Même selon les standards Orc, Malko est un beau rejeton, 2m30 au garrot, beaux bestiaux hein ? Bref, partons du principe qu’il vous a permis de le regarder sans son imposante armure, ce qui n’est pas dit, a moins que vous soyez un succube, une prostituée ou des latrines.

Sa peau, d’un vert pâle en raison de son métissage, est bardée de cicatrices et de divers tatouages ésotériques d'un rouge pourpré. Son visage, peu amène, est caractérisé par des crocs partant du bas de la mâchoire vers le haut, démontrant sans qu’il n'ouvre la bouche qu’il n’est clairement pas végétarien. C’est encore pire les rares fois où il vous montrera sourire carnassier. Sa chevelure courte est d’un brun sombre, taillée en mohawk, rasée sur les côtés, même sa coupe de cheveux vous dit clairement « viens pas m’faire chier. » Oui. Des traits légèrement plus fin que la plupart de ses congénères suggèrent son engeance, mais entre sa mâchoire carrée, ses joues creuses et ses sourcils perpétuellement froncés, ses interlocuteurs comprennent vite qu’il n’est pas vraiment le type le plus amène que vous croiserez aujourd’hui. Enfin, si ses yeux étaient auparavant d’un noir de jais, ils sont désormais d’un jaune-orangé flamboyant qui peut devenir rougeoyant quand il succombe à ses plus bas instincts, premier symbole de son pacte avec son Eidolon.

La plupart du temps, pour ne pas dire tout le temps, Mal aime porter son armure lourde à l’allure des plus sinistre. Cette imposante armure de plates, stylisée, montre que le semi-orc a des goûts plutôt gênant, voir terrifiant en matière de décoration : crânes, gueule de démons, crocs, pointes et griffes sont les attributs de cette armure sinistre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que découvrir un Malko dans des souterrains ou dans la nuit noire n’est clairement pas particulièrement agréable, effet encore renforcé par sa lourde voix caverneuse, a la diction lente, agressive et aux accents furieux, sinon ombrageux et impatients.
Cette envie de faire naitre la terreur a sa vue lui vient probablement de sa vie de gladiateur, où le combat est autant un spectacle qu'une mise a mort.
Large et immense, Malko vous regarde du haut de son cou épais et de son poitrail massif, son visage caché derrière son casque a trois pointe d'où seuls ses yeux luminescent sont visibles par une fente étroite alors qu'il cache son visage derrière un tissu d'un noir de jais. Des bras épais comme des petits troncs d'arbres vous assurent d'une force né tant de son ascendance Orc ainsi que d'une vie de combat perpétuel.

Gambadant joyeusement à ses côtés, son fidèle Eidolon ressemble vaguement à un bâtard entre un petit diablotin malingre et un gobelin cancéreux, a la peau brune, éternellement voûté, il n'hésite pas à gravir son imposant hôte pour se planquer sous ses épaulettes. Deux petits yeux jaunâtres et mauvais vous fixent comme un enfant affamé regarde un chien bien trop nourri, tandis que ses doigts semblent déjà prêts à vous étrangler pour vous dévorer si vous accordez trop d'attention au chevalier d'acier.
 

Les orcs sont déjà connu pour leurs aspects les plus cruels et furieux. Un semi-orc ayant grandi dans une société aussi chaotique, en ayant subi ses pires aspects, pourrait-il être différents ? Peut-être, mais pas Mal. Mal est envieux, mauvais, furieux, égocentrique, vicieux et particulièrement cupide. Très loin d’incarner le juste chevalier, Malko est un être qui considère l’absolue majorité des êtres, intelligents ou non, comme de simple moyens de s’amuser. En même temps, quand votre meilleur, et seul ami est un démon, ça montre déjà l’idée. Doté d’une soif de violence et d’un sadisme à toute épreuve, Malko verra souvent la souffrance des autres comme un divertissement, sinon une source de plaisir.
La loi du plus fort est pour lui une vérité absolue et, s’il sert l’Empereur, c’est simplement que pour lui, cet être est le dominant de la société de l'Empire, c'est donc lui qu'il faut servir. Loin d’être d’une loyauté a toute épreuve, il attend simplement son heure pour retourner dans ses montagnes natales pour y imposer sa domination. S’il n’est pas stupide, loin de la, Mal n’est pas vraiment le genre de type a tout planifier, voir quinze coup en avance, tout ca. Non, fort heureusement pour le reste du monde, Mal tient de son lignage Orc leur façon de voir les choses, au jour le jour, alors qu’il tient de sa parentée humaine une capacité a rêver et imaginer les choses les plus sordides ainsi qu’une ambition dévorante. Non, vraiment, la seule chose dans laquelle il est méticuleux c'est dans sa volonté de devenir le batard le plus dangereux de ces terres et, si possible, en faisant le plus mal aux autres possibles, juste pour le plaisir.
Ambitieux est un autre terme qui pourrait fort bien correspondre au semi-orc, car le moins que l'on puisse dire, c'est que Mal est particulièrement avide de pouvoir, mais pourrait-on en attendre autrement d'un être ayant pactisé avec les démons ? Ainsi, Malko pourrait bien détruire le monde entier, a la condition qu'il puisse régner sur le tas de cendre qui en resteras. Une ambition dévorante sans doute née de ses origines extrêmement modeste et influencé par son fidèle Biscornu ?
Ceci dit, ayant vécu comme esclave ou comme invité au sein d'un Empire guère patient avec les fauteurs de trouble, Malko a appris a ses dépend a être discret sur ses réels intentions, feignant le plus souvent être un semi-orc stupide et loyal comme il en existe des milliers sur ces terres, menteur est donc un autre sympathique terme qu'on peut lui appliquer.

Voilà quelques dizaines d'années dans les montagnes septentrionales, un guerrier orc du clan des Machenfer s'enticha d'une esclave humaine récupérée lors d'une mission de mercenariat pour l'Empire. Passons sur les détails, mais de cette union naquit un nouvel esclave, du nom de Dinard, inutile, dans la langue guttural du clan. Au sein de la société cruelle des orcs, les femmes et les enfants sont déjà des esclaves, mais les bâtards sont encore plus maltraités et celui qui deviendrait, bien des années plus tard, Malko le terrifiant connu une enfance des plus sordide et malheureuse. Battu, frappé, affamé, éloigné de sa mère par la maladie qui finit par la libérée, Dinard était employé à toutes les taches les plus viles et les plus dangereuses qu'un clan orc peut réserver à ses rejetons. Même parmi les autres jeunes orcs, Dinard était un reclus qui servait plus de souffre-douleur que de compagnons d'infortune. Dans son enfance, il découvrit la cruauté et l'injustice et Dinard devint vite l'image parfaite de l'esclave : silencieux, obéissant, morne et presque livide.


Le clan Machenfer était un clan connu pour ses vastes mines de fer dans la partie orientale des montagnes, une propriété qu'ils défendaient bec et ongles comme les autres clans et prédateurs, mais qui leur permettaient d'offrir a leur guerrier des armures lourdes et des armes de bonnes factures. Dinard, bien qu'il n'était qu'un encore qu'un enfant, était souvent utilisé pour se faufiler dans des souterrains où les autres orcs plus massif que lui ne pouvaient pas se rendre, afin de servir d'éclaireur, voir comme appât pour les terribles prédateurs et les clans de Troglodytes se terrant dans les vastes souterrains sous les montagnes. C'est dans ces ténèbres que le jeune Dinard découvrit pour la première fois la paix et le repos, aussi étrange que cela puisse paraître, dès sa plus tendre enfance, les recoins sombres devinrent pour lui synonyme de repaire et de tranquillité, alors que la lumière, le monde extérieur n'était pour lui que là où il devait subir la violence d'autrui, un goût qu'il garde encore aujourd'hui, d'ailleurs.

La vie d'un jeune tunnelier n'était pas douce, ni sans danger, car son rôle était de débusquer, puis d'attirer dans les passages plus larges les prédateurs naturels des mineurs, afin que les guerriers puissent leur tomber dessus à leur tour. Ce rôle, en revanche, fit progressivement du jeune Dinard un être musculeux, très attentif et indépendant, car voir un autre jeune orc se faire dévorer la tête par un Ecimeur vous enjoint, naturellement, a une très grande prudence dans les vastes souterrain des montagnes. Année après année, alors qu'il grandissait, il hésita maintes fois à disparaître pour de bons dans les vastes mines, grotte et cavernes pour y trouver refuge pour de bons, mais il était encore trop jeune pour subvenir à ses besoins et il devait donc toujours obéir à ses maîtres, parents et bourreaux. Il faut dire que bien que semi-humain, on n'avait rien enseigné d'autres à Dinard que le strict minimum pour comprendre les ordres et qu'il n'avait jamais connu que son triste mode de vie de victime.
C'est au cours d'une de ces maraudes qu'il commença a avoir la sensation d'être épié par quelque chose. Parfois, dans les tréfonds de la terre, il pouvait entendre des grattements, grognements et murmures qui semblaient le suivre jusque dans son sommeil une fois revenu au camp. Sans le savoir, Dinard était sur le point de rencontrer son premier et meilleur ami. Son esprit de jeune esclave, encore simpliste et brouillon en matière de réflexion, pensait simplement qu'une nouvelle forme de monstre était apparu dans les grottes infinies d'où son peuple tirait les minerais et que cette créature avait quelques capacités psychiques. En un sens, il n'avait pas tout a fait tord, hélas, aucun Machefer ne s'intéressait vraiment aux babillages excité d'un jeune semi-orc, encore moins a sa santé mentale.

C'est au cours d'une autre mission suicidaire dans les tréfonds, alors que lui et un autre jeune orc était poursuivi par un énorme Manumala que la voix dans sa tête lui indiqua un passage. Son compagnon le suivit à travers le dédale et ils finirent par arriver dans une vaste grotte aux murs décorés de grand signes ésotériques, et autres symboles qu'un magicien compétant aurait immédiatement reconnu comme des runes démoniaque. Au centre, un petit autel mal éclairé par les faibles torches des deux orcs.
Alors que l'autre jeune orc parcourait la pièce en se disant que cet endroit devait être le repaire d'un sorcier particulièrement dérangé, Dinard ne pouvait plus vraiment entendre quoi que ce soit, car la voix dans sa tête devenait forte, insistante et terriblement directive.
*TUE !* lui dit et lui répéta la voix nasillarde. *Tue ! Et découvre ton destin !*
Mal avait les mains plaquées sur les oreilles, celle-ci bourdonnait tellement qu'il avait l'impression que sa tête allait exploser. Sans qu'il ne comprenne pourquoi, alors que le jeune orc lui tournait le dos, Dinard saisit une pierre et avança d'un pas décidé vers le jeune orc, qui, comme les autres, le tyrannisait d'ordinaire. Le bâtard frappa par surprise son infortuné compagnon et commit alors son premier sacrifice. Alors qu'il continuait de frapper le malheureux tombé au sol, de petits yeux jaunâtres apparurent dans les ombres, observant en silence le semi-orc qui venait de réaliser son premier meurtre de sang-froid, le premier d'une longue liste.

Dinard, reprenant progressivement conscience en fixant la mare sanglante qu'était quelques secondes auparavant la cervelle du jeune orc, releva la tête vers le nouvel arrivant.

"Salut a toi, jeune maître, le pacte est donc scellé ! Nous sommes désor..."

"Quoi pacte ? Quoi toi vouloir nabot ?!"

"Oh, c'est bien ma veine, mon élu est un idiot !"

Dinard se leva immédiatement de toute la hauteur qu'une semi-orc adolescent pouvait déjà avoir, c'est a dire bien plus grand que le petit Eidolon face a lui, qui recula prestement en agitant ses longs doigts griffu.

"Allons allons jeune maître, pardonne cette boutade ! Je suis Biscornu, ancien Eidolon du dernier maître de ces lieux et ton serviteur désormais. C'est moi qui cherchais à communiquer avec toi depuis quelque temps. Tu es parfait !

"Hein ?"

"Vois-tu, je t'ai choisi car toi comme moi sommes des esclaves dans nos mondes respectifs, mais ensemble, nous pourrons faire de grandes, de très grandes choses jeune Dinard ! Premièrement, je vais t'enseigner a penser et a parler comme celui que tu seras amené a devenir. Ensuite, je t'apprendrais à invoquer, puis à contrôler, mes frères démons, jeune maître. Et un jour, nous régnerons ensemble sur ces montagnes !"

"Ouais, ça pas mauvais."

Et, sans le savoir, le jeune Dinard venait de trouver son premier compagnon, celui qui ne le quitterais plus jamais. Jeune et maintenu dans l'ignorance et la bétise par son statut d'esclave et par le fouet de ses maîtres, il n'aurait pas eu un grand avenir sans terminer, sans le savoir, ce rituel pour invoquer l'extérieur.
Dinard passa les mois suivants à visiter dès que possible Biscornu dans son nouvel antre, tout en éloignant les autres tunneliers Machefer de son nouvel ami et professeur. Ces mois changèrent progressivement notre Dinard, car, comme l'avait promis le Biscornu, il lui fournit une bien meilleure éducation qu'aucun autre Machefer.

Si vous voulez comprendre pourquoi Dinard devint un être mauvais, pour qui les notions de bien et de mal sont parfaitement inversé, comprenez cela : Si Biscornu ne l'avait pas choisi pour pouvoir apparaître dans notre monde, Dinard ne serait jamais devenu autre chose qu'un esclave idiot et limité.

Lentement, Dinard commença a parler d'une manière moins rustre et incorrecte et, une fois sa diction et son vocabulaire convenable, Biscornu commença à lui apprendre les arts de la Démonologie. Gagnant en intelligence et en réflexion, Dinard apprit de son Eidolon a lire, le commun comme les runes démoniaques dans la vaste bibliothèque de l'antre où ils s'étaient rencontrés et le phrasé du bâtard y gagna beaucoup, au grand damne de ses maîtres qui ne comprenaient pas comment un esclave pouvait commencer a parler en utilisant des mots trop compliqués pour eux.

Mais, avec le temps, Dinard devint de plus en plus grand et de plus en plus fort, déjà un semi-orc, le pacte fait avec Biscornu ne fit que renforcer encore sa carrure. De fait, il commençait même a dépasser d'autres orcs et cela n'était pas vraiment pour leur plaisir, surtout qu'avec cette nouvelle lueur orangée dans les yeux, il ne semblait plus aussi craintif et malingre qu'auparavant. Même les pires bastonnades ne semblait plus capables d'enlever cette lueur de défi dans les yeux du jeune esclave et, par une soirée particulièrement froide, ce qui devait arriver arriva, Dinard fit découvrir a ses bourreaux Machefer ses nouveaux talents d'invocations.

"Arrête de me frapper ! Je suis servile ! Je te servirais, mais arrête !" Rugis un Dinard a genoux, les bras levés, subissant la fureur d'un Mâchefer.

"Tu causes bien trop bien sale bâtard ! Voyons si tu causeras toujours aussi bien quand j't'aurais arraché quelques dents !"

"Non ! Lâches moi !"
Alors que le Machefer qui, dans un monde meilleur, aurait été un père aimant le rouait de coup et tentait de lui saisir la tête, quelques diablotins malingre répondirent a l'invocation, sinon la supplication aux accents ésotériques du jeune Dinard. Bientôt rejoint par des Babau, les démons mineurs sautèrent sur l'orc imbibé d'alcool en sortant des ombres, en plein milieu du camp principal des Machefer.
Plantant leurs griffes et leurs crocs dans l'orc surpris, celui-ci ne tarda pas a finir dévoré sous les yeux surpris du reste de son clan, tandis que Dinard se redressais, fébrilement, le visage et le corps ruisselants de sang, tout aussi surpris que les autres Machefer, Dinard regarda son père être déchiqueté sous ses yeux, l'ayant, sans vraiment le comprendre, sacrifié aux démons.

Tout démonologue doit, un jour ou l'autre, choisir entre diables et démons et Malko, trop impulsifs, choisi ou intéressa plutôt la caste la plus imprévisible et sauvage des deux espèces qui se partageaient les plans extérieurs.

Bien évidemment, une fois remis de leurs émotions, les autres Mâchefer ne tardèrent a broyer les quelques démons mineurs qu'un jeune apprenti démonologue pouvait invoquer, mais après avoir été prestement assommé, Dinard se réveilla, a sa grande surprise, bâillonnée et attaché dans la hutte du chef Machefer, un immense orc qui le toisait du haut de son impressionnante bedaine cuirassée. Aux côtés du chef orc, un chaman malingre le fixait aussi, tenant dans ses bras chétifs, selon les standards orc, un long bâton couvert de gris-gris et de cadavres de petits animaux.

"Tu m'dois un guerrier, bâtard." Dit le chef de clan.

"Ce jeune est béni des extérieur, puissant chef, nous devrions l'utiliser !" Lui retorqua le chaman, immédiatement, sachant très bien que tuer un pareil gain pour la tribu serait stupide.

En écoutant le chaman, Dinard compris pourquoi on ne l'avait pas encore tué. Sachant très bien que son sort ne lui appartenait pas, il ne dit rien et fixa tour a tour les deux orcs discuter de son sort. Finalement, le chef orc convint qu'un esclave capable d'invoquer des démons ne pourrait pas être inutile au clan, sans compter qu'aucun mâchefer ne souhaitait attirer sur lui le déplaisir des êtres maléfiques en tuant ainsi leurs protégés. Dinard fut donc renommé Krelldinard, l'inutile démon, en langue Mâchefer.

Maintenant que les orcs connaissaient ses pouvoirs, ils commencèrent vaguement à ne plus vouloir le bastonner aussi souvent, ou du moins, plus tout seul et Krelldinard dut mettre à profit ses talents encore débutant pour sécuriser les mines et grottes autour des camps Mâchefer. Désormais toujours suivi et conseillé par son fidèle Biscornu, il continua d'apprendre à ses côté comment contrôler ses dons ainsi que ses nouveaux serviteurs démoniaques. Il était donc toujours un esclave, mais un esclave un brin plus terrifiant et respecté qu'il ne l'était auparavant et c'était déjà beaucoup a ses yeux.

Désormais presque adulte, Krelldinard dépassait la plupart des orcs en taille et en carrure et, selon les coutumes orcs, il ne serait bientôt plus un esclave, mais un véritable guerrier, du moins, c'est ce qu'il espérait en son fort intérieur, mais, comme les humains, les orcs n'aiment guère les semi-orcs et Krelldinard vit tous les autres jeunes orcs être progressivement revêtu de l'armure Mâchefer avant lui, qui restait avec une simple et miséreuse tunique matelassée. Il prit bientôt pour habitude de ne communiquer qu'avec Biscornu et ses autres démons invoquer, parlant déjà plus facilement le langage démoniaque que celui des orcs ou ceux des humains. Mais un beau jour, il fut convoqué par le chef de clan alors qu'il revenait à peine d'une autre patrouille dans les tréfonds de la montagne, encore suintant du sang et des boyaux des Troglodytes que lui et ses serviteurs démoniaques avaient massacrés.

"Krelldinard le bâtard !" L'appela le chef Mâchefer. "Prépare-toi, nous allons dans le sud avec quelques guerriers, l'Empire a un travail pour nous et nous en profiterons pour passer voir mon cousin à Cornucopia." Krelldinard, qui s'attendait à être battu pour être arrivé un peu en retard, fut surpris du ton presque sympathique que le gros orc, encore plus massif que lui, avait en lui parlant. Il faut dire que notre semi-orc était désormais un esclave utile, toujours accompagné par plusieurs de ses démons qui gambadaient joyeusement à ses côtés comme des enfants cruels et vicieux autour d'un adulte impassible. Les Mâchefer, bien qu'ils étaient trop fiers et trop têtus pour le reconnaître, commençait à craindre ce bâtard et ses pouvoirs qui ne faisaient que grandir à mesure que le temps passait. Krelldinard, toujours aussi renfermé sur lui-même, était a vrais dire seulement content de servir ses maîtres, se disant qu'il avait dû faire quelque chose de bien pour qu'on l'emmène ainsi en voyage vers l'Empire.

Hélas, à peine arrivé a Cornucopia, ses démons furent prestement massacrés par les orcs et lui-même fut, à nouveau, assommé par les Machefer. Quand il se réveilla, il était dans un cachot sombre et a l'odeur putride, un orc énorme le fixait du haut de son énorme cuirasse qui semblait...Quel est le mot déjà ? Mécanique. Impossible pour notre jeune esclave de comprendre grand chose a l'entrelacs de piston et de rouet qui faisais l'énorme armure du mastodonte devant lui, mais il était assez impressionné, presque intéressé par ce qu'il avait sous les yeux.

"Salut p'tit ! J'suis Zugor l’Estropiant, Maitre et entraîneur de la plupart des orcs qui terminent dans cette région du monde et toi, t'es ma nouvelle propriété ! Lève un peu la tête pour voir...Wahou, ça, c'est des yeux de démon ou j'my connais pas ! Bien content de pas m'être fait rouler sur ce coup ! Tut tut tut !" Dit-il en enserrant la gorge de l'esclave dans l'énorme pince qui lui servait de main alors que le semi-orc voulait parler. "C'est moi qui kause ici ok ? T'es encore jeune, alors tu va apprendre avec mes gars à te battre, on va faire de toi un vrai p'tit gladiateur et d'ici quoi, dix-vingt ans, si tu survis, tu plairas assez a la foule pour qu'elle demande ta libération, c'est un bon deal non ?"

"Je..."

"J'ai dit, c'est moi qui kause !" Dit l'énorme orc en soulevant cette fois le semi-orc au-dessus du sol. "Maintenant, dors ! Demain, t'auras plein d'choses à apprendre !" Dit, ou plutôt rugis l'énorme mastodonte orc en cognant sa nouvelle propriété contre le mur derrière lui.

Le lendemain matin, alors que Krelldinard se réveillait lentement, il put voir Biscornu tout près de lui qui le fixait d'un air triste.

"Debout maître !" Dit le petit démon en frappant sans ménagement le visage de son associé. "Vous devriez manger tant que vous le pouvez, les gardes ont laissés un peu de gruau pour vous, mais j'ai bien peur qu'il soit déjà froid, même si je pense qu'il était déjà glacial avant de parvenir jusqu'à vous mon bon seigneur !"

"Biscornu, où sommes nous ?"
"Nous sommes dans une geôle sous l'arène de Cornucopia, votre malveillance."
"Comment m'as-tu retrouvé ?"
"Oh, rien ni personne ne pourra plus jamais nous séparer vous et moi maître. Nous sommes liés par un lien plus fort que deux amants, si j'ose dire. Manger, je pense que les gardes ne vont pas tarder à revenir. Vos "amis" Mâchefer vous ont vendu à ce gros orc joufflu et mécanisé qui se fait appeler l'Estropiant et j'ai bien peur qu'il ne soit un trop gros morceau pour nous, du moins, pour le moment."

"C'est pas bientôt fini ce bordel ! Qui s'amuse à parler en démoniaque ici ? C'est toi l'semi-bâtard ? L'prochain mot que j'entend dans ta sale langue, j'te coupe la tienne, c'est clair ?!" Rugi une voix inconnu du jeune semi-orc, mais qui, il allait l'apprendre plus tard, appartenait au champion de l'arène, Nazdrug "le Roi"
Sans rien dire de plus, Krelldinard saisit sa gamelle déjà infestée de cafard et se remplit la panse en silence.

Une demi-heure plus tard, Krelldinard fut tiré de sa geôle par deux orcs massifs et sans aucun respect balancé devant son nouveau maître. Voulant se rebiffer, le semi-orc releva brusquement la tête alors que ses yeux commençaient à rougeoyer, mais l'énorme maître des gladiateur le comprit bien vite et lui assena un coup de griffe sur le museau qui remit immédiatement à terre notre jeune esclave.
"Doucement p'tit, la prochaine fois que tu m'lance un r'gard comme ca, j't'arrache la tête et j'm'en sers comme trophée, j'me demande déjà si t'auras encore les yeux tout rouge quelques heures après ta mort ! Garde ça pour les autres p'tiot ici va ! En rang tas d'vermines !"

Alors que les jeunes orcs (dont un semi, mais qu'importe) se mettaient prestement en rang, Zugor les fusilla tous du regard avant de reprendre.
"Bien, z'êtes tous rien qu'a moi les avortons ! J'vais faire de vous de vrais gladia-guerriers et ceux qui n'y parviendront pas servirons de boustifaille pour les autres, c'est clair ? Deux par deux, l'entraînement commence maintenant !"

Rapidement pris pour cible par un autre jeune orc plus massif que lui, notre bâtard démoniaque se retrouva a affronter le plus massif des jeunes esclaves et apprenti gladiateur. Hélas pour ce dernier, il eut la mauvaise surprise de voir qu'en quelque chuchotement ésotérique, Krelldinard pouvait invoquer à ses côtés une petite dizaine de démons, certes petits et rabougris, mais semblant clairement dotés d'instincts meurtriers.

"C'pas du jeu ! L'sorcier la y s'bat pas a la régulière !"
"Y'a pas d'régulière en combat p'tit !" Rugit Zugor en leur balançant des armes. Le malheureux orc ramassa à ses pieds le gros fléau d'arme qu'on lui avait balancé alors que les quasits et diablotins de Krelldinard soulevèrent à hauteur de sa main l'énorme hache qui lui avait été attribuée.

Sans dire un mot, le semi-orc tendit sa main griffue vers son adversaire et sa petite horde de démon lui fonça dessus. Quelques Quasit et Babau n'aurait pas été une menace pour un guerrier entraîné, mais c'était déjà bien assez pour un jeune orc. Alors qu'il se retrouvait encerclé, Krelldinard tournait autour de la mêlée comme un requin tourne autour de sa proie en attendant de trouver le bon angle, sous les yeux amusés de Biscornu, content de voir enfin son semi-orc montré quelques signes d'agressivité et de méchanceté sans devoir subir des coups. Finalement, alors que le jeune gladiateur était complètement submergé par la petite horde, Krelldinard attaqua son adversaire dans le dos et, d'un large coup de hache assez maladroit, le fit tomber au sol en lui laissant une belle estafilade dans le dos.

Le combat fut rapide, trop rapide, mais alors que le bâtard voulait achever son adversaire, Zugor le tira en arrière et lui plaqua son énorme genou d'acier sur la gorge.
"Doucement p'tiot ! T'vas quand même pas m'buter un d'mes zouaves le premier jour hein ? J'serais vraiment pas content ! Rappel tes petites merdes ou tu pourras plus jamais kauser !"
"Ok ! Ok boss !" Cracha difficilement le Légionnaire Infernale en claquant des doigts pour que ses démons laissent le malheureux gladiateur en paix.
"T'apprends vite p'tiot, on va peut-être pouvoir faire quelque chose de toi."


Les jours et les semaines passèrent pour notre jeune apprenti gladiateur, qui renforça ses talents martiaux auprès des meilleurs combattants gladiateur que Zugor pouvait lui fournir, dont Nazdrug "le Roi" qui prennait un certain plaisir a jauger les nouvelles recrues. Alors que Krelldinard n'était clairement pas un combattant en arrivant a Cornucopia, il devint progressivement un combattant capable. Quand on finit par lui laisser le choix de sa forme de combat, il décida d'honorer le clan Mâchefer en revêtant l'armure la plus lourde qu'on pouvait lui donner, ainsi qu'une hache de guerre lourde, même selon sa prodigieuse stature. Désormais équipé dignement, ses premiers combats dans l'arène ne se passèrent pas toujours pour son mieux, mais il eut assez de chance pour toujours suffisamment plaire a la foule pour qu'on lui laisse la vie en cas de défaite. Il faut dire que parmi les gladiateurs, peu étaient des démonologues et encore moins nombreux étaient les semi-orcs.
Un beau jour d'entraînement, Zugor lui fit draper son visage sous un tissu de lin d'un noir de jais, avant de le revêtir d'un casque aux allures de démons a trois pointes, un casque qui ne le quittera plus jamais.
"Voila p'tiot, avec ça, tes démons et tes yeux, là, tu fais vraiment flipper ! Plein d'or pour moi et plus de chance pour toi de survivre ! Oublie pas, plais a la foule, fais traîner tes combats et tu survivras ! Au fait, Krelldinard ça fait pas tellement flippé, t'as un autre nom en tête ?"
"Bah...J'en ai eu pas mal..."
"Mal...Ouais, un truc en mal pour faire encore plus mauvais ! Malkador ? Nan, trop long, faut un truc en deux syllabes pour que la foule puisse le scander...Malka ? Nan, on va croire que t'as des seins sous cette armure...Malko ! Voila ! Malko le Chevalier Infernal ! Ca c'est un bon titre bien pompeux pour un gladiateur ! Les gosses et les ménagères vont A-DO-RER ! Ca t'plaît ?"
"Tant que ce n'est pas Bâtard, moi, ça me va."
"Nan c'est déjà pris Bâtard, va pour Malko ! Retourne à l'entraînement Mal, où j'vais t'faire très mal ! Mouahahahaha !"

Désormais parfaitement adulte et ayant fini sa croissance, Malko était devenu un semi-orc aux proportions parfaitement impressionnantes, encore plus en armure complète et avec ses traits déjà passablement démoniaques. Les combats dans l'arène s'enchaînèrent et Mal accumula renommé et gloire, ainsi qu'une certaine réputation de salaud, car il avait tendance à toujours se servir de ses démons sauvages et cruels pour distraire et fatiguer ses adversaires avant de les combattre directement, des talents qui le firent remarquer tant par la foule que par les autres écoles de gladiateurs. Après quelques combats, on n'accepta plus de combat contre lui, du moins, plus de duel et Mal dut parfois affronter deux, voir trois autres adversaires contre lui et sa petite horde afin "d'équilibrer".
Biscornu, toujours à ses côtés, était bien incapable de lui apprendre à invoquer de plus puissants démons, mais l'aida toujours à combattre ainsi qu'à contrôler toujours plus et de mieux en mieux ses congénères démoniaques souvent plus stupides que vraiment dangereux. De tels combats inégaux, contre des gladiateurs toujours plus renommés, amplifièrent encore la gloire attachée au nom de Malko le semi-démon, les tavernes aimaient raconter de lui qu'il était le fils d'un démon et d'une orc particulièrement hardie.

Bien qu'il était encore un esclave, Malko commença a goûter aux joies de la vie, car Zugor, si c'était un sacré salaud, n'était pas du genre à se montrer mauvais avec ses talentueux combattants et le jeune Mal eut son comptant de femmes et d'alcool après des combats particulièrement rentable pour son maître. Et c'est ainsi que, progressivement, années après années, le placide Dinard, l'ancien esclave, laissa place à Malko, le Chevalier Infernal, d'autant plus qu'avec les années, le lien entre Mal et Biscornu continua de se renforcer, entachant progressivement le cœur du bâtard d'une rage et d'une méchanceté toute démoniaque, renforcé par les nombreux traumatismes et mauvais traitements qu'il avait connu plus jeune. Mal devint de plus en plus sauvage, violent voir arrogant dans ses combats, comme si toute sa colère n'attendait qu'un peu de liberté pour se dévoiler au monde.
Parmi les gladiateurs et à force de gagner en réputation, Mal commença à gagner le respect de ses pairs, mais jamais il ne se sentit vraiment a sa place auprès d'eux. La proximité et la fraternité qu'on supposait entre les gladiateurs n'étaient pas vraiment un fait établi, encore moins quand on est un semi-orc qui a plus tendance a parler en démonique a ses serviteurs et invoqués. Trop malin, trop instruit pour désormais être un bon esclave soumis, mais toujours la propriété d'un autre, Mal attendit son heure, sans prendre la peine de se lier avec des êtres qu'il considérait comme stupide. Rares furent ceux à retenir l'attention du semi-démon, a l'exception de Nazdrug "le Roi", plein de la fierté qu'on pouvait attendre d'un champion invaincu, mais qui semblait apprécier le Chevalier Infernal, du moins, selon les standards d'isolement auxquels s'était habitué notre démonologue blindé.

Les années passèrent à grande vitesse désormais pour la brute qu'était en train de devenir le semi-orc. Plongeant désormais sans retenue dans la colère et dans ses plus bas instincts, Malko se fit une réputation de combattant terrifiant dans l'arène, connu pour ne laisser la vie que très rarement a ses adversaires et seulement s'il avait été une bonne distraction, offrant sans aucune pitié a ses démons stupides et hilares les faibles et les couards, autant de sacrifice ne fit que renforcer les liens qui unissaient le démonologue a ses créatures de l'Enfer.

Afin de fêter la nouvelle année, les organisateurs de l'arène organisèrent des jeux particulièrement violents entre toutes les écoles de gladiateurs. Bien entendu, la plupart d'entre elles furent trop contentes de pouvoir supprimer ainsi la concurrence et prendre l'ascendant sur les autres. De très nombreux combats se succédèrent, principalement des duels où Malko fit à nouveau parler de lui, dont l'un où il affronta, et perdit, contre Arthur "L’Espoir" Fila. Arthur lui laissa la vie et, se faisant, gagna quelque peu le respect du Chevalier Infernal, comme on appelait désormais Malko.
Le dernier combat de cette fête du nouvel an sanglante fut organisé pile à minuit du trente-et-un, en présence de plusieurs nobles ainsi que d'une foule énorme répartie dans l'immense Colisée. Ce combat fut organisé entre l'école de Zugor et l'école d'un autre grand propriétaire, Zann dit "le Fouet". Le combat dantesque entre plusieurs dizaines de gladiateurs fut organisé dans un cercle de flamme, où Malko n'hésita pas une seconde a invoquer plusieurs de ses démons afin de renforcer les rangs de l'école de Zugor, au grand damne de ses ennemis. Bien entendu, autant de meurtres violents et de sang attirèrent l'attention des démons, qui virent la une très belle occasions de massacrer tuer brûler sans aucune retenue, Mal eut d'ailleurs beaucoup de mal à retenir ses ouailles, alors que lui-même succombait lentement à la frénésie propre à un combat de grande envergure et aussi sauvage. Bientôt, blessés et cadavres recouvrèrent le sable et il fut difficile de marcher sans glisser ou écraser un allié, des conditions qui toutefois étaient parfaites pour un Légionnaire Infernale, entre le feu, la souffrance et le sang, Mal fut bientot ivre et pouvait envoyer des vagues entières de petits démons contre ses opposants. Bien que Malko n'ai jamais pu vraiment apprendre auprès d'un démonologue compétent et donc a connaitre les moyens pour invoquer des démons puissants, il n'hésitait pas à contrebalancer cette incapacité par des vagues de minables petits Quasits et de Babau afin de submerger sous le nombre ceux qui le sous-estimait, pour le plus grand plaisir de la foule.

Frappant à droite et à gauche avec sa lourde hache et se servant de ses protégés comme de boucliers, Malko fut l'un des derniers combattants à tenir debout, en grande partie d'ailleurs grâce à ses invocations, doublé de l'endurance qu'il avait acquis par des années a porté perpétuellement une armure lourde.

Absent de ce dernier combat en raison de ses blessures, Nazdrug observait derrière une grille le combat où il aurait dû être présent, observant son jeune protégé ne pas démériter face à certains des gladiateurs les plus renommé de l'arène, Mal semblait même prendre un certain plaisir dans ce genre d'affrontement parfaitement chaotique et en grand nombre, où ses démons pouvaient gambader librement et semer une pagaille et un chaos absolu dans l'arène. Riant à gorge déployée devant les exactions de ses petits protégés, sans oublier les siennes.

Après un combat long et difficile, les yeux encore voilés par la fureur, il releva la tête après un ultime décapitation, pour se rendre compte qu'il avait tué le dernier combattant adverse et que la foule, et certains Quasits, scandait son nom dans de multiples hurlements qui furent probablement entendus par les dieux eux-mêmes. Par un coup de chance, il n'était pas le meilleur des gladiateurs a être entré dans l'arène ce soir-là, mais avait réussi à rester dans le cercle de flamme et à être le dernier encore debout. Surpris, encore hagard par cette longue demi-heure d'affrontement sauvages, Malko regardait autour de lui comme un homme qui émergeait d'un rêve difficile, au milieu des corps de dizaines d'autres gladiateurs morts ou blessés.

Alors que le calme retombait dans l'arène, un des nobles impériaux, l'invité d'honneur des jeux, se leva de la tribune pour prendre la parole, tandis que Zugor à ses côtés semblaient parfaitement contrarié.

"Mes amis ! Mes amis du calme ! Malko le Chevalier Infernal a prouvé ses capacités à la cité de Cornucopia ! Récompensons-le comme il se doit...Avec la liberté !" Nouveau tonnerre d'applaudissement de la part de la foule, ce noble savait lui plaire, c'est le moins que l'on puisse dire.

"M'saigneur, j'aimerais quand même que vous m'en parliez avant de libérer ma propriété ! Cet esclave vaut son pesant d'or et j'ai beaucoup investi dans son entraînement !"

"Oui, mais regardez la foule Zugor, vous y gagnez en réputation !"

"Ca fait pas manger la réputation m'saigneur." Dit l'entraîneur et le propriétaire des gladiateurs orcs de Cornucopia.

Ceci dit, pour Mal, une nouvelle vie commençait, à vrai dire, il ne comprit pas de suite ce qui signifiait liberté. Sa première nuit de liberté, Mal la passe dans une auberge de bas étage. Le lendemain matin, il se retrouve avec une bonne partie de ses économies voler ou dépenser et se réveille avec une gueule de bois carabiné. Nous voila dans le présent, avec un ancien esclave fraîchement libéré, avec un mal de tête persistant et une bourse bien plus légère qu'un jour avant. Ceci dit, il était libre...Libre de quoi donc ? Mal n'avait jamais vraiment espéré être libre, il s'était bien plus attendu a finir mort, bouffé par un monstre, terrassé par un gladiateur ou balancé dans un caniveau après une infection trop grave.

Assis sur un banc face à une fontaine par une belle matinée froide d'hiver, Biscornu vint à ses côtés et les deux êtres liés parlèrent, comme à leur habitude, dans la langue des démons, pour la première fois en n'ayant pas à craindre de déplaire à un maître ou a un autre gladiateur.

"Maitre, nous ne devrions pas rester ici. Beaucoup de gens vous connaissent ici, nous devrions partir vers l'est, vers la ville de Mortuary, nous y trouverions d'autre démonologue pour vous enseigner plus de sorts et d'invocations !"
"J'aime bien l'idée, mais je n'ai pas envie d'échanger tout de suite un maître contre un professeur. Pourquoi ne pas s'engager dans l'armée ?"
"Et là, c'est un sergent qui dirigerait votre vie, vous dire quoi faire et quoi penser, maître. Non, vous devez poursuivre votre formation."
"Tu n'a pas tort Biscornu. Je ne suis pas encore prêt pour retourner dans le nord me venger des Mâchefer, il me faut plus de pouvoirs, un meilleur équipement et sans doute des mercenaires. Autrement dit, plus d'or, plus d'artefacts et surtout plus de démons. Allons montrer à ces pitoyables idiots qu'ils auraient mieux fait de m'achever !"
"Vous feriez mieux d'être prudent mon seigneur, les humains de l'Empire ne seront sans doute pas tendre avec un semi-orc. Vous devrez vous faire un nom dans ces contrées et..."
"Et une fois que cela sera fait, je lèverais une armée de monstres pour reconquérir mes montagnes !"
"Oh oui maitre ! Le pouvoir corrompt, " Lui répondit son Eidolon, content de voir qu'après vingt ans de corruption, leur esprit était déjà en train de se lier.
Et c'est ainsi que le Mal trouva sa voie vers la liberté.