John Bear est le véritable nounours géant : si sa taille et sa carrure peuvent surprendre, il suffit de croiser la gentillesse dans son regard pour comprendre qu'il est une boule à câlin. Cheveux bruns hérissés, barbe brune type "Bandholz", petit nez trapu et petites oreilles, on pourrait presque dire que sa tête est disproportionnelle au reste du corps, plus large et compact : un vrai bloc de robustesse naturelle.

Ses larges mains rugueuses prouvent qu'il est un travailleur de toujours, sans compter ses puissantes cuisses capable de freiner un buffle en pleine charge. Son torse poilu est un chauffage pour les hivers rudes : je vous vois venir Mesdames, malheureusement ce torse appartient déjà à une femme. Enfin, il a tout de même un petit bide bien rondouillet dû à son alimentation composée assez souvent de viandes. Il est très rare de le voir manger que de la verdure.

S'il ressemble à un nounours dans la vie de tous les jours, il est un tout autre phénomène lors de la chasse. Beaucoup s'étonnent de ne pas le voir porter d'armes pour chasser mais en réalité l'arme, c'est lui : il possède des capacités bestiales effrayantes, largement comparable à celui d'un ours, voire beaucoup plus.

- Doux -
Comme dit plus haut, John est un homme d'une grande douceur. Lorsque des gens le rencontrent pour la première fois et voient son comportement avec sa femme et sa fille, ils restent surpris de sa délicatesse. Même avec son ours noir, lorsqu'il le prend dans ses bras, on ressent une tendresse, mais une tendresse résistante car même s'il est son ami de toujours, un ours reste un ours avec un poids important.

- Travailleur acharné -
Pour vivre, il faut trimer et encore plus lorsqu'on a une famille. Notre nounours national est ce type d'homme : il est un lève tôt et passe ses journées à faire le nécessaire pour apporter la subsistance à la maison. Toutefois, il ne travaillera jamais pour le crime. Homme de valeurs et de principes, il préfère se nourrir de pains secs que de vendre son âme au diable.

- Ronchon -
Et oui, personne n'est parfait. Ronchon, il l'est lorsqu'une chose ne lui plait pas ou qu'il ne réussit pas à gérer une affaire. Généralement, on le repère à son visage fermé et on peut l'entendre marmonner dans sa barbe, les bras croisés. Heureusement, une méthode existe pour désamorcer un peu la situation : un bon plat avec de la viandes et le voilà plus apte à vous écouter.

- Instinctif -
Son lien avec la faune et la flore depuis son plus jeune âge fait de notre Boucher un instinctif par nature. Il est plus dans l'action que la réflexion et se fiera à son instinct bestial, même si ce n'est pas toujours le cas. Dans l'exemple d'une situation d'urgence, il ne prendra aucune seconde de réflexion, préférant d'abord agir en conséquence.

- Honnête -
Il n'est pas du genre hypocrite, loin de là. Il aime le franc-parler même si cela peut parfois piquer. L'honnêteté, c'est ce qui permet de grandir. Les mensonges et les tromperies ne font que détruire, preuve en est les nombreuses familles de politiciens qui ne cessent de se chiper le chignon pour des fourberies.

Avant toute chose, je préfère vous prévenir que mon histoire n'a rien d'exceptionnel. Je m'appelle John Bear, 40 ans et originaire de Cornucopia où mes parents étaient agriculteurs jusqu'à leur mort. J'ai toujours baigné dans le monde de la paysannerie et très rapidement, j'ai souhaité me rendre utile pour mes parents et pour ma communauté. Outils en main et chétif, l'image de moi de l'époque me fait encore parfois rire. Pour anecdote, je n'arrivais pas à arracher les plants de patates tellement je ne possédais aucune force physique. Heureusement, à force de labeurs et de nourritures toujours délicieuses, j'ai triplé de volume en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire ouf. A mes 15 ans, je mesurais déjà les 2m avec une large carrure. Autant vous dire qu'avec un tel physique, certains experts Gladiateurs du Colisée voyaient en moi une future star de ma génération.

Malgré des propositions alléchantes, j'ai toujours refusé les postes pour une simple raison : je lisais la crainte dans les yeux de mes parents. Voir leur fils unique mourir pour une histoire de gloire n'était pas l'image que je voulais laisser dans leur esprit. Je me rappelle encore de leurs inquiétudes lorsqu'à mes 16 ans, je suis parti du nid familial pour accomplir mon service militaire pendant 3 ans, à Pandora. Cette période-là a été pour moi un réel tournant dans mes choix d'avenir. J'étais convaincu d'une chose : je n'avais ni les épaules, ni le caractère pour être un soldat de l'Empire. Ma conception du monde était bien différente de ceux qui dirigeaient et ceux qui obéissaient aveuglément pour l'orgueil d'un homme. Moi, je voulais vivre simplement : dormir à la belle étoile et manger des plats à base de pain et de soupe me suffisaient amplement même si, gourmand que je suis, j'aime varier mes plats surtout avec de la bonne viande.

En parlant de viande !
Pendant mon service militaire, j'adorais prendre mes pauses dans la taverne du coin, modeste et chaleureuse, pour me rassasier. Là-bas, j'y ai rencontré Brianne Jahkin, mixologue à temps plein, avec qui j'ai très vite sympathisé. Pour l'anecdote marrante, lors de notre première rencontre, elle m'avait frappé avec sa grosse cuillère à soupe. Non mais j'vous jure ! Vous l'auriez vu se précipiter sur moi, comme si je l'avais insulté, pour m'enfoncer son objet en bois dans le crâne. Bon, j'avoue elle avait une raison valable : j'avais osé me moquer d'une nouvelle recette d'alcool qu'elle testait en comparant la couleur à celle de pipi de chat HAHAHA ! AAAAH ! Elle était bonne n'empêche. Fiouuu.

Je disais donc que c'est elle qui m'a donné l'idée de mon futur métier. Elle me connaissait moi et mon goût pour les plats à base de barbaques. Elle m'a donc conseillé de trouver un emploi liant argent ET plaisir. Elle n'avait pas à me le dire deux fois ! L'ampoule au-dessus de ma tête brillait déjà de mille feux : je voulais chasser et vendre de la bonne viande, tout en gardant une petite part de gibiers sous la main évidemment ! C'est moi qui irait chasser, je profite un peu non ? J'ai donc attendu la fin de mon service militaire pour d'abord retourner voir mes parents et savourer nos retrouvailles pendant quelques semaines. Dans le même temps, je leur ai fait part de mes envies professionnelles : ils ont a-do-ré l'idée même si ma mère était un peu frileuse à l'idée de partir chasser. Mais tout de même, elle préférait ça à devenir Gladiateur. Ou pire : soldat.

Dans tous les cas, pour commencer ce projet, il me fallait un peu d'argent pour ouvrir une boutique et quoi de mieux que proposer mes services à Mortuary qui cherchait sans cesse des chasseurs. Oh ! En parlant de chasse, j'ai oublié de vous présenter quelqu'un d'important : voici "Egg", un ours noir, mon compagnon de route depuis mes 13 ans qui est un fana de tous types d’œufs. Je l'avais trouvé seul en pleine forêt et ensanglanté, sûrement le sang de sa mère qui a été tué. On a, dès lors, créé une sorte de connexion entre nous. On a partagé divers moment ensemble : chasses de petits gibiers, dormir à la belle étoile, tristesse, joie, ... Il est un membre à part entière de ma famille et on se protège l'un l'autre comme deux vieux amis le feraient.

C'est donc avec toutes ces cartes en main que je me suis lancé dans le business, en respectant tout de même certaines limites envers Mère Nature : on se doit de la préserver pour recevoir ses bénédictions. Ainsi, le temps filait. L'année de mes 26 ans, je me suis marié avec Brianne Jahkin, vous savez, la folle à la cuillère de bois. Deux ans après, notre petite fille naquit : Astrid Bear. Elle ressemblait à 90% à sa mère avec son regard bleuté et ses cheveux roux, par contre sa nature chétive, ça c'était mon ancien moi. J'allais devoir bien la nourrir pour qu'elle devienne aussi vigoureuse que moi.

A 31 ans, j'ai enfin ouvert ma première boucherie à Mortuary : le "Black Bear". J'ai réussi à fidéliser une clientèle grâce à des prix concurrentiels pour une venaison de haute qualité. La même année, ma mère décèda laissant mon père seul à Cornucopia. Le jour de l'enterrement, il souriait en fixant la pierre tombale de maman. C'était là un moyen pour lui de dire qu'il n'allait pas tarder à la retrouver. Je lui avais proposé de venir vivre avec nous, à Mortuary, mais il refusa préférant rester proche de sa défunte femme. Il me donna une tape dans le dos, grand sourire aux lèvres, et me poussa vers ma femme et ma fille : "Vivez vieux mes enfants, je vous aime et Ma' aussi." Quelques mois plus tard, il finit par rejoindre sa femme. On l'enterra à ses côtés, comme ils l'ont toujours été.

Les années défilèrent ainsi jusqu'à nos jours : 40 ans et toutes mes dents, ma femme de 45 ans toujours aussi folle et dont je suis éperdument amoureux, ainsi que ma petite de 12 ans qui grandit à vue d’œil. Parfois, je ris seul en voyant mes réactions avec elle, identiques à celles de mes feus parents avec moi. Finalement, je comprenais mieux leur ressenti à l'époque. Que de nostalgies. Egg, mon ours, est toujours aussi friand d’œufs et même s'il n'est plus tout jeune, il garde une forme olympique. Quant à la boutique familiale, elle tourne à plein régime, les commandes s'enchainent et nous avons même ajouté une partie "Boissons" où Brianne excelle dans ses nouvelles recettes d'alcool.

La suite ? Et bien, nous avons certaines idées et certains projets en attente, nous verrons ce que l'avenir nous réserve.