-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Ivy Twig [terminé]

2 participants

Aller en bas

Ivy Twig [terminé] Empty Ivy Twig [terminé]

Message  Ivy Twig Sam 11 Fév - 18:01



Ivyenella Twig


Race : Humaine et... on ne sait pas trop, mais il y a du sang exotique là dedans.

Sexe : Féminin

Âge : 20 ans

Taille : 1m71

Rôle ou personnage prédéfini : Non

Alignement : Loyal neutre


Faction/Ville : Havresac

Métier : Voyante, marabouteuse, arnaqueuse à la boutique du Bunyip. Sorcière du Sabbat itinérante.

Aptitudes souhaitées : Féticheur 2, Rôdeur 1 (urbain)

Artéfact, gadget ou animal demandé : Rôdeur 1 : une pelote à épingles accrochée à son poignet, remplie d'un poison paralysant et un assortiment d'aiguilles qui va avec (entre 5 et 30 cm)



Description physique


Des traits fins, des yeux de chat, des lèvres pleines et enjôleuses. Un visage d’une beauté unique, encadré d’une chevelure de soie, dont les boucles lisses et d’un noir de jais viennent caresser le creux des reins galbés de son corps mince, souple et athlétique. Voilà ce qu’Ivy aurait aimé avoir, et ce qu’on a longtemps cru qu’elle aurait. Car en vérité, Ivy n’est pas très belle. Le dieu qui l’a façonnée devait être bourré ce jour là, et s’est contenté de la modeler approximativement, tout en angles. Chez Ivy, tout est trop. Son menton est trop long, son nez trop court, ses doigts trop maigres et ses genoux trop arqués. Chez elle, tout est saillant, depuis les pointes de ses cheveux (trop) raides, jusqu’à ses coudes et ses omoplates osseuses, en passant par ses oreilles à la courbe pointue. Et chez elle, tout est abîmé. Ses ongles noirâtres sont cassés, ses lèvres gercées, et teintées par les potions qu’elle s’enfile, et sa voix rauque s’éraille lorsqu’elle chantonne.

Comment une si jolie enfant a-t-elle pu en arriver là ? Personne n’ose rien dire, mais au fond, chacun sait. C’est qu’elle doit avoir une moche créature parmi ses ancêtres. Ça se voit qu’elle est mélangée, même si elle tire quand même bien sur l’humaine. Avec un elfe ? Impossible, même avec les oreilles. Un orc, alors. Ça expliquerait son teint maladif et verdâtre, son menton prognathe et ses canines pointues. Et un gobelin ? Vu la vitesse à laquelle ses doigts agiles empochent les pièces d’or, ça se laisserait croire. En tous cas, pas difficile d’imaginer qu’il y a un grand-père à la peau verte quelque part.

Ça la gêne un peu quand même, Ivy, d’être laide. Du coup, elle passe son temps à tirer la gueule. Elle rumine, en regardant passer les gens plus beaux qu’elle, et elle se demande si elle ne pourrait pas voler un peu de leur beauté et l’enfermer dans une bague qu’elle porterait. Mais pour l’instant, elle se contente d’être moche et de l’assumer. Elle marche la tête droite, fixant ceux qui la fixent jusqu’à ce qu’ils détournent le regard en premier, et transpire bizarrement l’assurance derrière ses vêtements sombres. Faut dire qu’elle a l’air un peu folle, aussi, et qu’on a peur qu’elle vienne nous fourrer dans l’oeil l’une des longues aiguilles qu’elle trimballe partout si on ne rigole pas à ses blagues. Ou si on en rigole trop…



Caractère


On dit souvent que lorsqu’on est laid, il faut savoir être gentil pour compenser. Voilà bien un adage avec lequel Ivy essuie ses bottes boueuses. Ivy n’est pas vraiment gentille, et ça ne la dérange pas plus que ça. La vérité, c’est qu’elle choisit avec soin ceux qui méritent son amitié qu’elle imagine inestimable, et que le reste peut bien crever la bouche ouverte, pour ce que ça lui fait. Contrairement à d’autres, elle ne fait même pas l’effort de le cacher. Tout ce qu’elle raconte est teinté de mesquinerie, de méchanceté et d’impatience, et plus d’une fois on l’entend déclamer de longues tirades piquantes et acerbes. Moqueuse, caustique, cynique et commère, elle aura toujours un avis honnête à donner sur une situation, qu’on veuille l’entendre ou non.

Pourtant, elle n’est pas cruelle pour autant. Le mal est nécessaire, mais jamais gratuit à ses yeux. Sauf envers les hommes, qui le méritent par le simple fait d’être nés hommes, et qui, si on la laissait faire, finiraient tous sur la Stèle des Pénitents. Voilà ce qu’elle clame à ses soeurs, et on l’écoute en hochant la tête distraitement, car au fond, tout le monde sait qu’Ivy, ça n’est que de la gueule. Elle est fourbe et traître autant qu’elle est lâche et égoïste, et on sait qu’elle déteste se battre à la loyale, préférant éliminer ses ennemis par ses petites ruses couardes que de s’adonner à des démonstrations de puissances virilistes.

C’est probablement la raison pour laquelle les arts des féticheurs lui correspondent si bien. Quoi de plus amusant que de voir la tête de Siora, la plus belle pute du port, bourgeonner comme un chou fleur après qu’elle a enfilé un collier mystérieux soit-disant laissé sur son oreiller par un admirateur. Ou d’attendre tous les matins à la terrasse du Goujon Riant que le Gros Louis, qui lui a un jour dit qu’elle était laide - un comble ! - se torde soudain de douleur, toujours au même endroit, avant de se précipiter dans l’établissement en serrant ses mains sur son amble postérieur. Atteindra-t-il les sanitaires à temps ? Si oui, tant mieux pour lui. Et si non, Ivy se commandera un petit verre de rhum à ajouter à son café, pour récompenser le travail bien fait.

Car Ivy est une farceuse. Une boute-en-train, certain diraient même. Difficile d’imaginer cette peste mettre l’ambiance, et pourtant, elle est souvent la première à entraîner ses compagnons dans ses idées toujours plus loufoques. On ne pourra jamais lui reprocher un manque de créativité, ou un refus de relever un défi. Adepte des paris amicaux ou non, elle finit toujours par renverser les situations à son avantage, on ne sait trop comment. Un mélange de débrouillardise et de refus de se laisser faire, sans doute. Rien à voir avec un quelconque gri-gri planqué sous sa chemise, et dont elle finira par révéler l’existence à ceux qu’elle a élus, en riant sous cape.

C’est pour ça qu’on l’aime bien, au fond, malgré son mauvais caractère. Pour ces instants de complicité dont elle a le secret, et qui se révèlent souvent aux moments les plus inattendus.



Histoire


Chaque année, à l’approche de la Samhain, quand les bois prennent des odeurs de mousse et de champignons, Dame Houlssonne se dit qu’elle est désormais trop âgée pour accompagner ses filles en excursion dans les forêts de l’île, et que cette fois sera la dernière. Et pourtant, malgré son dos qui grince de plus en plus le matin, malgré ses genoux qui souffrent de l’humidité, et malgré ses pieds qui enflent dans ses souliers vernis, elle y retourne, chaque année. Elle respire avec bonheur le parfum des écorces humides, fait glisser sa serpe sur les branches de gui, et écoute avec joie les piaillements des oiseaux, tout en lançant des regards sévères aux filles qui traînassent.
Cette année, Dame Houlssonne fait une pause un peu plus tôt que prévu. Elle pose son noble derrière sur une souche pourrie et masse ses pieds gonflés par la marche. Allez Folcoche, se dit elle, cette année, c’est la dernière. Profite du champ du coucou tant que tu peux encore l’entendre. Et elle tend l’oreille. Mais ce n’est pas le coucou qu’elle entend.
Dans un vieux chêne, il y a un nid, et ce ce nid s’élèvent des babillements. Elera, la plus agile des filles, est envoyée grimper au sommet de l’arbre, et bientôt le verdict tombe. C’est un bébé ! Un bambin de quelques semaines à peine, une petite fille nue comme un ver qui se tortille entre les branchettes et les plumes abandonnées. Le nid est descendu, et toutes se penchent dessus avec ravissement. C’est le plus joli bébé qu’elles n’ont jamais vue, avec ses grands yeux sombres, ses fossettes rieuses et ses petits pieds potelés. La nourrisson passe de bras en bras, jusqu’à Dame Houlssonne qui la cale sur sa hanche, non sans oublier de chatouiller son petit ventre dodu. Comment l’enfant est elle arrivée dans un nid, tout en haut d’un arbre ? D’où vient elle, où est sa mère ? Toutes ces questions n’ont plus d’importance à la seconde même ou Dame Houlssonne décide que la petite appartiendra au Sabbat. Elle la nomme Ivyenella, comme la grande potionniste du second siècle, et Twig, parce qu’on l’a trouvée dans un nid. Et le groupe prend le chemin du retour, en hâte. Folcoche n’a même plus mal aux pieds.

Chaque fille de Sabbat était choyée, adorée, dorlotée. Mais peu l’avaient autant été qu’Ivy. La petite fille grandit dans un cocon de bonheur et d’admiration. On contemple son joli visage en se disant que plus tard, elle ferait tourner toutes les têtes. On loue ses talents pour la magie, que peu ont manifesté aussi tôt. Ses travaux de couture provoquent des cris d’admiration, ses bonnes manières sont félicitées, on envie sa façon de bouger et parler. Son caractère espiègle lui vaut des passe-droit, et souvent, on ferme les yeux sur ses adorables farces et taquineries. Parfois, Ivy pose sur ses cheveux des couronnes de fleurs séchées et avec ses soeurs, elle joue à la Matriarche Suprême et ses filles. La seule qui ne se prête pas au jeu, c’est Ilia, car elle est la seule à supplanter Ivy dans absolument tout. Et Ivy ne lui en veut même pas. Au contraire, on les voit courir main dans la main dans les couloirs du castel. Ensemble, elles glissent des cigares dans le bec des crapaud pour voir s’ils explosent, et découvrent avec déception que non. Ensemble, elles s’introduisent dans le bureau de Folcoche pour y lire en secret l’énorme grimoire de potions, et en arrachent une page pour essayer. Elles n’ont pas de mélasse, du miel suffira. Elles n’ont pas d’yeux de tritons, ceux d’une sardine suffiront. Elles se demandent ce que peut bien être l’extrême essence du vif de pucelle, et faute de mieux, écrasent des pucerons dans un bol pour les ajouter au mélange. Puis, elles s’enfuient en hurlant, alors que le bol fond dans une odeur âcre, puis le plancher en dessous, puis la pierre. C’est un trou de presque trente centimètres de profondeur qui se creusera dans le sol du dortoir ouest du castel, avant qu’on intervienne.

Le duo inséparable devient bientôt un trio. À l’arrivée d’Eileen au castel, on chuchote déjà. Il paraît qu’elle a des dents grandes comme ça, une queue de paon, et des yeux enflammés. La petite n’a en vérité rien d’autre qu’un grand chapeau baveux et puant. Avant de se moquer, on attend. Ilia et Ivy s’avancent, et jaugent la nouvelle venue du regard, dans un examen impudique. Puis, Ilia hoche la tête. « Nous serons des jumelles. » déclare Ivy avec un sourire. « Triplettes. » corrige Ilia. Et voici qu’elles sont désormais toutes nées le même jour. Et, puisqu’elle est adoptée, personne ne fait de remarque sur le chapeau.

Pour Ivy, rien n’existe au dehors des murs du castel. Elle sait bien sûr qu’il y a le port, qu’on entend au loin, et les hommes, qu’il ne faut surtout pas approcher car ils sont mauvais. Mais elle n’envie pas cette vie à l’extérieur, car elle a tout ce dont elle a besoin ici. Elle a ses soeurs, qu’elle aime et qui l’aiment, elle a ses grimoires, ses sortilèges, et Manny, le petit serpent noir qu’elle a trouvé et ramené en secret dans sa chambre, et qu’elle s’amuse à voir remonter le long de son bras en glissant sans un bruit. Elle l’adore, elle l’a dans sa poche alors qu’elle présente fièrement l’amulette ensorcelée qu’elle a réalisé pour la Malédiction. Mais lorsqu’on la force à porter le pendentif, et qu’autour d’elle, les ombres deviennent gigantesques, les murs écrasants, et que les crocs de Manny dégoulinent de poison, elle hurle, et piétine le serpent jusqu’à ce qu’il ne reste de lui qu’une bouillie sanglante de peau et d’os. Pendant les sept jours de la Malédiction, elle reste prostrée dans un coin de sa chambre, en proie à ses cauchemars. Ses yeux s’écarquillent de peur au moindre bruit et s’enfoncent dans leurs orbites, sa voix se brise et sa gorge saigne à force de hurler de terreur. Ses cheveux se dressent sur sa tête, et lorsqu’enfin on vient la délivrer de son supplice, c’est une Ivy métamorphosée que Folcoche tire de sa chambre. La fillette semble brisée, et elle ne s’en remettra jamais vraiment. Ses yeux resteront caves, sa voix éraillée, et sa silhouette recroquevillée.

Pour couronner le tout, Ivy grandit avec toute l’ingratitude de l’adolescence. Ses jambes et ses bras poussent de manière inégale, lui donnant un air d’épouvantail trop maigre, et son visage s’allonge bizarrement. De la belle enfant, il ne reste qu’une étrange poupée un peu inquiétante, et Ivy souffre de ce changement soudain. Elle pleure en regardant sa taille maigre et son menton désormais trop pointu, ses pommettes saillantes et ses lèvres sèches. Lorsqu’elle sort en ville pour faire les courses du castel, les mendiants à la gueule vérolée font une grimace, et les jeunes mousses assis à la taverne l’arrosent de quolibets jusqu’à ce qu’elle ait tourné au coin de la rue. Et Ivy se colore d’amertume. Elle devient méchante et mauvaise avec le monde extérieur, et avec elle-même. Elle hait ces hommes qui, puisqu’elle n’est pas belle, la piétinent sans pitié. Elle hait son corps, son visage, et sa beauté perdue, et bientôt, elle se jure qu’elle la retrouvera, et que ce jour, ils en souffriraient tous. Elle tente de racheter sa silhouette en cousant des robes et des chemises toujours plus travaillées, mais elle se rend vite à l’évidence. Même son talent en couture ne saurait racheter son physique.

Heureusement qu’il y a ses soeurs. Ilia et Eileen l’aiment tout autant qu’avant, peut-être même plus, et Ivy finit par accepter la réalité. Elle ne sera plus jamais aussi jolie qu’avant, mais la laideur n’a jamais été un frein au pouvoir. Si Ilia se catapulte loin au dessus du sommet, Ivy se plonge dans les sortilèges et la divination, pour laquelle elle se s’avère particulièrement douée. Rapidement, elle a lu la vie de l’entièreté de ses soeurs dans les lignes de leurs mains, et tous les soirs, elle annonce le temps qu’il fera le lendemain en observant ses feuilles de thé. Ce n’est cependant que lorsqu’elle prédit avec succès le naufrage du Fortuna II à l’aide de ses osselets que Dame Houlssonne la fait venir dans son bureau. Tranquillement, elle l’assoit, lui propose du thé et un biscuit au gingembre. Ivy remarque que Dame Houlssonne non plus n’est pas très belle, et s’étonne de ne le voir que maintenant. Pourtant, c’est l’une des meilleures ritualistes qu’elle connaisse. Et, avec toute la droiture dont elle est capable, Dame Houlssonne parle à Ivy des Destinées. Qu’elle travaille dur, qu’elle s’assagisse, et elle pourra les rejoindre. Mais pas pour l’instant, car elle est encore trop jeune, et son esprit trop volatile. Il faut dire qu’Ivy n’est pas un modèle de comportement. On la rattrape souvent le soir, alors qu’elle tente de franchir les grilles du castel en catimini, et on retrouve sous son matelas nombre de petits objets qu’on sait volés aux bourgeois de la ville. Parfois, c’est un marchand furieux qui vient tambouriner à la porte, se plaignant des tours qu’elle joue à ses clients, ou un marin en colère d’avoir été roulé aux cartes. On a peur qu’elle finisse par avoir une mauvaise influence sur ses camarades, mais Ivy n’est pas stupide. Le statut de Destinée lui pend devant les yeux, et elle rêve de se l’approprier. Elle garde donc ses farces pour elle, et travaille sur son avenir.

Ivy grandit encore. Elle est désormais une jeune femme qui ne craint plus son apparence et qui a appris à vivre avec. Un peu. Lorsqu’elle s’observe dans le miroir, elle se dit que ça pourrait être pire, et que sous un certain angle, on peut voir un peu de son ancienne beauté ressurgir, et ça la fait sourire. Mais surtout, il y a la boutique. Le Bunyip, c’était l’idée d’Eileen. Ilia a depuis longtemps suivi son propre chemin, bien au delà de ce qu’elles ne pourront jamais accomplir. Mais ensemble, elles forment le duo le plus convoité d’Havresac, ou presque. Eileen pour ses produits, Ivy pour ses prédictions.
Elle occupe une salle sombre, derrière le comptoir, où les clients défilent les uns après les autres, et où la queue s’étend parfois jusqu’au bout de la rue avant les grandes pêches. Et Ivy affabule souvent, rassure beaucoup, alors qu’elle observe ses clients à travers des cristaux ou plante des aiguilles d’acupuncture dans la plante de leurs pieds. Elle écoute les matrones qui viennent se plaindre de leurs maris violents, et elle les rassure : ils ne feront pas long feu. Elle écoute les jeunes femmes au coeur brisé et à l’esprit transi et fulmine avec elle contre ces salauds d’hommes. Elle prédit amour, gloire, fortune et bonne santé à ceux qui viennent lui demander.

Ses prédictions sont floues. Elles n’indiquent rien avec précision, et demeurent la plupart du temps des énigmes, même pour elle. Mais ceux qui ressortent de son atelier ont le sourire aux lèvres. Même les hommes, à qui elle prend comme paiement la première phalange de leur majeur, qu’elle coupe d’un coup de ses gros ciseaux de couture en argent. Jamais aux femmes. Sur ces os, elle grave des symboles qu’elle charge de magie, puis elle les gardes dans une bourse autour de son cou. Ces osselets là feront sa puissance. Elle ne les utilise que lorsqu’elle veut véritablement savoir.
Comme ce soir là, où Bill Hamon entre chez elle. Bill est le chef de la mafia du quartier des Brassés, et dans sa main, Ivy voit que sa vie s’arrête net ce soir là. Mais Bill n’est pas d’accord. Elle en est sûre pourtant, elle vérifie, et les osselets ne mentent jamais. Mais Bill n’est toujours pas d’accord. Il écarte les tissus de sa veste pour brandir un révolver,  qu’il colle entre les yeux d’Ivy. Mais à peine a-t-il le temps de presser la détente que ses yeux roulent dans leurs orbites et que sa langue se déroule hors de sa bouche. Son bras tombe le long de son corps, et un filet de sang coule sur son visage. Au coin de son oeil, une longue aiguille à tricoter est venue se planter, jusque dans son lobe frontal. Lobotomie éclair. On retrouvera Bill Hamon le lendemain matin, alors qu’il errait sur les quais la bave aux lèvres, sans oreilles, sans ongles et sans couilles.

Ce jour là, Ivy sait qu’elle est prête. Elle se promène, armée d’une assurance nouvelle que rien ne saurait ébranler, à part peut-être la robe qu’Eileen a fait pour elle. Elle se voit, lors de sa première assemblée, alors qu’elle se penche pour rattraper le parchemin qui lui a glissé des mains, et qu’un murmure horrifié et des rires moqueurs s’élèvent de toute part. Et soudain, elle est nue. Non, sa robe sublime est transparente. Elle se voit en train de hurler, à deux doigts de la crise de nerfs, pendant qu’elle pousse Eileen qui titube dans un concert de bruit de pets. Et elle se voit quand on les exclue toutes les deux de la salle, alors qu’elles pleurent de rire de leur humiliation respective. Et dire qu’Ivy s’était presque sentie mal d’avoir joué cette farce à Eileen en voyant sa robe.

Malgré ces enfantillages, Eileen est jugée digne de rejoindre les Destinées, et soudain, Ivy se retrouve seule. Rester à la boutique n’a plus vraiment la même saveur, désormais, et souvent, Ivy déambule dans les rues, sans véritable but. Elle s’isole un peu, se calme. Elle construit bon nombre de fétiches et d’amulettes, d’attrape-rêves et de bracelets promesses qu’elle abandonne tout aussi vite. C’est qu’il lui manque une pièce à son jeu d’osselets, et qu’elle n’a pas vraiment envie de l’ajouter. Mais un soir, elle prend son courage à deux mains, et les grands ciseaux d’argent se ferment à nouveau. La douleur est telle qu’elle pense qu’elle va s’évanouir, mais elle résiste. Et enfin, le jeu est terminé.

Grâce à cela, elle deviendra une Destinée. Folcoche la regarde en cachant son sourire, alors qu’elle part chercher l’encre de l’Éternité. Ivy n’a pas le temps d’attendre qu’un homme soit assez malheureux pour mourir, et elle est désormais assez forte pour obtenir ce qu’elle veut. Elle enroule autour de son cou un collier simple, orné d’une pierre de mauvaise facture, et pour la première fois depuis des années, elle est à nouveau belle. Ivy s’observe dans la glace et voudrait rester ainsi pour toujours, mais elle sent sous sa peau que le sortilège rampe et la brûle cruellement. Alors elle se dépêche.
Le premier marin qu’elle croise à une triste gueule avinée, et l’allure de ceux que les femmes n’aiment pas. Il ne faut qu’un sourire pour qu’il suive, et qu’il vienne coller à elle son étreinte moite et ses mains fébriles. Elle glisse dans sa poche une mèche de ses cheveux ensorcelée, et se dérobe, rieuse. Pendant la nuit, il la cherche et, depuis la boutique, elle tord sa volonté. Il pleure, renifle, appelle et s’obsède. Et lorsqu’il n’a plus d’espoir, il s’enfonce dans les bois en trébuchant.
Le lendemain, Ivy vient orner son ventre d’un petit serpent noir, qui rappelle Manny. Dix ans plus tard, elle n’a jamais oublié ce premier meurtre, et pour qu’il reste à jamais dans sa mémoire, elle a chargé l’encre de pigments de charoïte et d’une goutte de venin de mamba noir, comme Manny. Et désormais, à chaque fois qu’elle voit le serpent se tortiller le long de ses veines, elle pense à tout ce qu’elle a perdu, et tout ce qu’elle a réussi.

Elle est une Destinée. Elle fera de grande choses, un jour. Elle s’élèvera au dessus du monde, son nom sera connu par delà les mers, jusqu’aux continents inconnus de l’est. Elle est la force du Sabbat, la vengeance des Femmes et la lueur de l’Occulte. Un jour, ils tomberont tous, et elles règneront en maîtresses.






A propos de toi


Pseudo : Kew

Avatar + artiste : UC

Comment as-tu connu le forum ? : Bouche à oreille

Quelque chose à dire ? : Coucou




Dernière édition par Ivy Twig le Lun 13 Fév - 0:45, édité 2 fois
Ivy Twig
Ivy Twig

Féminin Messages : 23

Feuille de personnage
Informations:
Arbre de talent: OCCULTE
Talent choisi: Féticheur
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue2/5Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (2/5)
Arbre de talent: PHYSIQUE
Talent choisi: Rôdeur (urbain)
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue1/5Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (1/5)
Arbre de talent:
Talent choisi: Transmutation, Berserker, etc...
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue0/0Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (0/0)

Revenir en haut Aller en bas

Ivy Twig [terminé] Empty Re: Ivy Twig [terminé]

Message  Ivy Twig Lun 13 Fév - 0:42

C'est finito !
Ivy Twig
Ivy Twig

Féminin Messages : 23

Feuille de personnage
Informations:
Arbre de talent: OCCULTE
Talent choisi: Féticheur
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue2/5Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (2/5)
Arbre de talent: PHYSIQUE
Talent choisi: Rôdeur (urbain)
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue1/5Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (1/5)
Arbre de talent:
Talent choisi: Transmutation, Berserker, etc...
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue0/0Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (0/0)

Revenir en haut Aller en bas

Ivy Twig [terminé] Empty Re: Ivy Twig [terminé]

Message  Orith Lun 13 Fév - 15:06

Mamamamama ! Un amour cette Ivy ! J'ai versé une petite larme à la mort de Manny et je comprends aisément la peine ressentie ! Cette jeune fleure devenue limace a pris une revanche contre le monde après son traumatisme effroyable ! Les hommes n'ont qu'à bien se tenir, Bill servira d'avertissement aux trop zélés !


FICHE VALIDÉE !


Pour cette membre des destinée, les puntos suivant : 351 pièces d'or, juste pour être meilleur que chapeau qui pue !
Orith
Orith
Admin

Autre / Ne pas divulguer Messages : 531

Feuille de personnage
Informations:
Arbre de talent:
Talent choisi: Transmutation, Berserker, etc...
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue0/0Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (0/0)
Arbre de talent:
Talent choisi: Transmutation, Berserker, etc...
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue0/0Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (0/0)
Arbre de talent:
Talent choisi: Transmutation, Berserker, etc...
Niveau:
Ivy Twig [terminé] Left_bar_bleue0/0Ivy Twig [terminé] Empty_bar_bleue  (0/0)

Revenir en haut Aller en bas

Ivy Twig [terminé] Empty Re: Ivy Twig [terminé]

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum