Dire qu’il ne paye pas de mine, c’est évidemment une façon de parler.
Disons plutôt que l’on est loin de l’image habituelle que l’on se fait d’un mercenaire. Ici, on ne parle pas d’un colosse de cent-vingt kilos gonflé aux stéroïdes vous toisant du haut du mètres quatre-vingt dix-huit qui séparent ses orteils de ses pupilles.
En effet, nous parlons là d’un homme d’une taille plutôt moyenne, peut-être un peu plus dont la musculature se veut plus athlétique qu’outrageusement développée. Concrètement, il est assez passe-partout sans pour autant être dénué de charme.
La chevelure sombre et désordonnée, un peu longue, aux tempes grisonnantes encadrent un visage à l’aspect plutôt jeune. Le trait fin souligne une mâchoire bien marquée généralement habillée d’une barbe de quelques jours.

Il est généralement vêtu d’un pantalon plein de poches marron, d’un haut gris et d’une veste en cuir usée de couleur noir.  Sinon, lorsqu’il travail, il porte généralement son ancien équipement de ses années de soldat.
Par ailleurs, nous les avons déjà évoqués, ses yeux sombres viennent compléter le tableau. C’est d’ailleurs peu de le dire. Si d’aspect général l’homme est plutôt banal, voici bien quelque chose pour le faire sortir du lot.
Son regard, perçant, sombre et brillant, vous toise sous de fins sourcils noirs. Amicale ou hostile ? On n’est pas toujours certain, au premier abord, de ce qu’il pense. Cependant, s’il s’avère qu’Edward vous donne accès à sa confiance, alors ses prunelles seront riches en renseignements.
La profondeur de son regard n’a d’égal que la mélancolie et la tristesse qui l’enserrent. Je vous l’ai dit, c’est un homme cassé.
Ses yeux vous racontent les horreurs de son passé, les souffrances de son âme mais vous montrent également la douceur de son cœur.

Pour le reste, quelques cicatrices sont visibles sur son torse et ses bras mais c’est sans conteste celle qui lui dessine une diagonale dans le dos qui est la plus impressionnante.
Il m’a avoué qu’une dernière balafre était placée de façon « rarement visible et pour quelques très rares personnes »… Ce sont ses propres termes, faites-en ce que vous voulez.

Intrépide, téméraire ou tout simplement timbré ?
Joviale et amicale ou machiavélique ?
Attentif et attentionné ou calculateur ?
Je vous avoue que je ne sais pas trop comment définir le contenu de la caboche de ce garçon. Sa psyché est un cocktail aussi complexe qu’improbable. Il y aurait beaucoup à dire cependant je doute qu’il ne m’autorise à trop de divulgation.
Je vais donc essayer de vous exposer ce que j’ai pus en tirer, mais accrochez-vous, il faut suivre.

Edward est un jeune-homme qui aurait aimé aimer faire la fête, par exemple. Mais il n’aime pas ça. Il se plait plus à observer les fêtards que de boire avec eux.
Trop de monde, trop de bruit, trop de proximité, trop de contacts…
Là, normalement, vous vous dites : « Ouai, bon, voilà un énième énergumène qui n’aime pas les gens ! »
Sauf que vous vous plantez !
Edward aime les gens mais pas les troupeaux. Concrètement, plus de dix personnes dans son champ de vision et c’est une « horrible masse humaine », pour reprendre ses mots.
Mais oui, Edward aime les gens. Il aime les observer pour essayer de décrypter leur existence, de se faire des hypothèses. C’est en cela que son métier de mercenaire lui plait autant. Pour la majorité des gens, il n’est qu’un gros bras qui exécute des ordres contre rémunération, ce qui laisse tous les loisirs annexes libres.

A côté de cela, c’est une âme plutôt solitaire, bien que solidaire au besoin. Un cœur blessé, un peu égaré dans les alvéoles du monde. Il n’a pas vraiment d’attaches pas plus que de raisons de partir mais se sent retenu. Par quoi ? Lui-même ne le sait pas.
En revanche, ce n’est pas parce qu’il est solitaire qu’il est froid. Certes peut-être un peu au premier regard. Il est plutôt d’accueil facile, souriant et au regard bienveillant. En revanche, si vous vous attardez sur ce regard, vous plongerez dans un tourbillon émotionnel.
D’une certaine façon, ses yeux sont les reflets de sa psyché, impression renforcée par la petite cicatrice qui lui orne le sourcil gauche.
Un ouragan de colère, de tristesse, de rage et de peine qui s’entrechoque avec une bonté et une grandeur aussi discrète que percutantes.
Oui, s’il peut-être le meilleur et le plus dévoué des amis, il peut tout aussi bien devenir un impitoyable et sanglant adversaire.

Alors un conseil, choisissez bien attentivement l’orientation que vous voulez donner à votre relation avec lui.
Et ce, même s’il ne paye pas de mine…

Nous arrivons sur les dernières informations que j’ai pu tirer de mon entretien avec ce jeune homme.
Pas des moindres vous me direz et à raison. Je vais en effet clore cette fiche en vous racontant, dans les grandes lignes, comment et pourquoi j’en suis venu à m’intéresser à lui. Vous vous doutez bien que nous ne sommes pas en mesure de ficher tout le monde. Seuls quelques personnes sont ici fichées pour l’intérêt que leurs histoires nous apportent.

Edward est né, il y a 27 ans, de parents jeunes, très…trop…Aucun des deux n’ayant souhaité la charge de l’élever et de l’éduquer, il s’est retrouvé dans une famille d’accueil.
Sans tomber dans le cliché, Edward a donc atterrie dans une famille ouvrière presque moyenne. Modeste et sans ambition particulière, le couple avait un fils mais ce dernier avait péri quelques temps plus tôt. Ils ont voulu compenser en recueillant le petit mais ce fut peine perdue. Ils étaient brisés et se contentaient finalement de prodiguer les soins nécessaires. L'enfant grandit donc dans la Décharge, au niveau -1 d'Ineth-Uru, côtoyant la misère et la pauvreté.
De la part de ses nouveaux parents, Edward à tout de même tirer quelques enseignements. Car en effet, même s’il n’a pas eu un père et une mère aimants et chaleureux, ils ont tout de même œuvré et rempli leurs obligations. Et cela alors même que rien, finalement, ne les y obligeait.
Il a apprit ainsi que l’on peut, parfois, aider quelqu’un sans obtenir quoi que ce soit en retour. Que même si ces gens n’ont pas démontré d’amour au gamin, ils ont au moins prouvé leur intérêt pour cet être humain.

Une fois jeune adulte, ou presque, Edward voulue découvrir le monde et, surtout, quitter la grisaille. Il rêvait de voler!
Ainsi, il tenta de se faire recruter pour travailler sur les zepplin. Malheureusement, il fut recalé pour, selon lui, d’obscure raisons après des semaines d'attente. En réalité, il s’avérait qu’il avait menti sur son âge pour espérer être accepté. Il n’avait en effet pas encore dix-huit ans, bien que cela ne soit qu’une question de semaines. Furieux, il noyait sa rage dans l’alcool au bar d’en face et c’est là que sa vie prit un nouveau tournant.
Il fut accosté par un homme louche, basané et marqué par une vie rude. On lui proposa alors, puisque les « oiseaux » ne souhaitaient pas s’octroyer ses services, de rejoindre un groupe qui œuvrait en parallèle, dans une ombre grise. D’abord méfiant, Edward finit par accepter.

C’est ainsi qu’il devient soldat ou plutôt salarié d’une entreprise privée d’activités armées. Il suivit donc un entrainement martial difficile et brutal avec l'objectif de rapidement être apte à accomplir les missions qui lui seraient confiées. Très vite, sa carrure l’orienta vers le tir longue distance, domaine où il s’avéra excellent. Bien évidemment, tout ne se passait pas toujours à distance et il lui arrivait fréquemment de se trouver au contact direct. Là, il préférait généralement utiliser les armes blanches, plus légères et plus rapides à manier que d’encombrants fusils.

Après huit années à vivre de cette activité rentable mais dangereuse, il mit un terme à son contrat. Il en avait vu et fait bien assez. Ce ne fut pas bien accueillit et même très mal perçu. S'il était déjà totalement exclus qu'il remette un jour un pied à Cirdan, du fait des opérations qu'il y avait effectué pour le travail, revenir un jour à Arkheynos pouvait maintenant s'avérer dangereux pour lui.
Durant cette période, il était revenu voir ses parents adoptifs quelques fois, par politesse mais aussi par attachement, il faut bien l’admettre.
Décidant de changer du tout au tout, il mit le cap sur Arkheynos dans l’espoir d’une nouvelle vie. Hélas, il déchanta vite, devant subvenir à ses besoins, il se retrouva de nouveau mercenaire.
Une différence notable cependant, il officie seul et cherche avant tout les contrats d’escorte d’explorateurs.

C’est ainsi qu’il tente de faire table rase de son activité passée…