinemment que ceux-ci sont débordés, sous-dotés et tendent à réduire drastiquement l’espérance de vie des médecins qui y travaillent.

Contrairement à de nombreuses personnes, Euphémie supporte parfaitement les implants dans sa chair. Cela est dû au fait que son corps s’est développé avec la présence d’implants dans son corps depuis qu’elle est petite. Ceci lui permet aujourd’hui de pouvoir s’interfacer avec les machines et les technologies qu’elle trouve. Euphémie ressent l'interface comme une symbiose particulière entre son esprit et la machine qu’elle pilote, comme si cette dernière devenait une extension d’elle-même, du moins, temporairement. Cette relation symbiotique entre elle, ses prothèses spinales et les machines ont fait émerger dans son esprit des croyances qui apparaîtraient pour beaucoup comme farfelues, voire hérétiques. Selon elle, et bien qu’elle ne l’ai jamais déclaré à voix haute, certaines machines seraient dotées d’une âme. Que cette hypothèse soit fondée ou non, Euphémie ne dispose pas encore des outils nécessaires pour la vérifier. Mais elle se plaît à croire qu’au sein des machines se cachent les secrets des dieux éoliens.

Euphémie vénère les divinités de ses ancêtres, qui ont supposément voyagé avec les Eoliens au moment de l’exode de la Mer d’Airain. C’est une adepte du jeu des Tuiles, une forme de cartomancie aux règles alambiquées qui permettrait de prédire l’avenir ou les jeux entre les puissances. Si elle n’a aucun talent pour la divination, il n’en reste pas moins qu’elle apprécie tirer les cartes pour son plaisir personnel.

Euphémie des Aquilons est le résultat de la convergence de deux histoires : celle du peuple éolien et celle du transhumanisme cirdannais. Peuple de métisses d’elfes et d’humains au teint bistre supposément venus de la Mer d’Airain, les Eoliens ont essaimé dans l’archipel de Boréas il y a de cela des générations. Abandonnés par leurs dieux et pourchassés par les clans bédouins rivaux, ils prirent la mer afin de pouvoir survivre. Nomades se déplaçant au rythme des saisons et des flux marchands, les Eoliens formaient un peuple de marchands et d’explorateurs. Ayant bâti leur sens de la communauté autour de leurs flottes de barges larges remplies à ras-bord des merveilles vendues aux quatre coins d’Orith, les Eoliens se sont progressivement intégrés à la confédération de Boréas et ont prospéré. Emportant avec eux leurs croyances atypiques et trouvant dans les marins d’Havresac des compagnons un peu vache, ils baptisèrent cette mer de saphirs étincelants comme leur nouveau foyer.

Regroupés en grandes familles élargies sur leurs villages flottants sur les eaux, les Eoliens écumèrent les cités de ce qui allait devenir la confédération de Boréas, occupant les ports à bords de leurs navires. Payant leurs taxes comme tout le monde, les Eoliens durent travailler dur pour se tailler une place en tant que marchands dans l’archipel, et subirent, comme tant d’autres, les affres de la vie en haute mer … mer remplie de pirates. Les Eoliens se montrèrent particulièrement attentifs aux évolutions technologiques et prirent rapidement le pli de la modernité … une modernité nomade, mais une modernité quand même ! Profitant allègrement de leur mobilité pour dénicher les bonnes occasions et les nouveautés avant tout le monde, les petits filous parvinrent à sortir leur épingle du jeu assez régulièrement si bien que lorsque les elfes fuyant Luhorn prirent possession de Cirdan et présentèrent leur projet de cité volante, ils furent parmis les premiers à se présenter pour en faire partie et échapper aux vexations.

Les quelques grandes maisons éoliennes ayant décidé de prendre part au projet fou de Cirdan s’envolèrent en même temps que la cité en 198 et bâtirent leurs demeures entre les plateformes de bois et d’acier et les ponts de leurs navires. Intégrés dans cette nouvelle expérience, les Eoliens oeuvrèrent pour procurer à la cité une flotte d’aéronefs et les ressources dont elle aurait besoin pour survivre. Ce fut peu, au regard des besoins grandissants de la cité, mais suffisant pour leur assurer une place au soleil dans le système méritocratique cirdannais.

Le développement effréné de la technomagie entraîna de profonds changements dans la manière d’aborder la fabrication des navires pour les Eoliens. Plus les recherches progressaient et plus les technologies se montraient complexes et difficiles à manier, si bien que conduire des navires volants ou tout simplement concevoir des machines devint un travail particulièrement éprouvant, nécessitant de nombreux techniciens et ingénieurs. Les Eoliens de Cirdan, autrefois marchands et colporteurs, devinrent des ingénieurs et des laborantins, cherchant à optimiser le fonctionnement des machines, des zeppelins et des navires qui alimentaient la cité volante en denrées indispensables.

Les Eoliens forment un peuple très croyant, chose qui, dans l’archipel Boréas, paraît tout à fait anachronique, mais qui, au vu de leur histoire, peut s’expliquer. Fuyant la Mer d’Airain les Eoliens ont emporté leurs dieux et leurs croyances avec eux. Leur religion s’organise autour d’un mythe fondateur, celui de Mosaïques Divines créées par leurs divinités et recouvrant le monde et façonnant la voûte céleste. Les Eoliens croient fermement que les desseins de leurs divinités peuvent être découverts dans la lecture des tracés de ces Mosaïques, aujourd’hui cachées sous le sable et sous les océans et obscurcies par les étoiles et le soleil. Ceci les a naturellement amenés à devenir des cartographes et des astronomes, reproduisant dans le tracé des terres et dans la lecture des astres, le processus de création de leur monde. Si cet attachement à la religion parait désuet dans la confédération, voire même carrément un signe de faiblesse à Cirdan, les Eoliens ont continué à pratiquer leur religion dans la plus grande discrétion.  

L’histoire d’Euphémie des Aquilons, descendante de la famille des Aquilons, débute bien avant sa naissance. Sa mère, Lucia des Aquilons, était l’héritière directe de la famille, mais était infertile. Après plusieurs tentatives, elle n’était pas parvenue à mettre au monde un héritier. Sachant sa position compromise, elle décida, avec son mari, à faire appel à Aros Valrys, le Grand Médecin de Cirdan. Ce dernier accepta de trouver une solution, en échange de la participation de l’enfant à naître aux expériences transhumanistes du Grand Médecin.

Quelques injections plus tard, l’expérience fonctionna … peut être un peu trop bien. Beaucoup trop bien même … car Lucia des Aquilons mit au monde non pas une fille, mais neuf : Euphémie, Constance, Prudence, Patience, Tempérance, Espérance, Clémence, Félicité et Epiphanie. Qu’il s’agisse d’une erreur ou d’un projet caché du Grand Médecin importait peu : le contrat avait été rempli et la continuité de l’héritage du clan des Aquilons était assurée. Nous étions alors en 259.

Euphémie tira malheureusement la courte-paille. Étant la première née, il lui incomba la responsabilité de participer aux expériences d’Aros pendant les premières années de sa vie, tandis que ses soeurs se trouvaient en-dehors des limites du contrat. Euphémie grandit dans un environnement d’ordinaire peu propice au développement des enfants. Elevée dans le laboratoire d’Aros, elle fut très tôt bardée de capteurs et d’implants afin de vérifier la capacité d’adaptation d’un corps humain à des prothèses plasma. Subissant des chirurgies de la main-même du Grand Médecin, elle fut le réceptacle du prototype “Nephesh-Vijnyana”, une interface homme-machine implantée à la base du cou.

La jeune fille présenta des résultats surprenants. Non seulement son corps réagissait bien au prototype, mais en plus, les tentatives pour permettre à Euphémie de piloter les machines sur lesquelles elle était branchée furent couronnées de succès. Malheureusement, les expériences ne purent se poursuivre comme prévu. Le laboratoire d’Aros explosa en 265 et avec lui, de nombreux projets durent être interrompus, signant l’arrêt du projet mené sur Euphémie. La jeune fille n’étant pas la priorité du Grand Médecin, elle fut rendue à ses parents : elle avait 6 ans.

Découvrant le monde qui lui avait été refusé, Euphémie tenta tout ce qu’elle put pour s’intégrer dans cette grande famille. Sa position fut très ambivalente : à la fois désirée, puis abandonnée, elle sentit constamment cette ambiance de malaise l’entourer et imprégner les relations entre elle, ses parents et ses soeurs. Ne sachant trop sur quel pied danser, Euphémie se décida à accepter les choses comme elles se présentaient et à trouver sa place dans ce cercle familial un peu étrange. Euphémie avait été remplacée au pied levé dans la ligne de succession par sa soeur, Constance, la deuxième née … ce qui, de l’avis de tout le monde, était la meilleure chose à faire, étant donné le peu de compétences dont Euphémie faisait preuve pour la politique.

Si les relations avec ses parents restèrent très étranges, les relations avec ses soeurs jumelles s’adoucirent et se firent plus fortes, comme si après des années, elles étaient enfin complètes. Si la vie sépara progressivement les soeurs, elles restèrent très liées. Euphémie suivit le cursus des ingénieurs du collège Leolen et brilla par sa capacité à comprendre intuitivement le fonctionnement des machines. Ses années d’études lui servirent à perfectionner sa compréhension des sciences de l’ingénierie et l’amenèrent à s’intéresser aux diverses études menées sur le plasma de Cirdan et les nouveaux matériaux développés à Ineth’Uru.

Lorsque les tensions s’amplifièrent dans le Gouffre en 280 et que la Garde automatique fut déployée, Euphémie avait à peine 21 ans. Plongée dans ses études, elle fut brusquement sortie de ces dernières pour participer à la réparation des automates déjà fortement amochés par les émeutes. C’est durant une émeute particulièrement violente que la jeune femme fut gravement blessée à la colonne vertébrale et perdit l’usage de ses jambes. Après des mois de convalescence, elle fut renvoyée au collège des ingénieurs pour parfaire ses études. C’est durant cette période qu’Euphémie s’enferma dans son propre monde. Passant plus de temps branchée sur les machines qu’à l’extérieur des ateliers, elle chercha à compenser sa mobilité perdue par la construction de machines de plus en plus perfectionnées.

Après plusieurs années passées à concevoir un moyen de retrouver l’usage de ses jambes, elle parvint à mettre au point une extension du système implanté à la base de son crâne, sous la forme d’une colonne vertébrale. Elle réussit à convaincre le Grand Médecin de la lui implanter afin qu’elle puisse remarcher et entama sa rééducation avec conviction. En échange, elle dut se mettre à son service afin de l’aider dans ses travaux et se forma à la médecine des prothèses. Petit à petit, elle renoua des liens avec celui qui avait été responsable de sa naissance et développa un certain respect là où il n’y avait qu’une indifférence polie.

Les années passées à travailler aux côtés d’Aros Valrys ont considérablement amélioré les connaissances d’Euphémie. Prudente, elle a su gagner la confiance du Grand Médecin et bien que celui-ci répugne à lui partager ses plus grands secrets, elle se montre à la hauteur des tâches qui lui sont confiées. En 287, Euphémie a vécu l’arrivée des premiers transhumains du Gouffre avec circonspection : à ses yeux, les corps mutilés des pauvres hères du Gouffre, rafistolés avec des prothèses instables, étaient tout sauf ce pourquoi elle avait consacré sa vie. Bien décidée à ne pas laisser une nouvelle crise “sanitaire” s’installer dans le Gouffre, la jeune femme multiplia les missions dans les dispensaires puis dans les rues du Gouffre pour aider la garde à démanteler les trafics de prothèses illégales dans les bas-fonds de la ville, mais c’était un véritable tonneau des Danaïdes …

Epuisée par cette mission sans fin, la demi-elfe vit dans l’émergence des créatures dans les tunnels de Cirdan en 296 la suite logique de l’arrivée des transhumains illégaux dans les bas-fonds de la cité volante. Ne disposant que de trop peu de ressources et devant accomplir ses propres tâches pour Aros Valrys, elle dût abandonner à contre-coeur ses investigations, mais resta persuadée que sous la surface de Cirdan, les choses deviennent chaque jour un peu plus incontrôlable.

Ces dernières années, Euphémie, épuisée par ses missions dans le Gouffre de Cirdan, a cherché à se rapprocher de sa famille et de ses soeurs. Malgré le mutisme d’Aros sur la question des transhumains du Gouffre, elle reste persuadée qu’il en sait plus qu’il ne veut lui en dire. La situation devenant chaque jour de plus en plus inquiétante, elle cherche à faire en sorte que Cirdan et les Eoliens soient préparés pour les drames à venir. Elle tente, avec ses moyens limités, de convaincre les grandes familles éoliennes de redoubler de prudence vis-à-vis de l’Astre et des horreurs qui s’agitent dans le Gouffre. Si pour l’instant sa voix ne trouve d’écho que chez quelques-unes de ses soeurs, elle ne désespère pas de parvenir à convaincre les Eoliens avant qu’il ne soit trop tard.

Continuant ses travaux pour le Grand Médecin, elle voit chaque jour son mentor s’enfermer dans un mutisme des plus malsains. L’ambiance du Gouffre n’est plus la même et même les machines semblent cliqueter différemment. Il se murmure dans les dispensaires de drôles de rumeurs sur des sectes folles qui semblent effrayer même les plus audacieux des membres de l’Astre. Quoiqu’il se passe réellement, Euphémie espère qu’elle parviendra à protéger les siens et à leur éviter les pires tourments.