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Ménès et ses démons. [Terminée]

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Ménès et ses démons. [Terminée] Empty Ménès et ses démons. [Terminée]

Message  Ménès Mar 18 Avr - 7:20



Ménès (Ambroise Aric)


Race : Humain

Sexe : Homme

Âge : 40 ans

Taille : 1M88

Rôle ou personnage prédéfini :  non

Alignement : Chaotique mauvais (CM)


Faction/Ville : Mortuary/Pandora/Institut Porte-Cendre en fonction des besoins pour ses recherches (Pandora pour sa bibliothèque, Mortuary pour son énergie et les mages noirs qui s'y trouvent, Institut Porte-Cendre pour les cobayes)

Métier : Démonologue et chercheur en magie occulte, travaille pour l'empire

Aptitudes souhaitées : Sorcier (niveau 1)/ Légionnaire infernal (niveau 2)

Artéfact, gadget ou animal demandé : Une Eidolon (Bipède) nommée Crocill (Particularité : Trois yeux et bouche sur la paume de la main gauche)
Mutation niveau 2 légionnaire infernal :  Crachat d'acide par la bouche à courte et moyenne distance (Sa bouche se trouvant sur la paume de sa main)
Spoiler:

Homonculus niveau 1 nommé Ul
Spoiler:



Description physique


De son aspect extérieur se dégage une impression de fragilité, un mince tissu de peaux recouvert les os de Ménès. Fin et aussi frêle que puise l’être un être humain, il semblerait qu’une simple pichenette suffisse pour mettre hors d’état de nuire le mage. Sa maigreur était pour le dire maladive, et aucune once de force n’émane de ce corps meurtri. Malgré cela, Ménès reste, avec ses 1m88, assez grand, du moins selon les critères en vigueur chez les humains. En somme par bien des égards sa morphologie imite celle des phasmidés.

Pour ce qui est de son visage, des cheveux ébènes hirsutes et fort peu entretenus, trônent telle une couronne sur son crâne. Une couronne faite de pellicules, de poussières et de saletés. Sa dentition elle aussi est particulièrement anarchique, ses dents se sont depuis longtemps émancipées de toute ordre et poussent librement dans l’enceinte de sa bouche, cette dernière se trouve par ailleurs être la source d’un doux parfum de soufre et d’œuf pourri. Enfin de longs cernes creusent sur leurs sillages la peau du visage de Ménès, mettant en valeur ses yeux couleur noisette.

De manière général, le mage ne soucie pas vraiment de son physique. A ses yeux tout ce qui a trait à l’apparence n’est qu’afféterie, chose de peu d’intérêt. Cela se ressent particulièrement quand on sent son odeur corporel. L’absence prolongée de douche et d’hygiène a fait s’accumuler sous sa peau quantité peu négligeable de crasses. Pour le dire prosaïquement : il pue et sa puanteur frappe les narines de toute personne le côtoyant.

Ses habits reflètent aussi ce manque d’intérêt pour sa propre propreté. Ménès porte très souvent des pélerines noirâtres constellées de tâches de divers motifs et différentes couleurs.



Caractère


Une obsession dévore l’âme de Ménès, celle de comprendre les rouages des insondés insondables. Le démonologue possède en effet une soif inextinguible de savoirs impies et de vérités indicibles. Il s’intéresse à toute sorte de sujets, tous plus divers et variés les uns des autres mais ayant pour  point commun d’avoir à trait à l’occultisme.

Il entretient ainsi une fascination morbide vis-à-vis des démons, des diables et des autres joyeusetés, le poussant petit à petit aux portes de la folie. L’aura de mystère qui les entoure le captive et toutes les questions insolubles que présupposent leurs existences le passionnent. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils si mauvais ? Tant de secrets que nul être conscient, n’a à sa connaissance jamais élucidées.

Mais la connaissance a toujours un prix, car tel Icare à force de voler trop près du soleil, on finit irrémédiablement par se bruler les ailes. Ses contacts prolongés avec ces entités maléfiques ont laissé sur sa psyché des marques indélébiles. Leur sadisme, leurs pulsions meurtrières et leur soif de sang dépeignent inévitablement sur son esprit. Chez lui, cette folie prend la forme d’une quête de savoirs qui ne soucie guère des vertus de la moralité. Après tout, science avec conscience n’est que ruine de la connaissance. Pour réaliser ses expériences, il est prêt à tout. Torturer ne le gêne pas le moins du monde, pas plus que tuer

Parmi la myriade de monstruosités chtoniennes qui foulent les contrées de cette terre, il y a une qui intrigue particulièrement l'Humain Ménès : Celle que l'on nomme, non sans terreur, Haagenti seigneur démone aux milles vices, adepte de la maladie et du cannibalisme. Cet intérêt vivace pousse Ménès à rendre hommage à ce fléau de l'humanité mais sa déférence envers cette entité ne prend pas la forme d'une vénération aveugle et irrationnelle. Selon ses croyances, bien malavisés sont les Orithiens qui vénèrent des dieux qui ne leur offrent rien. Disons simplement que cette adoration est un moyen qui accomplit une fin. En adulant Haagenti, le démonologue espère une seule et unique chose : Pouvoir se rapprocher de cette semi-déité puis ainsi percer ses mystères et rendre compte en des termes intelligibles des motivations de ses macabres desseins. Bien sûr son culte d'Haagenti est secret, dans la lumière il se montre révérencieux face à l'empereur.

Son esprit étant happé par la complexité de ses recherches, Ménès n’a pas le temps de s’intéresser aux bagatelles de la vie quotidienne. Le démologue a peu à peu délaissé la nourriture du corps pour se concentrer sur la nourriture de l’âme. La conséquence de cet état de fait est que le mage néglige totalement des pans entiers de son existence. Famélique, il ne se nourrit  que le strict minimum et ne se lave plus depuis belle lurette.



Histoire



A sa naissance, personne n’aura pu prédire ce que Ménès allait devenir. Son environnement familial, politique et culturel, les idées que l’on a insufflées dans sa psyché et les litanies qu’il a récitées, tout aurait dû le détourner de la voie qui l’a pris. Pourtant il s’est engagé sur ce chemin, lugubre et incertain.  

Ménès n’est d’ailleurs même pas le nom qu’il portait le jour de sa venue au monde. A cette époque-là, on le nommait Ambroise Aric, citoyen de la Théocratie d’Iphenia. Sa famille, la famille Aric possédait une particularité qui la distinguait de la masse grouillante des maisonnées, celui d’engendrer en son sein uniquement des inquisiteurs et plus précisément des purificateurs. Des individus dont l’unique but était de restaurer l’équilibre du monde en exterminant par le sang et l’acier ceux qui la menaçaient. Ses deux parents, Melisande Aric et Ylbert Aric ne dérogeaient pas à cette règle. Tous deux étaient des assassins au service de la foi, adeptes du courant purgateur et terriblement zélés dans leurs actes.

C’est donc logiquement que Ménès fut élevé dans le rigorisme et la rectitude, ses géniteurs nourrissant l’espoir de faire de lui un petit soldat de la foi. Dès son plus jeune âge, il fut entrainé aux armes et à la magie de la ferveur. Sa vie oscillait entre cours théologiques abscons et art martial. Avec son petit frère, Istirus, de 4 ans son cadet, on lui enseignait tout ce qu’un futur purificateur devait savoir. Les amusements et autres distractions n’étaient pas de la partie et durant toute son enfance, Ambroise ne côtoya pas vraiment ses pairs. Istrirus était son unique et seul compagnon et même si les relations entre frères ne sont pas toujours roses, c’était la personne dont se sentait le plus proche Ménès.

Par les récits que l’on lui contait, par les propos que l’on lui rapportait, par les cours que l’on lui dispensait, on souhaitait façonner sa vision du monde, lui faire adhérer à l’idéologie d’Iphénia et son courant purgateur. Cette vision du monde était quelque chose de plutôt simple à comprendre, et ce, même pour un enfant aussi jeune que lui. En effet, selon ses parents et ses précepteurs le monde était régi par une force immatérielle et transcendantale, cause première d’Orith et dont la volonté est inintelligible pour le commun des mortels. Cette chose que l’on ne peut se représenter doit être préservée car son existence est menacée par des êtres profanateurs. Des vils mortels qui se livraient à des insanités capables d’ébranler toute la création.

Jeune enfant, Ambroise ne remit pas en question cela. Pour lui les faits que l’on lui inculquait coulaient de source et toute autre vérité aurait été une pure hérésie blasphématoire. Cependant un incident vint jeter le trouble dans sa psyché. Il prit la forme d’une simple question naïve et sans prétention d’un enfant âgé de 10 ans. Ce jour-là, son père lui parlait des démonologues, des mages noirs, des nécromanciens et de la nécessité de lutter contre.

- Tu vois mon fils, ceux qui menacent l’équilibre de la création doivent être éliminés. Les démonologues sont des sorciers qui en menant leurs activités consument l’âme du monde, et s’opposent à la volonté de l’Unique. Leurs pratiques impies ont pour conséquence d’amener des créatures extra-planétaires dans notre plan d’existence. Or l’équilibre du monde présuppose la stricte séparation des plans d’existence.

Sans vraiment le vouloir, Ménès fut captivé par le récit de son paternel. Toutes ces choses macabres exerçaient un réel attrait sur sa personne. Il désirait ardemment en savoir plus sur les périls qui guettaient l’Humanité. Naturellement sans vraiment se rendre compte de son erreur, il se permit d’interroger son père Ylbert à ce sujet.

- Et comment on sait que les démons viennent d’ailleurs ?

Face à cette question fort légitime, Ylbert ne put apporter de réponses convaincantes. A vrai dire, personne ne pouvait apporter de réponses convaincantes. Tout simplement parce que l’origine des démons est un mystère que même le grand démonologue Francis de Saint-Germain n’a jamais pu résoudre. Le purificateur ne put alors que bredouiller une explication qui ne convainquit que lui.

- Euh, bah c’est que les grands théologiens de l’Eglise disent et leur sagesse est incommensurable.

Ambroise, perplexe et troublé par la déclaration de son père, renchérit mielleusement

- Mais comment les théologiens le savent ?
- Et bien, ils ont des connaissances très importantes
- Et c’est quoi ces connaissances ?
- Tu doutes de la sagesse des théologiens, mon fils. Tu oses remettre en doute leurs savoirs ? Ce que tu dis là, cela frôle le blasphème.

Son père, plus habitué à taillader des mages occultes qu’à se lancer dans de grandes discussions théorico-philosophiques répondit aux interrogations de son enfant par la réprimande et non par l’usage de l’art oratoire. Il fallait dire que l’homme n’était pas fin rhéteur. Sectaire et zélé, il ne pouvait même pas concevoir que l’on puisse ne serait-ce qu’insinuer que la ligne de l’Eglise était faussée.

Ce jour-là, la curiosité de Ménès ne trouva que les coups de bâtons de son père. Ce fut aussi le début de son intérêt pour les démons. Bien sûr cet intérêt ne prit pas la forme d’une pratique assidue de magies démoniques, mais plutôt celui d’un attrait qu’il refoulait au plus profond de son intériorité. Il considérait toujours la magie occulte comme une abomination à exterminer de nos contrées mais il ne pouvait s’empêcher de penser aux mystères que son existence présupposait et toutes les réponses que les théologiens lui donnaient paraissaient assez fades à ses yeux. Il aurait aimé y croire, de toute son âme et de tout son cœur mais avec toute la bonne volonté du monde Ambroise n’y arrivait pas. La lumière de la volonté du monde ne pénétrait pas son esprit.

-------

La vie suivait son cours et l’enfant Ambroise se mua en l’adolescent Ambroise. Il grandissait et murissait inéluctablement sous l’effet du temps qui passe. Son entrainement se faisait de plus en plus intense, on voulait le préparer à accomplir sa première mission pour le compte de l’inquisition, faire ce pourquoi il était né. Bien évidemment, il allait de soi que nul dans son entourage n’avait connaissance de son appétence pour les savoirs interdits. A l’exception de l’incident précédemment explicité, le futur purificateur ne montrait aucun signe d’impiété. Le seul indice visible de son intérêt pour les sciences occultes était bien son attention scrupuleuse quand elles étaient évoquées mais il était bien normalement qu’un purificateur connaissait ce qu’il doit affronter.

Les questionnements impies sur les magies occultes ne s’estompèrent pas avec l’âge, bien au contraire ils se faisaient plus vivaces et assaillaient l’esprit de notre pauvre adolescent. Son endoctrinement était néanmoins bien plus fort que cette curiosité dévorante, tout dans son l'environnement le poussait à la rejeter dans les limbes de sa psyché. Les choses auraient pu rester éternellement ainsi, Ambroise aurait pu refouler ses interrogations, abandonner son désir insensé de connaitre ce qui ne doit pas être connu mais son métier allait le conduire jusqu’aux portes du sacrilège. Vint le temps où le purificateur Ambroise devait faire ses preuves. A l’âge de 16 ans, on lui confia sa première mission.

Au début, les besognes qu’il devait accomplir étaient d’une simplicité déconcertante, remettre un message à un tel, enquêter sur certains phénomènes étranges, etc. Le purificateur faisait, sans piper mot, ce que l’on attendait de lui. Ses supérieurs étaient comblés par sa dévotion à la cause, sa hargne admirable et sa volonté de purifier le monde des engeances démoniaques. Ambroise semblait être devenu un véritable guerrier de la foi. Bien sûr, tout cela n’était qu’apparences, l’iphénien trompait son monde car dans son esprit se jouait un combat insoupçonné. D’un côté, il y avait sa moralité et sa loyauté envers sa patrie, sa famille et toutes les personnes qu’il aimait et de l’autre son désir de connaissances interdites. Il ne pouvait même pas extérioriser ses doutes et ses inquiétudes, de peur que les gens de son propre camp le prennent pour un hérétique et qu’ils le conspuent.
Plus on lui confiait des missions importantes, plus Ambroise pouvait entrevoir les secrets impies de notre monde et percevoir les profondeurs des insondés insondables. Cela joua un rôle déterminant sur son esprit et ce qui devait arriver, arriva.

--------

Quand Ambroise atteignit ses 22 ans, on lui ordonna d’assassiner un sorcier du nom de Grimald au sein même du Saint-empire d’Arkheynos. Pour remplir cette tâche, il n’était pas seul, son père l’accompagnait. L’affaire était plutôt simple, Grimald était un démonologue particulièrement cruel qui kidnappait des paysans pour ensuite se servir de leur corps lors de ses occultes rituels. Pour le bien du monde et de son équilibre, il devait disparaitre dans les flammes de l’oubli. Le plan pour se débarrasser de cette horrible créature était simple, même trop simple : Ambroise et son père devaient localiser sa cachette, s’y infiltrer subrepticement puis tuer le mage sans que ce dernier ne puisse réagir et user de ses légions chthoniennes.

Le début de l’opération se passa sans accroc. Dans la roche, le repaire de Grimald fut trouvé et dans la pénombre, les corps des purificateurs furent camouflés. A l’approche du mage noir, les deux compères étaient prêts à agir. Les tâches se répartissaient de cette façon, Ylbert devait encocher une flèche mortelle et Ambroise utilisait la branche de la désolation pour affaiblir la magie du démonologue. Mais au moment d’user de ses artifices, Ambroise eut une bien terrible révélation : il avait perdu sa magie de ferveur. Les contradictions de son être s’étaient manifestées de la plus cruelle des façons, en plein milieu d’un combat contre les forces du mal, son dieu l’avait renié, son dieu l’avait abandonné. Son destin fut scellé et la défaite fut à l’arrivée.

La flèche d’Ylbert atteignit certes sa cible mais cela ne suffit pas à tuer Grimald, qui en pleine possession de ses moyens fit déferler ses hordes démoniaques sur les purificateurs. Cependant dans sa grande clémence et faisant preuve d’une mansuétude incommensurable, le démonologue décida de ne pas tuer Ylbert et son fils. En effet pour invoquer de puissants démons, il avait besoin de sacrifices et le destin lui en avait apporté sur un plateau d’argent.

Enfermé dans l’antre d’un mage noir, Ambroise eut tout le temps de méditer, d’introspecter sa propre âme. Il se sentit trahi et blessé par cette volonté à qui il avait tout donner. Son seul et unique tord c’est d’avoir douté, d’avoir été attiré par des choses interdites et profanes. On ne peut pas contrôler ces propres désirs alors pourquoi être puni de la sorte….

C’est à ce moment-là que celle qui allait apporter les réponses à ces questions apparut dans sa vie. Une entité démoniaque à la peau blanchâtre et au visage sans bouche sur lequel ornait trois yeux d’un violet pâle. Cette petite chose, pas plus grande qu’un 1m50 allait bouleverser tous les fondements de l’existence d’Ambroise.
Muée par une insatiable curiosité, cette entité eut en effet la brillante idée d’aller voir les deux hommes qui avaient attaqué son maître Grimald. Ylbert, lui, refusa ne serait-ce que d’adresser la parole à ce démon. En revanche pour Ambroise, cela fut une autre histoire. Un élément l’intrigua et stimula son intérêt refoulé pour la démonologie et les sciences occultes : l’entité parla distinctement mais nulle bouche ne figurait sur son visage. Ayant abandonné tout espoir de vivre et étant renié par l’âme du monde elle-même, le jeune homme osa poser la question à cette chose indéterminée. Avec un ton empreint de mystères, l’entité lui répondit en ces termes :

- Toi qui il y a quelques heures voulait me tuer,  voilà que maintenant tu me quémandes des informations. Tu es bien présomptueux humain. Tu devrais savoir que toute connaissance a un prix et que moi, je ne fais pas dans la charité. Tu me demandes pourquoi je parle alors que je n’ai pas de bouche. Je suis prête à te répondre, à une seule et unique condition : Dis-moi qui tu es ! Un savoir contre un savoir, c’est un échange équitable ! Non ?

Cette fois-ci, la curiosité du purificateur fut plus forte que tout, les dogmes ecclésiastiques ne purent refouler son désir de connaissances. Il avait tout perdu, le bien et le mal, l’équilibre du monde, tout cela n’avait plus aucune importance alors foutu pour foutu autant suivre ses aspirations.

- Je suis un purificateur de la Théocratie d’Iphénia, je m’appelle Ambroise Aric, je tue ceux qui comme ton maitre outrepassent les limites imposées aux êtres conscients.
- Ah je vois, j’aurais pu m’en douter. C’était soit ça, soit un envoyé de l’empereur. L’un comme l’autre, tu me diras. Mais chose promise, chose due. Je suis peut-être un démon mais je n’ai qu’une seule parole.

Sans faire durer le suspense plus longtemps, le démon révéla son secret à l’Ambroise. Elle défit un bandage qui recouvrait sa main et son bras, sur sa paume se dessina alors une bouche aux contours écarlates. Machinalement cette dernière remua aux rythmes des paroles de l’entité démoniaque.

- Tu te trompes lors que tu déclares que je n’ai pas de bouche purificateur, mais je ne suis pas vraiment étonnée par cette absence de connaissances ! C’est quelque chose de somme toute élémentaire chez les gens de ta condition. Vous les inquisiteurs, vous détruisez des choses que vous ne comprenez même pas. Vous appelez foi, l’ignorance et vous vous complaisez dedans !


La singulière révélation que lui fit l’entité démoniaque sur l’agencement de son enveloppe corporel attisa encore un peu plus la curiosité d’Ambroise. Abandonnant sa retenue, il inonda littéralement de questions la démone, cette dernière accepta de lui répondre à une seule condition bien définie : Un savoir contre un savoir. Si Ambroise voulait des réponses, il fallait qu’il donne à son tour des renseignements à l’entité et ce fut là bien le premier pacte avec un démon qu’il fit.
Peu à peu, au fil des discussions, la démone aux trois yeux usa de son verbe pour faire vaciller les croyances du purificateur. Avec une certaine rigueur scientifique et abusant de sa profane érudition, elle critiqua les dogmes de la Théocratie. Un d’un point central de son argumentation fut justement l’inexistence de cette chose indéfinie que l’on appelle volonté du monde. Pour sûr, l’absence de preuve empirique de sa réelle présence était centrale dans le raisonnement de l’entité.
Ambroise ne restait pas insensiblement au discours de la démone. Les arguments qu’elle avançait, comme des pions sur un échiquier, atteignaient leur but et le doute qui avait envahi sa psyché se fit de plus en plus intense.  Il se mit à alors à remettre en cause une bonne partie de son existence.

Les discussions philosophiques et les échanges érudits, cela est bien beau mais la réalité allait rattraper le pauvre purificateur car il était toujours prisonnier de Grimald le mage en quête de sa propre gloire. Destiné à être sacrifié, rien ne semblait pouvoir sauver Ambroise de sa destinée et ce fut la démone aux trois yeux, qui lui annonça dans un langage prosaïque que son exécution était pour bientôt :

- Demain, Grimald a prévu de te tuer dans un rituel.

Face à pareille information, de nombreux hommes auraient été tétanisés, submergés par une terreur quasi-maladive mais Ambroise lui resta stoïque, prêt à accepter son sort sans broncher. Sa vie n’avait de toute manière plus le moindre sens, tous ses anciennes croyances avaient perdu de leurs substances. Il ne croyait plus à son métier de purificateur et son unique regret fut de ne pas en savoir plus sur le monde qui l’entourait.

Tout était prêt pour qu’Ambroise disparaisse de la surface de la terre, au centre d’un cercle, il figurait, des motifs sur son corps étaient dessinés, la magie occulte allait faire effet et Grimald était prêt à le sacrifier.  L’entité démoniaque aux trois yeux se tenait là, à côté de son maître, lui susurrant des doux mots à l’oreille. Puis plus rien, le vide, le néant, l’absence de toute existence.
-------

Avec un mal de crane horrible, il émergea de sa longue léthargie. Miracle ou providence divine, l’ancien purificateur n’était pas mort. Comment cela pouvait-il être possible ? Un mystère qui trouva rapidement une réponse. La démone trioculée assise à ses côtés, sans lui laisser le temps de prendre conscience de sa survie, prit la parole :

- Bien dormi ?

Une forme d’incompréhension se lisait sur le visage d’Ambroise, il n’aurait pas pu vivre, il aurait pu mourir, laisser les ténèbres enveloppaient son être.  Pourtant il était toujours là.

- Comment ?
- Un ange gardien a veillé sur toi, purificateur, tu devrais me remercier sans moi tu ne serais plus de ce monde
- Pourquoi as-tu fait ça ? Cela n’a aucun sens, tu es un démon, tu n’agis que pour ton propre plaisir personnel et tu n’avais pas le moindre intérêt à m’aider.
- Mais c’est bien ce que j’ai fait, Ambroise, j’ai agi pour mon propre intérêt. Grimald était un imbécile, un grotesque personnage et un ignare incapable. Me débarrasser de lui fut un immense soulagement, ce fou n’avait que du mépris pour les savoirs, il était obnubilé par son pouvoir. Mais toi, Ambroise tu es bien différent. Tu possède la plus belle aspiration de l’âme, celle de connaitre, de savoir, de percer les mystères de ce monde. Alors que tu as toujours vécu au sein de la Théocratie, que tu ne devrais qu’éprouver du dégoût pour moi et mes sordides connaissances, ce fut tout le contraire, j’ai vu dans tes yeux brûler la flamme de la curiosité.

Troublé et perplexe, le purificateur dit d’une voix à peine audible.

- Qu’as-tu fait à Grimald ?
- Oh, ça, trois fois rien, tu sais la démonologie est une science complexe, une simple erreur dans le déroulement d’un rituel et pouf tu te retrouves à te faire dévorer par des démons. Disons simplement que les informations que je lui ai données n’étaient pas totalement exactes. Cet imbécile paye le prix de son ignorance.
- Tu sais, je pourrais te tuer puis faire mon rapport à l’inquisition et faire comme si cette histoire ne s’était jamais passée


A cet instant précis, sur la paume de la main de la démone fleurit un sourire sardonique

- Mais tu n’en feras rien, n’est-ce pas Ambroise Aric ?

Oui, il n’en ferait rien, parce qu’il était un pécheur, parce qu’il avait goûté au fruit interdit de la connaissance, plus jamais il ne pourrait supporter sa vaine existence, plus jamais il ne se complairait dans sa propre ignorance. Il voulait savoir, tellement savoir que tous les sacrifices lui semblaient acceptables.

- Bien, tu sais ce que tu vas faire, Ambroise ? Tu vas conclure un pacte et en échange de cela, je te fournirais assistance dans ta quête de connaissance.
- Comment est-ce que tu veux que je te fasse confiance, toi qui viens de tuer ton maitre.
- Grimald ? Mon maître ? Non il était plus ou moins un collaborateur et disons que son utilité avait certaines limites. Ce que je te propose c’est différent, une alliance inébranlable d’êtres en quête de savoirs. Si j’avais voulu te tuer, tu ne penses pas que je l’aurais fait il y a longtemps. Toi qui es purificateur, tu dois bien savoir que les humains peuvent nouer des pactes des pactes avec les démons que l’on nomme Eidolon ! Et bien je veux devenir ton Eidolon .
- Pourquoi ?
- Parce que je n’ai qu’un seul maître, Ambroise : la connaissance et je veux aider ceux qui la servent, les érudits. Après tout, je suis Crocill, la démone trioculée, l’humble serviteur des savoirs
- Je ne suis pas un érudit
- Tu le deviendras. Au prix de nombreux sacrifices certes mais tu le deviendras. Dans ce monde, toute chose a un prix et le savoir ne déroge pas à la règle. Ambroise, si tu me suis, je te promets une chose : la connaissance. Je t’aiderai à trouver des réponses à tes questions. Voilà ton choix, humain : Marcher à mes côtés sur le chemin lugubre et incertain de l’érudition ou alors renoncer au savoir et vivre ta vie drapée sous le linceul de l’ignorance

Ambroise ne pouvait pas résister à cet appel, à cette chose tapie dans les ténèbres, elle qui n’attendait que la lumière de l’Homme pour se révéler au grand jour. Savoir, voilà ce qu’il voulait et tant pis pour le reste, son père, sa famille, sa patrie, ce dieu chimérique.

- Comment veux tu faire ce pacte ?
- Incroyable, tu es tout simplement incroyable Ambroise. Sur mon propre honneur, sur tout ce qui m’est cher en ce bas monde, je t’en fais la promesse, ensemble nous allons faire de grandes choses

--------

C’est ainsi qu’Ambroise Aric disparut dans la surface de cette terre. A sa place apparut le mage noir Ménès. Pour fuir l’inquisition et son passé de purificateur, il fut bien obligé de changer de nom et de couper les ponts avec tout ce qui faisait son ancienne identité d’Ambroise Aric. Cependant avoir été un purificateur fut un atout dans la réalisation de ses desseins. Avec sa connaissance des cercles occultes et de leur univers, il put rapidement s’y intégrer sans que nul ne se doute de son passé. Crocill, elle, fit bien ce qu’elle avait promis de faire c’est-à-dire instruire Ménès, ses connaissances stimulèrent les appétences du mage noir et bientôt il voulut aller plus loin que cela, explorer ce que nul homme n’avait jamais exploré et comprendre ce qu’aucun mortel n’avait compris. Mais pour cela, le démonologue avait bien besoin de moyens matériels conséquents. Or au sein de l’empire d’Arkheynos, il n’y avait bien qu’une seule institution qui lui permettrait de réaliser ses objectifs : l’Institut Porte-Cendre. Là-bas, il pourrait faire toutes les expériences qu’il voudrait sans que personne ne puisse s’opposer à son génie créatif.

Avec ses contacts dans les milieux occultes, Ménès réussit, non sans une certaine forme de malice,  à se faire recruter par l’empire. A cette époque, les autorités d’Arkheynos recherchaient activement à développer les recherches magiques pour lutter contre les elfes, le démonologue en leur faisant miroiter monts et merveilles réussit à les convaincre de la pureté de ses intentions.
C’est aussi durant cette période qu'il fit la connaissance d’Haagenti, roi des Hezrou et des épidémies. Créature qui dès sa première évocation dans des grimoires au contenu immoral, fascina l’esprit malade de Ménès le mage noir.

-----------

Avant de conclure cette histoire, il faut revenir sur ce qui s’est passé juste après que Ambroise eut accepté de signer un pacte avec Crocill la démone trioculée : il tua son père, non parce que cela était sa volonté mais parce que son géniteur ne lui laissa pas le choix. Quand Ylbert comprit ce que son fils avait fait, le sacrilège qu’il avait commis, il voulut laver dans le sang l’opprobre qu’Ambroise avait jeté sur leur famille. Dans un combat où les tintement des lames se mêlaient aux sursauts de rage d’Ylbert, Ménès asséna un coup mortel à son paternel. Crocill témoin de la scène, en voyant son nouveau w’kosi (maître) tuer son père, murmura dans un souffle inaudible pour le commun des mortels :

- Oui ensemble Ambroise, non plutôt ensemble Ménès, nous allons faire de grandes choses. Nous allons gravir les montages de la folie, plonger dans l’abîme du temps, explorer les limbes de la connaissance, et qui sait ce qu'au fond de cet abysse de savoirs tu découvriras.....








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Dernière édition par Ménès le Mar 16 Mai - 14:07, édité 16 fois
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Message  Ménès Lun 15 Mai - 21:39

Bonjour

Ma fiche est finie.

Merci d'avance pour votre lecture
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Message  Belphie Mer 17 Mai - 17:04

Brrr, sale traitre, par la volonté originelle ta félonie sera châtiée. L'inquisition te retrouvera... Profite bien démonologue... tes jours sont comptés...

Sur cela je valide ta fiche

Rôle : 100
Restriction : 100
Lore : 150
Bonus : 75

Ce qui te fait un total de 700 + 425 soit 1125 PO

Sorcier I : Gratuit
Legionnaire II : 500 PO

Il te reste 625 PO. Sache que tu peux prétendre en tant qu'impérial à un pouvoir physique de niveau 1 gratuit.
Belphie
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Feuille de personnage
Informations:
Arbre de talent: PHYSIQUE
Talent choisi: Berserker
Niveau:
Ménès et ses démons. [Terminée] Left_bar_bleue3/5Ménès et ses démons. [Terminée] Empty_bar_bleue  (3/5)
Arbre de talent: OCCULTE
Talent choisi: Magie Organique
Niveau:
Ménès et ses démons. [Terminée] Left_bar_bleue3/5Ménès et ses démons. [Terminée] Empty_bar_bleue  (3/5)
Arbre de talent:
Talent choisi: //
Niveau:
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