Abbadronys est un homme bien bâti, d'une carrure imposante propre aux militaires. Ses épaules larges lui donne une silhouette très carrée. Son visage est endurci par une mâchoire proéminente couvert d'une barbe toute aussi blonde que ses cheveux à la base blonds et qui commence à blanchir ne fait qu’accentuer les traits raides et froids de sa face qui aurait pu être taillée dans la pierre. Ses yeux froids de serpent ne reflètent d'aucune compassion et sont appuyés par de larges sourcils broussailleux qu'il fronce bien souvent au dessus d'un nez droit et aquilin.

Au quotidien, Terresangorion porte des vêtements de très haute facture, souvent de tissus rares, de fourrures, de couleurs généralement chatoyantes. C'est une manière de rappeler aux passants qu’il est l’un des plus riches de Olios.

Pour se protéger, le cuir vient de plus en plus border ses vêtements, soulignant sa carrure en de large épaulette travaillée avec du fil doré par endroit. Les chaussures de cuir à large semelles qu'il porte lui permettent autant de courir sans être gêné, que de piétiner un gueux sur son chemin.

La cadence de ses pas, ce pas lourd et mesuré lui est propre. Ce grand négoce détient une aura particulière, inquiétante. Ceux qui se trouvent en sa présence se rappelle sans le penser que cet homme est dangereux alors qu'il ne porte aucune arme sur lui. À ses doigts, une imposante chevalière qu'il ne quitte jamais cache bien des secrets.

Les yeux sombres de Abbadronys dépeignent un homme plein de brutalité. Et on ne se trompe guère en les interprétant ainsi.

Le sieur Terresangorion ne se dilapide jamais en compliments, se gardant bien de déclarer amourettes aux femmes ou aux hommes qui cherchent à se rapprocher de lui. Les mots pèsent peu dans son jugement : il veut des faits, des preuves et des actes. Lui aurait-on déjà prouvé un nombre incalculable de fois sa loyauté que sa confiance ne serait jamais accordée. Néanmoins, il ne garde jamais ni sa main si sa langue dans sa poche : toujours prompt à la colère, toujours franc dans son irascibilité, il est impitoyable avec qui n'est pas à la hauteur de ses exigence... ou simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Force de la nature, cette vivacité le fait craindre autant que respecter.
Seule exception à la règle : sa femme. Il partage tout avec celle-ci, même si mariage politique il y a eu, cette union fut bénéfique pour l'homme au coeur froid. En effet, son secret, ses affaires n'ont pas encore été dévoilé grâce à l'implication de celle-ci et il voit en cette personne, un moyen de garder sa place de l'ombre.

Depuis qu’il est à la tête de l’héritage familial après la mort de son père, il dispose de nombreux sujets : pourritures ou gens de race, cela ne l’intéresse pas tant que l’on agit selon ses ordres et ses intérêts. Et bien peu oseraient le trahir…

Égoïste et individualiste, Abbadronys n’a besoin d’amis, de proches ou de camarades.
Réciproquement, disposer d’ennemis ne lui servirait pas à grand chose, il n'a donc de rancoeur tenace qui marquerait un individu dans son coeur plus qu'un autre, mais cela ne l’empêche pas d’être dans tout les complots qui pourraient nuire à ceux qu’ils pensent qu’il n’est rien d’autre qu’un vulgaire commerçant.

Si les manigances politiques l’intéresse un minimun, celles du commerce cependant attisent sa convoitise. Les organisations secrètes visant à renverser le pouvoir ne sont rien face à ceux pour l’argent ou des parts d’une terre. Drogues, services, femmes ou hommes, tout peut se vendre à ses yeux et chaque chose peut avoir son utilité. Vous serez un imbécile si vous veniez à croire que Abbadronys désire sans limite : il s’est fixé une volonté et, bien que personne ne la connaisse, se tient à l’épancher. Plus que par son intelligence, c’est par sa capacité à déterminer chaque opportunité qui fait de lui un homme redoutable. Car là où la plupart cherche à simplement survire, Ecu Rouge, lui, a comme priorité de maintenir sa fortune à flot.

« Est-ce nécessaire ?

- Bien sûr, votre Excellence. Vous venez de prendre les rênes de votre famille et cela vous a permis d’entrer à l’assemblée nobiliaire grâce à vos nombreux soutiens.  Nous devons connaître votre histoire.

Bien.

Je suis né en l’An 150 de notre histoire, j’ai donc, si vous savez bien compter, 150 ans, oui. Je suis né d’une mère humaine une catin qui en voulait à l’argent de mon père elfe qui était un aristocrate Iphénien ayant une corporation de forges d’armes.
Il avait décidé de se remarier une troisième fois après avoir perdu deux femmes humaines en couche mais qui avaient donné naissance à mes frères aîné et cadet ; Rakhonys et Corelys. J’étais considéré comme une bouche à nourrir en trop,un déchet qui ne servirait à rien, et on me le fit comprendre durant presque 16 ans.

A cet âge, je décida de partir de la demeure familiale, mon père ne me renia pas pour autant, bien au contraire. Il se servit de ses contacts pour me faire entrer dans la Maréchaussée de la Cité et je m’y suis senti tout de suite chez moi.

Je suis resté parmi les miliciens d’Olios pendant presque 60 ans. Je combattais les engeances de la corruptions durant des décennies mettant aux fers les contrevenants et exécutant au nom de la Foi les déviants. »

« Ce que je ne dis pas, ici, c’est que durant ces soixante années, je me fis un point d’honneur à connaître l’ensemble des recoins de la cité et pensant que je n’hériterais rien de mon géniteur, je commença mon expansion telle la corruption du Nord de la Théocratie.
Les criminels qui ne souhaitaient pas mourir disparaissaient quelques temps et revenaient après une mise au vert pour me servir. Je fonda ma propre famille criminelle, les Corrupteurs Sanglants, ne dévoilant pas mon identité mais me montrant comme le Corrupteur Suprême.
Des contrebandiers nous aidaient à détourner des arrivages d’oeufs de créatures corrompus et pendant de longues années, cette famille prit le contrôle du port d’Olios affirmant son autorité sans jamais tomber dans les mailles du filet de la Maréchaussée.
Je profita d’ailleurs de cela pour m’accaparer les services d’un mage renégat pour m’apprendre le psyker dans le plus grand des secrets. »

«Comme je l’ai dis, je resta dans la Maréchaussée durant soixante années avant qu’on me rappelle à mes obligations. J’avais retrouvé un certain intérêt aux yeux de mon père lorsque mon frère cadet fut tué par des pirates lors du pillage d’un navire commercial des Terresangorion. Il me sorti de mon cocon pour m’apprendre les ficelles du commerce et de son métier pour me propulser à la tête d’une flottille de commerce de la flotte familiale, remplaçant par conséquent mon frère décédé. J’y resta quarante années à aller selon les désirs de la cité et des partenaires commerciaux de mon père. »

« Ce que je ne dis pas, c’est que je détourna des navires, moins imposants que la moyenne, pour servir à mon trafic international de créatures corrompues. Pendant ces quarante années, les Corrupteurs Sanglants se renforcèrent considérablement. »

«Mais il a fallu que la Divinité qui régissait nos vies décide qu’il était temps que je remonte dans l’estime de mon père une nouvelle fois, lorsque mon aîné mourut des mains de la plèbe d’Olios en l’an 266, quatre années avant l’attentat contre le Souverain Irradiant. Il m’envoya alors auprès de lui, accablé par le chagrin, il ne pouvait régir sa propre corporation et décida de m’y mettre à sa tête. Je profita de cela pour permettre  à la corporation Terresangorion de se faire bien voir en donnant du meilleur matériel aux miliciens de la Maréchaussée.
Je pensais pouvoir me faire bien voir, mais, pour cela il fallait avoir une bonne image publique. Mon père décida de me fiancer. Une dame de la haute. Je ne voulais pas de ça et elle non plus, nous étions au moins d’accord sur cela. Nous avons donc conclu que ce mariage ne sera entériné uniquement que lorsque mon paternel décédera.

Cela durera 29 années, 29 années où les deux partis se rencontrèrent sur l’insistance de mon père mais qui ne se conclut pas par le mariage tant espéré de mon père qui se mit à décrépir à vue d’oeil, malheureux pour un elfe, vous me direz.

Ce mariage eut lieu en l’an 295 après qu’enfin mon paternel décéda. Oui, il était temps, Un enfant, mon héritier dont j'allais choyer l'existence était né.
Je pris la tête de la Maison Terresangorion et en cette qualité, je pus siéger à l’assemblée nobiliaire, dont les membres que je connaissais pour la plupart m’offrirent le poste de Connétable de la Maréchaussée auquel j’avais donné ma candidature.

Nous sommes en l’An 300 et malgré les guerres qui rongent notre monde, il y aura toujours des irréductibles pour prôner le bien de notre société Iphénienne et j’en fais parti. En ma qualité de Connétable, d’Aristocrate et surtout de sujet du Souverain Irradiant, ma patrie passera en première. »

« Et bien sûr, l’empire criminel que je tente de créer. Ce que je n’ai pas dis, c’est que ce poste à la Maréchaussée m’a donné des envies de conquête. J’ai désormais envie de prendre le contrôle des bas-fonds d’Olios et ainsi montrer que le bâtard de sang Terresangorion n’est pas juste un bouche-trou. »